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Vins et spiritueux

Les exportations restent à de très hauts niveaux

Les exportations françaises de vins et spiritueux se sont tassées en
volume en 2013 mais restent stables en valeur. La petite récolte du
dernier millésime inquiète cependant les professionnels pour 2014.
Par Publié par Cédric Michelin
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Après deux années record, les exportations françaises de vins et spiritueux se sont à peine effritées en valeur en 2013 (-0,4 %), s’est félicitée mercredi la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux de France (FEVS). « Dans un contexte économique difficile, c’est une très bonne année », a estimé le président de la FEVS Louis-Fabrice Latour. « Avec un chiffre d’affaires de 11,12 milliards d’euros, les expéditions de vins et spiritueux français représentent 85 % de l’excédent commercial agroalimentaire », a-t-il souligné.

Le secteur doit ces bonnes performances en valeur au redressement des exportations de champagne (+1,3 %) et à la progression des ventes de vins IGP (+3,5%). A l’inverse, les vins AOC (-2 %) et le cognac (-1,7 %) ont légèrement reculé, ces dernières notamment en raison des restrictions imposées par le nouveau gouvernement chinois sur les cadeaux d’affaire dans le cadre de sa politique contre la corruption.

De manière générale, le recul des achats asiatiques (-6 %) constitue l’un des principaux enseignements de l’année 2013. Les professionnels estiment cependant que ce reflux ne constitue pas un motif d’inquiétude à moyenne échéance. « Les exportations vers la Chine ont connu une flambée inédite ces dernières années, dont une partie était spéculative », a estimé Philippe Casteja, représentant des vins de Bordeaux à la FEVS. « La distribution du vin est en train de s’y moderniser. La croissance du pays et l’intérêt d’une part croissante des consommateurs chinois offre toujours de très belles perspectives », rassure-t-il.

La baisse des exportations vers l’Asie a en outre été compensée par la bonne tenue du marché européen (+0,3 %), premier débouché pour les vins français, et notamment du marché allemand, mais aussi par la poursuite de la reprise aux Etats-Unis, le premier marché consommateur de vins au monde. Les ventes de vins et spiritueux français aux Etats-Unis pèsent pour plus de 17 % du total des exportations françaises, avec pratiquement 2 milliards d’euros.


Inquiétude sur les volumes en 2014



Les résultats du commerce extérieur sont en revanche plus mitigés pour ce qui concerne les volumes exportés. Pratiquement toutes les catégories sont en recul : le cognac (-3,3 %), les autres eaux-de-vie de vins (-16 %) et les vins d’entrée de gamme : -9,7 % pour les vins sans indication géographique avec cépage et -17,3 % pour les vins sans indication géographique sans cépage. Les exportateurs de vins ont subi le contrecoup d’une récolte française historiquement faible en 2012. Certaines régions ont été particulièrement affectées, avec un recul des exportations de beaujolais en 2013 de 12,8 % en volume.

Les exportateurs de vin, qui ont réussi à limiter les dégâts en puisant dans leurs stocks l’année dernière, s’inquiètent déjà de ne pas pouvoir amortir les conséquences d’une seconde récolte modeste, notamment en bordeaux et côtes-du-Rhône. « La petite récolte de 2013, ajoutée à une hausse importante des cours, risque de freiner le dynamisme des entreprises de négoce », a estimé Philippe Casteja, pour les vins de Bordeaux. « Le manque de vins tranquilles risque d’entraîner un bras de fer avec les acheteurs pour faire passer des hausses de prix », a conclu Louis Fabrice-Latour. « Le problème, c’est que nos concurrents comme l’Espagne ont fait de bonnes récoltes et risquent d’accroître la concurrence. »