Les GMS s’ouvrent au dialogue
le sous-préfet de Louhans conviait agriculteurs et patrons de GMS autour
d’une même table pour tenter de rapprocher les analyses…

Il faut dire que le sous-préfet, tout comme la profession et les patrons de GMS, avait en tête les manifestations de l’été dernier au cours desquels les agriculteurs s’étaient vus opposer un refus de dialogue par certains responsables d’enseignes louhannaises… Avec cette table-ronde, chacun cherchait à sortir par le haut, à construire, plutôt qu’à régler des comptes… C’était en tous cas l’état d’esprit qui animait Anton Andermatt, vice-président de la FDSEA pour l’arrondissement de Louhans, mais aussi plusieurs responsables locaux d’USC, comme notamment Frédéric Bernard, Jacky Ridet ou d'administrateur comme Grégory Fréchou…
Des expériences probantes
Cette rencontre avait lieu en présence de plusieurs conseillers départementaux du secteur mais aussi d’Alain Faure, pour la DDT, et Samuel Chanussot, pour la chambre d’Agriculture.
Georges Bos avait tenu à débuter les travaux par l’expérience d’une expérience réussir, dans l’arrondissement d’Autun. Ainsi, la réunion débutait-elle par une présentation à deux voix par Jean-Philippe Nivost, administrateur de la FDSEA et président de l’association de sauvegarde de l’abattoir d’Autun, et de André Huguet, responsable du Leclerc Chambreuil, autour du partenariat initié il y a plus de quatre ans maintenant, alors autour du thème "Manger français, manger local". Ce partenariat s’est non seulement développé et consolidé avec l’approvisionnement, depuis un an, du restaurant scolaire des communes de Saint-Firmin et du Breuil, mais il a surtout permis de restaurer le dialogue, de construire ensemble un projet qui irrigue l’économie d’un territoire. Ainsi, « les adhérents de notre USC travaillent avec l’enseigne locale de Leclerc. Nous annonçons nos animaux dès la mise à l'engraissement, et cela trois à quatre mois avant l'abattage. Chaque semaine, le chevillard organise son planning et fait la visite des animaux chez les éleveurs. Chaque semaine, nous valorisons ainsi près de trois à quatre animaux : vaches et génisses », rappelait Jean-Philippe Nivost pour qui cette action a un triple intérêt : elle permet de lier un bassin de vie au bassin de production ; elle permet d'utiliser les outils locaux, en l’occurrence l’abattoir d'Autun ; enfin, elle valorise les circuits courts et valorise les prix à la production.
Dialogue constructif
Chacune des enseignes présentes à la réunion de Louhans faisait état de ses pratiques sur le territoire. Toutes ont insisté sur la progression constante des produits locaux dans leurs rayons et affiché la volonté de travailler davantage encore avec les producteurs du secteur, aux travers de circuits courts renforcés.
Il est à noter que si des efforts ont été réalisés, en revanche les enseignes présentes n'étaient pas à même - à ce stade - de rassurer sur le retour aux producteurs de la plus-value qu'ils payent à leurs fournisseurs industriels…
A ce stade, chacun s'est félicité des expériences gagnants-gagnants mises en place, tant pour les commerçants, les consommateurs que les producteurs. Pour la section des éleveurs laitiers, Stéphane Convert regrettait que les expériences engagées en viande bovine ou en volaille, soient visiblement très difficiles à mettre en œuvre dans la filière laitière.
La rencontre a même permis des contacts pour le développement de partenariat sur le porc.
Cette rencontre entre les représentants de la profession et les dirigeants des principales enseignes alimentaires de la Bresse s'est avérée plutôt positive.
« Le problème de communication que nous avons constaté aujourd’hui c’est de voir des directeurs de grandes surfaces souhaiter vendre de la viande française et même de la viande très locale et ne pas trouver la ressource notamment en viande de porc et en viande bovine également », a déclaré Georges Bos, sous-préfet de Louhans, à l'issue de la rencontre.
Ainsi, la prochaine étape sera-t-elle organisée en présence des les "intermédiaires" (abattoirs, transformateurs...) qui, volontairement, n'étaient pas invités à ce premier rendez-vous, à cette première prise de contact... « Espérons qu'on arrive à poursuivre tous dans le même élan positif que la première réunion », concluait Anton Andermatt en prévision de la réunion du 15 mars prochain.
A suivre.
Une réunion très constructive
Vice-président de la FDSEA de Saône-et-Loire pour l’arrondissement de Louhans, Anton Andermatt revient sur cette réunion et ses enseignements.
« Cette réunion elle était nécessaire et très constructif. On a pu constaté à cette occasion que la volonté de toutes les GMS était de voir comment elles pouvaient, de manière concrète, faire en pratique pour bâtir des relations apaisées. Nous avons localement un exemple avec le Super U de Saint-Germain-du-Bois qui travaille déjà, et depuis quinze ans maintenant, avec l'USC du canton. Certes, c’est moins bien organisé que le Leclerc du Breuil, mais on sent de part et d’autre une volonté d’approfondir le partenariat.
La prochaine réunion est prévue le 15 mars. A cette occasion, nous avons bien l’intention de poursuivre nos travaux avec les "intermédiaires". Et eu égard aux avancées de cette première réunion, en ce qui concerne la production porcine, nous travaillons avec Bruno Charbouillot pour inviter les acteurs de la filière susceptibles de nous aider à répondre à la demande des GMS ».