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Les centres de ressources biologiques, piliers des travaux de recherche agronomique de l’Inra

Pour accompagner la transition agro-écologique de l’agriculture française, l’Institut national de la recherche agronomique s’appuie sur ses centres de ressources biologiques (CRB) fédérés en réseaux et regroupés au sein d’une infrastructure unique, Rare. Ces CRB sont des collections dynamiques de dizaines de milliers de variétés de plantes, d’espèces animales, de micro-organismes et de fragments d’ADN. 

Par Publié par Cédric Michelin
Les centres de ressources biologiques, piliers des travaux de recherche agronomique de l’Inra

Changement de cap à 180 degrés. Après avoir supporté la standardisation de l’agriculture française pendant plus de cinquante ans, l’Institut de recherche agronomique (Inra) « cultive la diversité » pour accompagner la transition agro-écologique des méthodes de production de l’agriculture française. Il s’appuie sur ses collections de variétés de plantes, d’espèces animales, de flores microbiennes et d’ADN entretenues par les chercheurs depuis plus de 70 ans. Mais ces derniers ont adopté des méthodes de conservation pour rendre leurs collections dynamiques, enrichies par des apports et des échanges d’organismes ou de matériels génétiques appropriés. Cette mutation, opérée dans le cadre de travaux menés au niveau mondial par l’organisation de coopération et de développement économique (OCDE) a abouti à la création de centres de ressources biologiques (CRB). Ceux-ci sont les supports de la diversité de l’agriculture française, une diversité davantage préservée pendant les années d’intensification des pratiques culturales que dans les autres pays occidentaux. Ils sont utilisés pour bâtir des systèmes de production et des itinéraires culturaux écologiquement intensifs, moins dépendants en intrants et résistants à la dérégulation du climat.

Une richesse pour la transition agroécologique

Les CRB sont regroupés en 5 réseaux dédiés aux plantes, aux forêts, aux animaux, aux ressources microbiennes et aux ressources environnementales. Ils sont fédérés au sein d’une structure recherche unique dénommée Rare, Ressources agronomiques pour la recherche. Le réseau des plantes rassemble par exemple, à lui seul, 17 CRB comprenant 500 espèces, 217 826 échantillons de graines et de pollen et, 22 millions de fragments d’ADN. De nombreuses recherches sont conduites en puisant dans les ressources de ces centres le matériel nécessaire pour isoler et comprendre, entre autres, le fonctionnement des micro-organismes et des leurs gènes. En Guyane, des chercheurs ont collecté des souches de Pycnoporus coccineus (champignons à fibres) d’où ils ont extrait une enzyme spécifique apte à dégrader le xylande, un des composants des fibres de cellulose du bois très résistant. Or cette dégradation est une étape indispensable pour la production de biocarburants de seconde génération et de produits bio-sourcés. En s’appuyant sur ses CRB, la transition agro-écologique de l’agriculture française ouvre la voie à une grande diversité de systèmes de production. Elle est une opportunité pour revaloriser les territoires de polyculture élevage en déclin alors qu’ils présentent de nombreux atouts en phase avec cette transition. « Cultivons la diversité pour une agriculture et une alimentation durables » est du reste le fil directeur du programme de l’Inra au salon international de l’agriculture (SIA). Sur le stand, les animaux, les végétaux exposés, illustreront la richesse des CRB gérés par l’institut. Pendant huit jours, 265 chercheurs se relayeront pour valoriser leurs travaux et une série de rencontres avec les partenariats de l’Inra sera organisée.