Filière lait
Les cours se stabilisent mais les charges augmentent
Après une longue chute de plusieurs mois, les prix des produits industriels du lait se sont stabilisés. Ils ne devraient plus connaître de mouvement prononcé avant l’automne. La baisse du prix payé au
producteur, conjugué à la hausse de l’alimentation du bétail, devrait par contre restreindre la production mondiale, et donc redonner du souffle au marché du lait. Mais une baisse de la consommation n’est pas à exclure.
producteur, conjugué à la hausse de l’alimentation du bétail, devrait par contre restreindre la production mondiale, et donc redonner du souffle au marché du lait. Mais une baisse de la consommation n’est pas à exclure.
« La situation (des cours du lait) n’est pas dramatique, mais elle est préoccupante », juge Gérard You, économiste à l’Institut de l’élevage. En effet, si les prix du beurre et de la poudre maigre se sont stabilisés depuis le début du mois de juillet, leur niveau reste très bas. « Le beurre se cotait à 4.100 €/t (prix spot) en juin 2011, cette année il est descendu à 2.700 € », rappelle Gérard You. Mais ce prix ne devrait plus évoluer à la baisse à moyen terme. Le marché est actuellement dans une période durant laquelle la collecte ralentit en Europe et reste très basse dans l’hémisphère Sud. Mais, malgré cette baisse de la production mondiale, les prix ne remontent pas car « les industriels ont accumulé des stocks qu’ils écoulent durant cette période creuse ». Ce n’est donc pas avant l’automne que les prix devraient évoluer.
Une collecte qui ralentit durablement
Avec toute l’incertitude que comporte une prévision de marché à plusieurs mois, « on peut s’attendre à un ralentissement de la croissance en Europe et aux Etats-Unis pour la fin de l’année, et en Océanie la reprise sera certainement molle. Ces éléments devraient détendre le marché », avance Gérard You. En Europe, la progression de la collecte (par rapport à l’an dernier) a en effet atteint les 3 % sur le premier trimestre 2012, pour retomber à 1 % au mois d’avril. « En juin ça ne sera pas beaucoup plus, on pourrait se retrouver avec une croissance nulle à la fin de l’année », anticipe Gérard You. La production européenne devrait aussi être limitée par l’absence de prêts de fin de campagne. « Les industriels vont certainement distribuer très peu d’allocations provisoires », avance Gérard You. Les derniers résultats enregistrés par FranceAgrimer tempèrent néanmoins ces prévisions. D’après les chiffres publiés dans agreste conjoncture, en mai 2012, la collecte de lait de vache est en hausse de 2,6 % par rapport à l’année précédente. « Les périodes pluvieuses de la deuxième moitié du printemps ont favorisé la repousse de l’herbe et ainsi relancé la production », précise le rapport. FranceAgrimer anticipe par ailleurs une collecte « toujours dynamique » au mois de juin.
La hausse des céréales devrait réguler le marché
Mais la progression des céréales pourrait tout de même limiter la production mondiale. « Avec un prix du blé autour de 250/260 €/t et des tourteaux à 540 €/t, l’alimentation du bétail est très cher, et reste orienté à la hausse », rappelle Gérard You. Parallèlement, le prix payé au producteur devrait subir de nouvelles « dégradations sur le second semestre 2012 (par rapport au semestre de l’année précédente) », estime Gérard You. « Sur l’année, le prix sera probablement un prix intermédiaire entre 2010 et 2011 », prévoit-il. Avec des marges sans cesse réduites, les éleveurs pourraient donc s’orienter vers d’autres productions plus rémunératrices, et réguler ainsi l’offre et la demande sur le marché du lait.
La conjoncture pourrait déséquilibrer le marché
Néanmoins, ce marché n’est pas seulement corrélé aux céréales, mais aussi à la situation économique mondiale. « On ne peut pas exclure un scénario plus gris : une consommation mollassonne due à la conjoncture qui maintiendrait les tensions sur le marché », redoute Gérard You. Mais en Europe, le
ralentissement économique n’apporte pas que des mauvaises nouvelles. « L’Euro se déprécie, ce qui apporte un bol d’oxygène en terme d’export, c’est encourageant », rassure Gérard You.
Une collecte qui ralentit durablement
Avec toute l’incertitude que comporte une prévision de marché à plusieurs mois, « on peut s’attendre à un ralentissement de la croissance en Europe et aux Etats-Unis pour la fin de l’année, et en Océanie la reprise sera certainement molle. Ces éléments devraient détendre le marché », avance Gérard You. En Europe, la progression de la collecte (par rapport à l’an dernier) a en effet atteint les 3 % sur le premier trimestre 2012, pour retomber à 1 % au mois d’avril. « En juin ça ne sera pas beaucoup plus, on pourrait se retrouver avec une croissance nulle à la fin de l’année », anticipe Gérard You. La production européenne devrait aussi être limitée par l’absence de prêts de fin de campagne. « Les industriels vont certainement distribuer très peu d’allocations provisoires », avance Gérard You. Les derniers résultats enregistrés par FranceAgrimer tempèrent néanmoins ces prévisions. D’après les chiffres publiés dans agreste conjoncture, en mai 2012, la collecte de lait de vache est en hausse de 2,6 % par rapport à l’année précédente. « Les périodes pluvieuses de la deuxième moitié du printemps ont favorisé la repousse de l’herbe et ainsi relancé la production », précise le rapport. FranceAgrimer anticipe par ailleurs une collecte « toujours dynamique » au mois de juin.
La hausse des céréales devrait réguler le marché
Mais la progression des céréales pourrait tout de même limiter la production mondiale. « Avec un prix du blé autour de 250/260 €/t et des tourteaux à 540 €/t, l’alimentation du bétail est très cher, et reste orienté à la hausse », rappelle Gérard You. Parallèlement, le prix payé au producteur devrait subir de nouvelles « dégradations sur le second semestre 2012 (par rapport au semestre de l’année précédente) », estime Gérard You. « Sur l’année, le prix sera probablement un prix intermédiaire entre 2010 et 2011 », prévoit-il. Avec des marges sans cesse réduites, les éleveurs pourraient donc s’orienter vers d’autres productions plus rémunératrices, et réguler ainsi l’offre et la demande sur le marché du lait.
La conjoncture pourrait déséquilibrer le marché
Néanmoins, ce marché n’est pas seulement corrélé aux céréales, mais aussi à la situation économique mondiale. « On ne peut pas exclure un scénario plus gris : une consommation mollassonne due à la conjoncture qui maintiendrait les tensions sur le marché », redoute Gérard You. Mais en Europe, le
ralentissement économique n’apporte pas que des mauvaises nouvelles. « L’Euro se déprécie, ce qui apporte un bol d’oxygène en terme d’export, c’est encourageant », rassure Gérard You.