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Coopératives vinicoles

Les droits de plantation, premier combat

Dans le Var, la Confédération des caves coopératives vinicoles de France (CCVF) a profité de son congrès annuel pour réaffirmer sa détermination à voir la Commission européenne renoncer à la suppression des droits de plantation de vignes.
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La tension est montée d’un cran dans le Var au sujet des droits de plantation de vignes lors du 39e congrès des caves coopératives vinicoles de France (CCVF). Leur président, Denis Verdier, a prévenu : « il y aura une mobilisation totale de la viticulture française contre la suppression des droits de plantation, décidée en 2008 par l’Union européenne pour une entrée en vigueur en 2015. La seule Commission européenne ne pourra pas décider seule ! ». Le chef de l’Etat, Nicolas Sarkozy, soutient de fait la position des vignerons français, la France ayant déjà rallié à sa cause onze Etats membres. A condition de réunir le nombre de voix total suffisant, quatorze Etats sont nécessaires pour que Bruxelles rouvre les négociations sur cette question au sein du Conseil des 27 ministres de l’Agriculture de l’Union européenne. La Commission européenne pourrait ainsi rendre d'ici fin 2012 une étude d'impact de cette réforme sur le secteur vitivinicole européen.
Les vignerons coopérateurs français voient dans la suppression éventuelle des droits de plantation, donc dans leur libéralisation, une source inévitable de volatilité des cours et surtout de baisse des prix puisque l’offre exploserait, prédisent les caves coopératives. Les Vignerons indépendants sont sur la même ligne, la Commission nationale viticole de la FNSEA aussi. Cette analyse est d'autant plus crédible que les prix actuels affichent un bon niveau général en raison de faibles stocks et de l’effet de la politique d’arrachage.

Régulation et organisation économique


Les viticulteurs craignent aussi l’effet domino d’une baisse de qualité des vins proposés aux consommateurs sur les différents marchés. « Notre premier combat se porte sur le maintien des droits de plantation. S’ils sont libéralisés, nos projets d’investissement dans la commercialisation de nos produits ne serviraient alors plus à rien », juge Roch Pertuza, président de la Fédération des caves coopératives du Var.
Aussi, si la suppression des droits de plantation devait être maintenue, la CCVF promet-elle des actions d’opposition plus radicales.
Au-delà des droits de plantation, les vignerons coopérateurs plaident le maintien d’outils de régulation des marchés du vin pour éviter une volatilité des cours, déstabilisatrice pour les revenus. Eduardo Baamonde, directeur général de l’Union des coopératives agroalimentaires espagnoles, estime de même. Il insiste aussi sur la nécessité d’investir « dans l’organisation économique des producteurs et la commercialisation des vins ». Denis Verdier partage cette position et insiste sur la nécessité de « restructurer la filière française tellement émiettée des coopératives vinicoles ».

Dans la Pac


La CCVF veut voir enfin la régulation des marchés vitivinicoles inscrite dans la future Pac, qui courra après 2013 et dont les discussions entre les Etats membres sur sa réforme débutent cette année. L’occasion aussi pour la Confédération des caves de France de redire qu’ils entendent bien « s’asseoir à la table de la Pac », réaffirme Thierry Coste, administrateur à la CCVF et responsable du groupe de travail Vin du Copa-Cogeca (agriculteurs et coopératives de l’Union européenne). Une position là encore partagée par la Commission nationale viticole de la FNSEA.
Thierry Coste prône également « une ligne commune » entre les coopératives vinicoles des Etats de l’Union européenne sur « l’organisation des marchés et de la production », sollicitant à ce titre « une rencontre » prochaine.


Vers un statut "Vigneron coopérateur de France" ?


Denis Verdier a proposé dans le Var, le 6 juillet, la mise en place « après les vendanges » d’un groupe de travail sur la reconnaissance au niveau national d’un statut "Vigneron coopérateur de France". L’objectif est clairement de « conserver la mise en bouteille au domaine, à la propriété ou au château », explique le président de la CCVF. Sur le sujet, la position de la CCVF ne fait unanimité dans la profession comme en a témoigné l'allocution du président des Vignerons indépendants de France (Vif), Michel Issaly, lors de la dernière assemblée générale de fédération départementale des Vif de Saône-et-Loire...