Les financeurs s’engagent pour les Cités des vins de Bourgogne
Mardi 19 décembre à Beaune s’est tenue la signature de la convention pour le projet de Cités des vins et des climats de Bourgogne. Les collectivités territoriales, publiques et institutionnelles se sont ainsi engagées à financer ce projet. Le BIVB assurera la maîtrise d’ouvrage pour la réalisation des Cités à Mâcon et à Chablis. Mais à Beaune, ce rôle reviendra à la ville en lien avec l’interprofession.

C’est dans l’emblématique "Chambre du Roy" de l’Hôtel-Dieu de Beaune que les quinze partenaires et financeurs investis dans le projet ont signé la Convention-cadre pour le projet de Cités des vins et des climats de Bourgogne. « C’est grâce à Beaune si le roi Louis XIV est né après la venue, ici, de sa mère Anne d’Autriche », débutait Alain Suguenot, député-maire de Beaune, en guise de clin d’œil au lieu et à cet « acte de baptême ». Et ils étaient nombreux à y assister avec une belle délégation de représentants du Mâconnais, dont Jérôme Chevalier et Stéphane Guillemin, respectivement président de l'Union des producteurs de vins Mâcon et président du cru Viré-Clessé.
Après le vote en assemblée générale du BIVB et différentes polémiques, le temps de l’apaisement était venu. Et bienvenu. Le maire de Beaune évoquait d’ailleurs une volonté de « complémentarité » avec la prochaine Cité de la Gastronomie à Dijon. Le président du BIVB, Louis-Fabrice Latour, était ainsi soulagé et heureux « d’acter notre plan de financement » pour ces « Hospices du XXIe siècle », imaginait-il. Pour lui, ce projet se lance « à l’heure où la Bourgogne est prospère », en évoquant la santé de l’économie viticole. « C’est pour nous une occasion d’être une terre d’accueil et montrer notre patrimoine à Beaune, dans le Mâconnais et le Chablisien. On nous a longtemps reproché de vivre en autarcie en Bourgogne. Ce projet doit nous rendre sympathique pour expliquer nos terroirs et montrer une Bourgogne accessible à tous ».
Concours architecturaux
Piloté par le BIVB, ce projet est pensé en concertation avec les collectivités, la filière touristique et le monde viticole. Après les études de préfiguration et de programmation, sur le plan de financement et le modèle économique, la prochaine phase consistera à lancer début 2018 les concours et appels d’offre pour choisir les architectes, concepteurs et entreprises. Des appels d’offre, car le BIVB assurera certes la maîtrise d’ouvrage pour la réalisation des cités à Mâcon comme à Chablis mais pas à Beaune où ce sera la ville qui portera le besoin, l’idée. La ville met également à disposition un terrain et compte faire venir des partenaires privés (hôtels, restaurants...). Le BIVB sera par contre en charge du développement des contenus de muséographie et de scénographie à l’intérieur des trois Cités. L’interprofession sera aidée en cela par l’association des Climats du vignoble de Bourgogne.
Être en tête de l’œnotourisme
L’investissement prévisionnel est de 16,6 millions d’€ HT pour les trois sites, dont 10,5 M€ pour Beaune, 3,9 M€ pour Mâcon et 2,2 M€ pour Chablis. La région Bourgogne Franche-Comté financera à hauteur de 4 M€. Sa présidente, Marie-Guite Dufay, annonçait à ce sujet « vouloir faire de la région BFC, la première région œnotouristique de France ». En enveloppe globale, la Région a ainsi programmé 100 M€ pour le tourisme. Elle rassurait les inquiets en indiquant « ne pas oublier que certains vignerons connaissent des aléas et ont toujours cette épée de Damoclès du gel et de la grêle », notamment.
En 2019 et 2020, les travaux à proprement parler devraient être réalisés en vue d'une ouverture au public début 2021. Le nombre de visiteurs attendus a été fixé à 245.000 par an au total, dont 150.000 à Beaune - « moins que les Hospices actuellement » -, 55.000 visiteurs à Mâcon et 45.000 à Chablis. Ces chiffres pouvant « facilement doubler » croit dur comme fer, Patrick Ayache, vice-président de la Région en charge de ce dossier. Une façon aussi de maintenir ou développer les 10 % de bouteilles qui sont vendus dans la région même de production.
« On a le moral. Rendez-vous dans trois ans » « pour la communion », trinquaient ainsi Mâconnais, Beaunois et Chablisiens.