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Observatoire régional 2012 de l'agriculture biologique en Bourgogne

Les grandes cultures se convertissent

Fin 2012, 884 fermes et domaines sont en bio en Bourgogne ; ils
représentent 44.977 ha, soit 4,35 % des agriculteurs bourguignons et
2,55 % des surfaces agricoles. « Dans un contexte qui n'est pas des plus favorables, les 72 nouveaux agrobiologistes en Bourgogne pour 2012 prouvent que l'agriculture biologique demeure une voie d'avenir pour l'agriculture », analyse Bernard Krempp, président du Sedarb. La Bourgogne « fait de la résistance » et se classe au 9e rang français des régions bio.
Par Publié par Cédric Michelin
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Après avoir connu un rythme particulièrement soutenu jusqu’en 2010, le développement de l’agriculture biologique bourguignonne se poursuit en 2012 avec 73 nouvelles fermes bio. Mais la dynamique ralentit, voire baisse. En effet, le nombre de conversions est en baisse pour la seconde année consécutive. « Beaucoup de facteurs ont marqué l'année 2012 et ont freiné un éventuel rythme de conversions soutenu », explique le président du Sedarb. En premier lieu, la météo difficile pour beaucoup de productions. La viticulture étant la plus impactée. Les prix de vente élevés des céréales et bovins conventionnels ont également joué.
Cette baisse est cependant à relativiser puisque cela fait suite à trois années dynamiques. La reprise des conversions en grandes cultures et la perte de vitesse des conversions en filières viticole et allaitante sont les éléments les plus marquants à relever. Les fermes de grandes cultures sont ainsi les plus nombreuses à démarrer des conversions, ce qui n’était jamais arrivé jusqu’alors.
A noter également le maintien des installations en système maraîcher qui demeurent à un rythme modéré mais constant depuis 10 ans. Cela permet au maraîchage bio de représenter une part non négligeable des producteurs bio de la région Bourgogne aujourd’hui.
« Autre encouragement de poids pour toute la filière bio, dans une période où le pouvoir d'achat réel a tendance à baisser pour la majorité d'entre nous, la demande des consommateurs ne faiblit pas pour les aliments bios », se réjouit Bernard Krempp. La valeur des achats bio en France a augmenté de + 6,6 % entre 2011 et 2012. Elle a augmenté de +7 % dans la restauration collective.

Des perspectives positives


En 2013, la différence de prix avec le conventionnel (céréales) évolue favorablement à l'agriculture biologique. Les contours de la future Pac se dessinent peu à peu. La pression des réglementations (certiphyto, captage eau potable...) augmente. « Les marchés digèrent petit à petit les nombreuses conversions des années 2009-2010 et permettront certainement dans les années à venir d'accueillir à nouveau sereinement de nouveaux producteurs (lait, céréales, porc, œufs, volaille, vin...) », veut croire le Sedarb.



La bio en Sâone-et-Loire


En 2012, la Bio en Saône-et-Loire évolue très peu par rapport à la situation antérieure. Une légère progression du nombre de fermes certifiées a lieu du fait d'installations maraîchères. Les fermes d'élevage stagnent également, souffrant notamment de difficultés de valorisation de leurs productions. L'élevage bovin allaitant et la viticulture restent les deux principales filières en bio sur le territoire.




Des actions pour consolider les fermes d'élevage bio


Face aux difficultés du secteur animal, et principalement bovin allaitant sur le territoire, plusieurs projets se sont concrétisés sur l'année 2012, note le Sedarb. En premier lieu desquels, la mise en place d'un système de dynamisation des échanges de paille et fourrages entre céréaliers et éleveurs à l'échelle de la région Bourgogne et des départements limitrophes qui permet à la fois de limiter les problèmes de pénurie en année climatique difficile mais aussi de réduire les coûts d'achat, notamment sur le transport pour les éleveurs.




Les arrêts en 2012


Le nombre d'arrêts (25 contre 20 en 2011) puise sa source dans de multiples causes en 2012. En 2012, le coût de contrôle pèse lourd dans la décision d'arrêt de l'AB sur les fermes de petite taille. Les producteurs pointent du doigt l'augmentation de ce coût par les organismes certificateurs, l'arrêt des aides à la certification telles qu'elles existaient en 2011 ainsi qu'une baisse de qualité des prestations de contrôles en face de ce coût.
A noter que les arrêts pour raisons techniques sont peu nombreux et répartis sur toutes les filières. Les viticulteurs, s'ils se convertissent moins massivement en bio, ne se désertifient pas plus aujourd'hui à cause de problèmes sanitaires plus aigus qu'en conventionnel.





Approche par secteur :


• C’est la filière grandes cultures qui, pour la première fois, compte le plus grand nombre de conversions avec 21 nouvelles fermes spécialisées en céréales bio.

• La viticulture bio, qui bénéficiait ces dernières années d’une croissance remarquable (doublement du nombre de domaines en bio entre 2008 et 2012),

connaît pour la première fois depuis 2006 un ralentissement dans sa dynamique de développement, avec tout de même douze nouveaux domaines en bio.

• Les filières élevage continuent leur progression sur le même rythme avec vingt nouvelles fermes bio en élevage en 2012.

• Le rythme des conversions en maraîchage bio est constant avec dix-sept nouvelles fermes produisant des légumes bio.




Focus :
La restauration collective bio en Bourgogne : nombre de restaurants impliqués, fournisseurs et produits concernés,… retrouvez toutes les informations dans les 4 pages consacrées à ce thème.

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