Les caves coopératives de Bourgogne-Jura seront-elles entendues par Emmanuel Macron ?
Après avoir invité Benjamin Dirx à la cave de Lugny, la Fédération des caves coopératives Bourgogne-Jura (FCCBJ) a changé de circonscription élective pour aller à la rencontre de Cécile Untermaïer. La députée a pu découvrir la cave de Mancey et autres caves coopératives. Pour elle, le mouvement coopératif est « l’extension des actions solidaires » dans le monde des entreprises que Cécile Untermaïer entend défendre dans son rôle de législateur à l’Assemblée nationale et auprès du Gouvernement.

Députée de la 4e circonscription de Saône-et-Loire depuis 2012, Cécile Untermaïer connaissait déjà la coopération. Le directeur de la cave de Mancey, Nicolas Dewé proposait donc à tous d’aller « à l’essentiel ». En l’absence de Marc Sangoy, président de la FCCBJ, retenu par ses vendanges à Lugny, la déléguée générale, Marie-Odile Sorlier mettait trois sujets sur la table (voir article page 11 dans l’édition du 8 septembre). Le Crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE), la non-dérogation de la Direccte régionale pour les durées de travail durant les vendanges et enfin les nouvelles obligations en matière d’équipement de mesures (métrologie). Comme devant Benjamin Dirx, les arguments faisaient mouche. Le CICE a fait « perdre aux coopérateurs de la région 2,5 millions d’€ » depuis 2014. Il a fallu intervenir directement au Ministère du travail pour faire plier la Direccte régionale qui n’avait pas voulu renouveler la dérogation à l’accord collectif de la branche des salariés et personnels de cave leur permettant de travailler jusqu’à 66 heures par semaine pendant la période des vendanges. Enfin, les appareils de mesures (pesées, refractomètres…) rendus dernièrement obligatoires, même entre une coopérative et ses coopérateurs, alors qu’il n’y a pas de notion de « ventes », mais bien d’apports, puisque « la coopérative est le prolongement des exploitations ». Les échanges techniques allaient ensuite bon train avec le président de la cave, Jean-Christophe Dupré, son directeur administratif, Jean-Bernard Pieuchot et Candice Salvadore de la FCCBJ débattaient avec la députée des solutions à envisager.
L’écoute de Macron ?
Concernant l’absence de mesure fiscale pour alléger les charges salariales des coopératives, identiques aux CICE, la rapporteuse de la loi Croissance et activité a de l’expérience à faire valoir puisque le commanditaire n’était autre qu’Emmanuel Macron, alors Ministre de l’Economie. « Alléger la masse salariale est un facteur de croissance et d’emploi », débutait Cécile Untermaïer qui rappelait que « le statut coopératif est un statut auquel nous tenons tous. Vous avez des règles sociales qu’on aimerait introduire dans plus de conseils d’entreprise. Le monde coopératif est l’extension des actions solidaires pour réguler les marchés et tenter l’égalité des chances » économiques, insistait la députée.
A la question des dérogations inscrites dans la convention collective, elle prônait « une reconduction tacite jusqu’à des remontées ou protestations ». Une simplification pour tous en quelque sorte qui fera l’objet d’une question écrite au Gouvernement pour « l’obliger à répondre ».
Enfin, sur la problématique pour certaines caves d’investir dans du matériel de métrologie, Cécile Untermaïer n’avait pas suffisamment d’éléments pour s’opposer aux obligations commerciales à rétorquer aux Fraudes. Elle promettait cependant de revenir visiter le chai de vinification à Mancey. Cécile Untermaïer ayant bien compris que la FCCBJ regroupe toutes les caves coopératives de la région Bourgogne-Jura, et donc de Bourgogne Franche-Comté faisait-elle le parallèle en terme administratif.