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Grandes cultures de Bourgogne

Les "grands" gagnent du terrain

Entre 2000 et 2010, la céréaliculture développe son emprise sur l'agriculture bourguignonne. Elle rassemble 26 % des exploitations de la région, pour 36 % des surfaces mais seulement 16 % des actifs permanents agricoles. Les fermes se sont agrandies de 18 ha en moyenne et leur statut s'oriente davantage vers les formes sociétaires. Le travail est principalement réalisé par les exploitants et leur famille (90 % des actifs permanents). Mais la population des exploitants est vieillissante ; en dix ans, l'âge moyen progresse de 3 années.
Par Publié par Cédric Michelin
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Les moyennes et grandes exploitations spécialisées en grandes cultures en 2010 (Otex 15 : culture de céréales, de plantes oléagineuses et protéagineuses et Otex 16 : autres grandes cultures) comptent 3.894 unités en Bourgogne, soit 26 % des fermes de la région, contre 4.098 en 2000 (23 % des exploitations). Ces exploitations utilisent 36 % de la surface agricole contre 33 % en 2000, principalement aux dépens des exploitations de polyculture et polyélevage. La surface dédiée au céréales et oléo-protéagineux (COP) des exploitations spécialisées en grandes cultures s'établit à 545.000 ha, en augmentation de 9,4 % depuis 2000. La surface utilisée par ces cultures, toutes Otex confondues, progresse de 3,5 %. L'augmentation de surface en COP et la baisse du nombre de fermes s'observent dans les départements, sauf en Saône-et-Loire, où le nombre d'exploitations en grandes cultures augmente de 8 % pour atteindre 314 unités. La surface des fermes céréalières rapportée à la surface des exploitations (toutes Otex) confirme que l'activité agricole en Bourgogne est zonée, en lien avec le relief et les sols. Les grandes cultures se concentrent dans l'Yonne et la Côte-d'Or (excepté la Puisaye, une partie des plateaux de Bourgogne, l'Auxois et le Morvan).

Des exploitations toujours plus grandes


La taille moyenne d'une exploitation de grandes cultures est de 163 ha en 2010 contre 145 ha en 2000. En France, elle est de 117 ha en 2010. Entre 2000 et 2010, les exploitations de taille inférieure à 150 ha régressent. Cependant, elles demeurent encore majoritaires, soit 55 %. Elles représentaient 64 % des fermes en 2000. Les exploitations céréalières dépassant les 500.000 € de production brute standard (PBS) sont rarissimes. Elles sont au nombre de 16 en 2010 (en doublement par rapport à 2000), alors que plus de 100 exploitations de l'Otex viticulture ont une PBS supérieure à 1 million d'euros. En dix ans, le nombre d'exploitations ayant une PBS comprise entre 100.000 et 250.000 euros enregistre la plus forte progression (+ 5 %). A l'inverse ce sont les exploitations ayant une PBS inférieure à 100.000 euros qui reculent le plus. La classe d'exploitations ayant une PBS comprise entre 25.000 et 50.000 euros représente encore 10 % des structures de l'orientation grandes cultures.

Les formes sociétaires deviennent les plus courantes


Le statut des exploitations agricoles se modifie : de très majoritairement “exploitation individuelle” en 2000, il prend des formes sociétaires en 2010. En 2010, 51 % des exploitations ont adopté ce statut (Gaec, EARL, SCEA), avec une prédilection pour les EARL (34 %). Elles n'étaient que 37 % en 2000. Les exploitations céréalières plébiscitent le fermage. En 2010, 90 % des surfaces sont en location, soit 68 % auprès de tiers et 22 % auprès d'associés. En corollaire de l'augmentation de la surface des exploitations de grandes cultures, le mode de faire-valoir direct décline. Il représentait 14 % des surfaces en 2000 pour 10 % aujourd'hui.

