Les éleveurs prennent la parole
Le 30 janvier dernier, sept éleveurs laitiers et allaitants de Saône-et-Loire se sont retrouvés à Fontaines pour participer à une journée de formation sur la prise de parole sur le thème du bien-être animal. Une obligation presque de nos jours avec l'Agribashing et la remise en cause des pratiques d'élevage en particulier.

A la demande de la section laitière de la FDSEA, Interbev est venu animer une journée de formation sur la communication autour du bien-être animal. L’objectif de cette formation était de " libérer la parole " sur le sujet du bien-être animal. A travers des séquences mettant les éleveurs dans différentes situations, les stagiaires ont pu apprendre à se présenter et à présenter leur métier. L’occasion de mieux comprendre les termes à utiliser ou à ne pas utiliser lorsque l’on parle de l’élevage. Comment adapter son discours au grand public afin d’être sûr que le message que l’on fait passer est bien compris de tous ? Quelles techniques simples permettent de faire passer un discours clair et concret ? Autant de questions qui ne sont pas naturel pour certains d'entre nous.
A l'heure de l'agribashing national qui contamine le niveau local, la communication fait aujourd’hui partie intégrante du métier d’agriculteur. Les éleveurs mais également les exploitants de grandes cultures sont couramment confrontés à des situations les obligeants à justifier leurs pratiques. Les formations sur la communication doivent donc se développer pour permettre à chacun de s’exprimer clairement sans entrer dans la défensive ni la confrontation.
Des témoignages pour convaincre
Après cette riche journée, tous les stagiaires, sans exception, encouragent leurs collègues éleveurs à suivre la formation : « La formation m’a permis d’apprendre à expliquer à toutes personnes étrangères au milieu agricole nos pratiques par des mots simples mais très explicites. A l'heure où l’agribashing est très présent, cette formation nous donne des clés pour pouvoir inverser la tendance. Et si les 2% d’extrémistes arrivent à faire douter les consommateurs, nous, agriculteurs et agricultrices nous devons avoir les outils pour répondre à cela », explique justement Marlène Lonjaret, éleveuse laitière à Montpont-en-Bresse.
« Cette journée a été pour moi intéressante et enrichissante, une formation en petit groupe avec des chiffres fournis réels mais inconnus du grand public. Nous avons appris à nous adresser à un public non agricole face camera tout en restant calme face à des attaques de nos pratiques. Je conseille cette formation à tous les éleveurs qui souhaitent pouvoir répondre aux questions de monsieur et madame tout le monde et leur expliquer notre façon de travailler, l’attachement que l'on porte à notre métier et à nos animaux. Faisons redécouvrir la réalité de notre métier ! », plaide Johanny Naulin, éleveur laitier à Toulon-sur-Arroux.
Et ainsi réussir à inverser la tendance en rappelant le bon sens paysan. « Les intervenants nous ont appris à faire passer des messages de communication positive. Apprendre à dire ce que nous faisons de bien et non-être sur la défensive. Même notre routine fait rêver le citoyen lambda ! », conclut Jean-Pierre Bon, éleveur allaitant à La Charmé.
Séverine Rémaque