Les drones veillent
nouveaux outils de télédétection appliqués à la vigne. Objectif :
permettre une vendange sélective en fonction de la maturité des raisins.
En grandes cultures, les drones Airinov servent à moduler la
fertilisation.
Trier la vendange au sein de la parcelle
Armé d’un ordinateur portable au milieu des vignes, l’opérateur du fabricant toulousain de drones Delair-Tech supervise le vol, qui dure 45 minutes pendant lesquelles il prend 1.500 photos en haute résolution du domaine de Gueyze (80 hectares), propriété de la cave de Buzet-sur-Baïse. Ces images permettent de connaître le stade végétatif. « Notre objectif premier est de pouvoir bien segmenter nos parcelles, de façon à mettre les meilleurs raisins dans les bonnes cuves », explique Sébastien Labails, responsable du vignoble. La récolte étant mécanique, l’idée est d’effectuer un tri au sein des rangs selon la qualité supposée des grappes. Reste à adapter les machines à vendanger, ce qu’aucun constructeur n’envisage pour le millésime 2013. Plusieurs autres utilisations des drones sont possibles. Il s’agit par exemple d’anticiper l’apparition des maladies, des ravageurs, d’améliorer la fertilisation, le travail du sol, d’effectuer des mesures de stress hydrique.
Un service pour le colza étendu au blé
« Le marché des drones se réveille, constate Romain Faroux, directeur commercial d’Airinov, autre spécialiste de l’imagerie aérienne par drone. Mais gare aux effets d’annonce. La télédétection a besoin de nombreuses années pour s’affiner. Au bout d’une décennie d’expérience, le satellite arrive tout juste à être pertinent. » Particularité de la start-up parisienne, Airinov travaille en lien avec les chercheurs de l’Inra. Elle accumule depuis deux ans les données issues d’expérimentations de ses clients semenciers. Cela lui permet un étalonnage des capteurs fixés sous les drones, capables de livrer un diagnostic agronomique pointu et de guider le cultivateur vers une utilisation optimale, ni trop, ni trop peu, des intrants. L’appareil mesure la lumière reflétée par les cultures pour déterminer l’état de vigueur ou de faiblesse du couvert végétal. Des observations qui permettent par exemple d’estimer la quantité de biomasse ou les besoins en azote. Pour leur première saison de récolte et leur dizaine de coopératives clientes (300 exploitations adhérentes d’InVivo), les drones d’Airinov se sont concentrés sur les cultures de colza. Un service qui sera étendu au blé en 2014.