Les dossiers de fonds avancent à la FDSEA de Saône-et-Loire
Le 18 octobre, le bureau de la FDSEA de Saône-et-Loire s’est réuni à la cave de Buxy. Si les préparatifs de la mobilisation du 22 semblaient déjà bien avancés, l’essentiel de la réunion a plutôt porté sur les dossiers de fonds. Sécheresse, ZNT, EGAlim… avancent.
Alors que la mobilisation du 22 octobre partout en France devrait redire les risques économiques de zone étendue de non traitement (ZNT) riverains, la FDSEA de Saône-et-Loire a déjà sensibilisé les deux associations rassemblant les Maires de Saône-et-Loire. D’autres réunions ont eu lieu également avec divers élus et une date de rencontre avec différentes associations représentatives est prise. Le tout pour co-construire une Charte départementale qui est à privilégier avant tout, conseille le Ministre de l’Agriculture même si le Gouvernement est avare en détails autour de son projet d’arrêté ZNT. « FDSEA et JA refusent d’inscrire la moindre distance » pour l’heure. La Fédération des vignerons indépendants de Saône-et-Loire et la Fédération des caves coopératives Bourgogne-Jura (FCCBJ) sont solidaires.
Autre sujet d’actualité, malgré les averses, la sécheresse et ses conséquences pour le monde de l’élevage notamment. « On a frôlé la catastrophe sur l’eau cette année », estime Michel Joly, qui pour la section bovine régionale aimerait un budget Pac pour réfléchir à des retenues d’eau. « Pour l’abreuvement des animaux peut-être que cela pourra se faire », débutait Christian Bajard, « mais pour l’irrigation des cultures », l’opposition des élus et des citoyens risquent d’être forte, poursuivait le président de la FDSEA. Reste aussi la problématique du stockage des fourrages. Si le changement climatique, entrevu ses deux dernières années, se confirme alors les éleveurs devraient « prévoir 1,5 à 2 années de stock » désormais. Ce qui nécessite un plan bâtiment à bien définir. Mais pour l’instant, ce sont les demandes collectives de dégrèvement et de reconnaissance en calamité qui suivent leurs cours administratifs, dans un pas de temps « plus rapide » que l’an dernier.
C’est le terrain qui décide
Cela fait partie des missions du syndicalisme qui a été rappelé lors d’un séminaire sur l’engagement. « Cela m’a permis de mieux expliquer notre travail, notre réseau, nos actions, nos acquis… », se réjouissait notamment François Nugue. Car le syndicalisme ne peut se mesurer qu’aux seules manifestations mais bien à un ensemble d’actions au quotidien et des services pour les agriculteurs et viticulteurs « à toujours développer », redisait Jean-François Lacroix. « On a bien senti que c’est le terrain, le local, nous élus terrains qui décidons et non je ne sais qui à Mâcon », assurait Cédric Tissot.
Et les meilleures preuves viennent des décisions sur le foncier. La profession dit « non au photovoltaïque au sol », préférant voir les panneaux sur des bâtiments. Ce qui est d’ailleurs cohérent avec l’objectif zéro artificialisation. Mais « personne ne sait comment faire ? », s’interrogeait Thierry Igonnet, directeur FDSEA. En effet, difficile de ne plus rien construire : « à commencer pour de nouveaux bâtiments agricoles ou l’agrandissement de routes agricoles ». Le séminaire sur le foncier organisé à Cluny le 9 octobre dernier a permis de voir toutes les difficultés de l’exercice, d’être cohérent sur le long terme, ce que devra écrire la future loi foncière, notamment autour de l’accaparement des terres agricoles par des non-agriculteurs. « Ce qui va de pair avec la défintion du statut professionnel d’agriculteur » et avec la nécessité d’élargir les droits des Safer, notamment en ce qui concerne les transferts partiels de parts de société. Et ce dans un contexte de développement croissant d’une agriculture « déléguée » (salariés, prestataires, ETA…), ce qui interroge la profession par rapport à notre modèle traditionnel d’agriculture avec des exploitants chefs d’entreprise.
Marquage à la culotte
Il faudra donc juger sur pièce la future loi foncière comme la loi EGAlim. Pour l’heure, cette boîte à outils n’a pas encore permis d’atteindre l’objectif d’une plus juste rémunération des producteurs. « S’il n’y a pas de volonté réelle des filières derrière, ça n’avancera pas », déplorait ou motivait selon, Michel joly, conscient qu’un « prix, ça ne se décrète pas du jour au lendemain ». Clairement, il manque d’agriculteurs voulant s’impliquer pour sa bonne application. A commencer auprès de chaque Maire ayant un restaurant collectif par exemple. « Il faut les marquer à la culotte pour que derrière chaque cantine fonctionne avec des produits locaux, sinon, il peut vite y avoir des dérives ». Et il faut que l’administration fasse un retour du premier bilan de l’application de cette Loi que ce soit par la grande distribution ou la restauration hors foyer. La FDSEA et les JA de Saône-et-Loire préparent une présentation des bonnes pratiques en la matière dans le département. Rendez vous donc lors des réunions cantonales de cet hiver.