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Face aux fortes chaleurs

Les bons réflexes de l’employeur pour aider les vendangeurs à faire face aux fortes chaleurs

En cas de fortes chaleurs, le bon sens s’impose. Petit rappel des obligations faites aux employeurs pour éviter tout éventuel accident.

Par Publié par Cédric Michelin
Les bons réflexes de l’employeur pour aider les vendangeurs à faire face aux fortes chaleurs

Pour mieux anticiper et gérer les événements climatiques extrêmes, et dans un souci de protection des salariés sur les exploitations, il est impératif de rappeler aux employeurs qu’ils sont tenus, en application de l’article L.4121-2 du Code du travail, de prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé des travailleurs de leurs établissements, en y intégrant notamment les conditions de température.

La réglementation en vigueur astreint les employeurs à la prise des mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé de leurs salariés travaillant notamment en extérieur pendant les périodes de fortes chaleurs.

„ Aménager les postes de travail

Pour cela, l’employeur doit aménager les postes de travail extérieur pour protéger les travailleurs contre les conditions atmosphériques, d’atmosphères dangereuses ou gênantes et des glissades et chutes : en pratique, cela peut se traduire par la mise en place de mesures techniques, organisationnelles et/ou informatives.

✓ Mesures techniques :

• prévoir des aires de repos climatisées ou aménager des zones d’ombre ;

• penser aux adaptations techniques permettant de limiter les effets de la chaleur (ventilateur, brumisateur, abri en extérieur…).

✓ Mesures organisationnelles :

• aménager les horaires de travail en les décalant pour réduire l’activité durant les heures les plus chaudes de la journée, c’est-à-dire entre 11 heures et 15 heures, ou encore aménager la plage horaire de travail de 6 heures à 13 heures ; le nouvel horaire doit être signé par l’employeur, il doit précisé la date d’effet et, préalablement à sa mise en service, être porté à la connaissance du personnel et à celle de l’inspecteur du travail ;

• augmenter la fréquence des pauses de récupération, toutes les heures par exemple dans une aire climatisée ou à l’ombre ;

• éviter le travail isolé et privilégier le travail d’équipe permettant une surveillance mutuelle des salariés ;

• limiter si possible le temps d’exposition des salariés au soleil ou effectuer une rotation des tâches lorsque les postes moins exposés en donnent la possibilité.

✓ Des mesures informatives :

• informer les salariés des risques liés à la chaleur, c’est-à-dire fatigue, peau chaude et sèche, maux de tête, vertiges, crampes musculaires pouvant être précurseurs de troubles plus importants, voire parfois mortels (déshydratation, coup de chaleur…) ;

• informer les salariés de l’hygiène alimentaire à tenir, c’est-à-dire éviter toute consommation de boisson alcoolisée, faire des repas légers et fractionnés, boire un verre d’eau au moins toutes les 20 minutes ;

• informer sur les numéros d’urgence ;

• préconiser des vêtements légers, non ajustés et en fibre naturelle, de couleur clair favorisant l’évaporation de la sueur et protéger la tête du soleil par le port d’un chapeau ou d’une casquette.

„ Permettre aux travailleurs de quitter leur poste de travail en cas de danger ou d’être secourus

En l’occurrence, il s’agit d’informer les salariés qu’ils doivent cesser immédiatement toute activité dès que des symptômes de malaise se font ressentir et prévenir les collègues et l’employeur.

✓ Confort au poste de travail :

L’employeur doit mettre à disposition des travailleurs de l’eau potable et fraiche pour la boisson et notamment lorsque les salariés sont exposés à de fortes chaleurs.

Cela peut prendre la forme de sources d’eau potable et fraiche, installées à proximité des postes de travail ou dans les zones d’ombre ou climatisées prévues à cet effet.

Important : le risque "fortes chaleurs" doit être pris en considération dans le cadre de l’évaluation des risques et se traduire par un plan d’actions prévoyant des mesures correctives possibles, consignées dans le DUER, le Document unique d’évaluation des risques (voir encadré ci-dessous).

Le risque "températures extrême"» est d’autant plus important, puisqu’il s’agit d’un facteur de risque professionnel inscrit dans le cadre du compte Pénibilité. Désormais et depuis le 1er juillet 2016, un seuil est associé à ce facteur de risque, il est fixé à 5 degrés Celsius ou moins pour le froid et 30 degrés Celsius et plus pour le chaud, le salarié devant travailler pendant une durée de 900 heures par an en-deçà ou au-delà de ces seuils de température pour être considéré comme exposé. De fait, une cotisation additionnelle est due par les entreprises employant des salariés exposés à ce facteur de risque au-delà du seuil (cotisation qui pourrait être supprimée dans une loi à venir