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Agriculture de groupe de Saône-et-Loire

Les belles promesses des projets collectifs

Lors de son assemblée générale, la commission Agriculture de groupe de la FDSEA s’est plus particulièrement intéressée à la thématique de l'aventure humaine dans le cadre d'un projet collectif mené par des exploitants agricoles. Avec en illustration un projet collectif de fenaison.
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Le 18 février dernier, la commission Agriculture de groupe de la FDSEA tenait son assemblée générale à Jalogny. L’occasion de faire le point dans un département qui compte 733 Gaec actifs - contre 752 douze mois plus tôt - pour 1.784 associés, soit une moyenne de 2,43 associés par Gaec. Ces Gaec se situent essentiellement dans l’Ouest de la Saône-et-Loire. Leur superficie moyenne est de 215 hectares, avec 153 hectares de prairies et 60 hectares de céréales. Quant aux productions, il y a essentiellement de l’élevage (92 %), loin devant les exploitations mêlant viticulture et céréales (4 %), la production céréalière (2,5 %) et la viticulture. Du côté des Gaec agréés, nous sommes passés en terme de constitution et de transformation de 36 en 2008 à 23 en 2009, 17 en 2010, 36 en 2011, 21 en 2012 et 28 en 2013. Pour ce qui est des Gaec transformés en EARL et/ou dissous (notamment lors de départ à la retraite de l’un des associés), les chiffres atteignent 36 en 2008, 43 en 2009, 28 en 2010, 23 en 2011, 14 en 2012 et 26 en 2013. On remarquera que les Gaec entre époux ne cessent de progresser puisqu’ils étaient 26 en 2011, 52 en 2012 et 57 en 2013.

Lors de cet après-midi, Sophie Dubreuil, chargée d’études économiques à la chambre d’Agriculture, en a profité pour faire un point fort détaillé sur l'avancée de la réforme de la Pac.

Le collectif plus fort que l’individu


Mais le temps fort de cette journée a consisté en la présentation d’une aventure humaine à travers une démarche collective menée par des exploitants.

Agriculteur à Tavernay, Guillaume Lavesvre a partagé son expérience sur la conduite de ce projet de fenaison. Forts de l’expérience concluante de la Cuma La Nouvelle basée à Sommant, une demi-douzaine d’agriculteurs se sont réunis le 18 janvier 2013. L’occasion pour ces exploitants aux profils, aux âges, aux structures et mêmes aux manières de travailler très différentes d’échanger autour d’une problématique commune : la fenaison qui devait concerner plus de 200 hectares. A partir de là, trois enjeux sont particulièrement ressortis. Le premier a été d’ordre économique, puisque chacun souhaitait éviter d’investir sur son exploitation. Le deuxième avait une dimension technique puisqu’il s’agissait de disposer de matériel performant pour récolter un fourrage de qualité. Le troisième point reposait sur un aspect organisationnel avec l’objectif d’optimiser le temps de travail par rapport à l’énergie dépensée. Un travail en commun qui devait donc pallier la difficulté, pour la plupart, d’être seuls sur leurs exploitations et éviter de devoir renouveler un matériel en fin de vie. Mais pour mener à bien cette fenaison, il fallait non seulement avoir la volonté de travailler ensemble, mais aussi construire celle de bâtir une stratégie collective. Quelques réunions ont été nécessaires pour mettre en place un parcellaire, organiser la mutualisation des moyens techniques individuels et la gestion de la main-d’œuvre. Avec, au final, la création d’une banque d’entraide. Ce qui a nécessité notamment de lister les moyens et de leur attribuer une valeur. L’autre point important résidait en l’établissement de règles de fonctionnement communes et écrites.

Une réussite humaine et économique


Du 4 au 11 juillet 2013, quatre exploitations - dont trois en individuel - ont ainsi pris part à cette opération avec une mise en commun du matériel le plus moderne et le plus performant de chacun. Pendant cette semaine de travail, 127 hectares ont été concernés en travaillant selon le principe de la marche en avant. Une période qui aurait même pu être raccourcie si certaines parcelles n’avaient pas été mouillées. Au final, cette approche collective de la fenaison a été une totale réussite. Avec, bien évidemment, une satisfaction générale pour le gain de temps, puisque cela s’est déroulé en une seule semaine contre généralement trois semaines auparavant pour l’un d’entre eux.

Pour ce qui est de l’aspect économique, le coût s’est élevé à 25.000 €. Une somme qui peut paraître élevée, mais qu’il convient d’analyser. En système individuel, le prix de la matière sèche atteint 58 € par tonne. Dans le cas présent, ce montant est tombé à 45,36 €. Quant aux systèmes collectifs les plus performants, ils peuvent atteindre seulement 30 € la tonne. Aujourd’hui, une réflexion est menée au niveau du matériel pour optimiser le temps de travail et faire des économies pour faire chuter, en 2014, la somme en deçà des 45,36 €. A suivre