Les grandes orientations
charolais (HBC) ont estimé qu'il était nécessaire de redistribuer les
cartes et de recomposer le bureau. Le nouveau président élu, Pascal
Langevin, éleveur dans la Sarthe, et le nouveau secrétaire général,
Sébastien Cluzel, éleveur dans le Puy-de-Dôme se livrent à un point
d'étape.
Pascal Langevin : la recomposition du bureau et le changement de présidence répondent à une volonté de recadrer le fonctionnement de notre structure. De nouvelles élections nous sont apparues comme la solution la plus à même de faire évoluer favorablement la situation. Les orientations définies par les membres du HBC ne sont pas remises en cause : nous avons collectivement la volonté de mener à bien tous les dossiers initiés précédemment, dans un esprit d'équipe.
Justement, quelles sont vos priorités à moyen terme, alors que l'élevage est confronté à une mutation sans précédent ?
P. L. : nous avons plusieurs sujets à défendre et surtout des stéréotypes à combattre, comme la difficulté de vêlage. Il reste un important travail de communication à mener pour positionner la race sur les critères qui font sa force et sa modernité. La race charolaise s'inscrit parfaitement dans les exigences actuelles de la société et répond aux attentes des jeunes éleveurs en matière de qualité de vie. C'est une race moderne, autonome sur des surfaces herbagées qu'elle valorise bien, ce qui permet de limiter les charges.
Sébastien Cluzel : l'enjeu de la facilité de vêlage est essentiel et la charolaise actuelle le relève sans problème. C'est aussi une race facile à élever, dont les atouts correspondent aux contraintes de l'agrandissement des troupeaux et aux exigences des jeunes éleveurs. Pour que la charolaise reste la première race allaitante, il nous faut insister sur ces atouts, soutenus et renforcés par la génétique.
Le HBC est très impliqué dans le dossier génomique. Cette orientation reste-t-elle l'un des axes forts pour l'avenir de la race ?
P. L. : depuis 2009, le Herd-book s’implique dans le dossier génomique au travers des programmes Gembal et Degeram. Les éleveurs ont bien compris l'importance de ce dossier et nous voulons apporter ce service à un maximum d'éleveurs et de sélectionneurs, dans les meilleures conditions de fiabilité.
S. C. : nous ne sommes pas partis les premiers, justement pour apporter un service fiable et éviter les déceptions. Au printemps 2016, nous seront opérationnels pour mettre cette technique au service de nos adhérents en toute confiance. Nous croyons fortement dans la génomique et ses outils.
Ces dernières années, le HBC s'est attaché à développer le lien entre la filière, les producteurs de viande notamment et la génétique. Entendez-vous poursuivre ce mouvement de rapprochement ?
P. L. : l'objectif N°1 reste ce renforcement du lien entre la filière et la génétique, ce lien a toujours existé, mais il nous faut encore le renforcer pour satisfaire les attentes et les besoins des éleveurs charolais qui produisent des broutards et de la viande. On s'attelle depuis longtemps à ramener de la finesse sur les carcasses tout en développant les qualités musculaires. Et ce n'est pas antinomique avec le maintien des qualités d'élevage.
S. C. : le travail entrepris avec les juges commence à porter ses fruits dans ce domaine. Le concours national organisé au Mans a donné des résultats intéressants sur le type Viande, les choses vont continuer à évoluer dans ce sens. Maintenant, il faut aussi laisser le temps aux mentalités d'évoluer. Mais il est certain que les grands champions des concours doivent aussi satisfaire les attentes des éleveurs producteurs de viande.
Cette grande attention aux attentes de tous les éleveurs charolais, c'est l'une de vos principales préoccupations ?
P. L. : le contexte est difficile pour l'élevage et les éleveurs, c'est un fait, mais nous devons aussi porter un discours positif sur notre métier, sur la race et sur ses qualités. Il faut que le monde charolais dans toute sa diversité et tous nos adhérents trouvent leur intérêt dans les services que nous proposons, qu'ils y trouvent une plus-value technique et économique, c'est la clé de voûte du système. 600 à 700 éleveurs charolais participent régulièrement aux concours, mais nos 2.200 adhérents doivent tous pouvoir bénéficier de retombées positives sur leurs élevages.
Propos recueillis par Anne-Marie Klein
La nouvelle équipe
Le 3 novembre dernier, le conseil d'administration du Herd-book charolais (HBC) s'est réuni pour élire son nouveau président ainsi que les nouveaux membres du bureau. Détails.
A cette occasion, Pascal Langevin a été élu à la présidence où il succède à Michel Baudot. Administrateur du HBC depuis plus de 23 ans et président du Syndicat sarthois des éleveurs de bovins de la race charolaise ainsi que de la Fédération régionale des Pays de Loire, ce dernier est éleveur dans le département de la Sarthe depuis 1984. Installé en hors cadre familial, il a introduit 75 vaches charolaises qu'il conduit actuellement. Son cheptel est inscrit au HBC depuis 1985.
Après avoir rendu hommage à son prédécesseur Michel Baudot et conscient des enjeux et des évolutions à mener dans les prochains mois, Pascal Langevin a rappelé qu'aujourd'hui le HBC était un acteur essentiel pour faire évoluer la race charolaise et défendre l'intérêt de tous les éleveurs. La nouvelle équipe entend s'employer à mettre en place le fonctionnement qui permettra au HBC de poursuivre les actions déjà entreprises selon les orientations techniques définies par la race. Les priorités seront données dans un premier temps à la revalorisation de l'image de la race charolaise et du travail réalisé par les sélectionneurs pour répondre aux attentes sociétales de l'ensemble des éleveurs mais aussi aux besoins de la filière. La restructuration de la carte des services du HBC permettra de proposer des solutions et des conseils génétiques, pour apporter une plus-value technique et économique aux éleveurs. La mise en place d'une indexation génomique officielle au printemps 2016 concrétisera la volonté des élus du HBC d'apporter un service fiable aux adhérents.
Dans le contexte économique actuel, le HBC entend être force de propositions constructives au service de tous les éleveurs pour soutenir et défendre leurs intérêts.
Président : Pascal Langevin (72) ;
1er vice-président : Hugues Pichard (71) ;
2e vice-président : Dominique Loulergue (23) ;
3e vice-président : Célestin Audureau (85) ;
Secrétaire général: Sébastien Cluzel (63) ;
Trésorier : Alain Rousseau (03) ;
Membres : Patrice Barret (18), Julien Demongeot (70), Didier Pierre (71), Claude Rey (38), Gilles Trinquet (58) ;
Invité : président de l'Ajec, Christophe Nanotti (54).