En dehors du travail à façon, peu de diversification


Les ateliers d'élevage sont rarement présents dans les exploitations de grandes cultures. Entre 2000 et 2010, les effectifs animaux présents dans ces exploitations sont en repli, de 4 % pour les vaches nourrices à 84 % pour les truies. Cependant, la part des exploitations de grandes cultures ayant des animaux progresse pour les vaches laitières et nourrices respectivement de 1,5 % et 0,8 % pour atteindre 5,2 % et 11,3 %. En 2010, 746 exploitations céréalières pratiquent une ou plusieurs activités de diversification (soit 19 % de la population). L'activité de diversification la plus courante dans les exploitations céréalières est le travail à façon agricole. Il représente à lui seul 57 % des modalités. En association avec le travail à façon non agricole, le total atteint 72 %. Hébergement et restauration sont rares ; ils concernent 6 % des exploitations.

Les exploitants et leur famille, principale force de travail


En Bourgogne, 6.750 personnes participent de manière régulière au travail des exploitations agricoles cultivant des céréales et oléo-protéagineux. Les exploitants agricoles et leur famille constituent 90 % des actifs permanents qui travaillent sur les exploitations à temps plein ou à temps partiel. Les 4.951 exploitants représentent 73 % des actifs ; ils sont 3.721 à travailler à temps complet. Les femmes exploitantes sont 807 dont 46 % à temps complet. Les exploitations emploient 660 salariés permanents dont la moitié à temps plein. Parmi eux, 96 sont en contrat avec un groupement d'employeurs.
Depuis 2000, le nombre d'unités de travail annuel (UTA) des exploitations céréalières a diminué de 9 % (ou de 554 unités). Les exploitants réalisent 82 % du travail avec 4.506 UTA. En évolution, en dix ans, c'est le travail des autres membres de la famille qui a le plus fortement régressé (- 45 %) ainsi que l'emploi saisonnier (- 15 %), en partie compensé par un recours accru aux prestataires externes (ETA et Cuma). Ceux-ci ne représentent cependant que 106 UTA, soit 2 % du travail.

Des exploitants toujours mieux formés


Comme pour les autres orientations, la formation initiale des exploitants en grandes cultures progresse. En 2000, ils n'étaient que 30 % à avoir décroché un diplôme supérieur ou égal au baccalauréat. Aujourd'hui, ils sont 45 %. D'autre part, en 2000, 26 % des chefs d'exploitations avaient interrompu leur scolarité à l'issue de la primaire ; en 2010, ils ne sont plus que 9 %.

Des problèmes de transmission à moyen terme ?


Les exploitants de ces otex sont parmi les plus âgés ; les hommes ont en moyenne 48 ans et les femmes 52 ans, contre 44 et 50 ans en 2000. La population des exploitants est vieillissante. En outre, la tranche des 30 - 40 ans est particulièrement déficitaire. Pour les 2.164 exploitations céréalières dont le chef d'exploitation ou le plus âgé des co-exploitants est né avant 1960, la succession n'est pas toujours assurée. Dans 48 % des cas, l'exploitant n'a pas encore envisagé une reprise. Parmi les 1.124 exploitations pour lesquelles la question de la succession se pose, la réponse familiale est la plus courante (65 % des cas).
Zoom sur les moyennes et grandes exploitations de l'Otex 16 (autres grandes cultures).
Seules 74 exploitations sont classées dans l'Otex 16 (autres grandes cultures en 2010). Elles étaient 210 en 2000. La réduction de la sole en betteraves, notamment en Côte d'Or, explique en partie cette évolution. Elles valorisent 0,7 % de la SAU dont 1 % de la sole en céréales et oléoprotéagineux mais 23 % de la surface en betteraves, 39 % de la surface en légumes frais ainsi que 54 % de la sole en pommes de terre. Dans ces structures la forme sociétaire est la plus courante, soit 66 % des exploitations. A elles seules les EARL représentent 32 % des statuts. Elles sont 26 % à réaliser des activités de diversification pratiquement exclusivement du travail à façon agricole (pour 70 % des activités). Les exploitations spécialisées en autres grandes cultures emploient 189 personnes dont 108 exploitants (67 % à temps complet) ainsi que 48 salariés (23 % à temps complet).


En 2010, les petites exploitations (PBS < 25 000 €) des Otex 15 et 16 (grandes cultures) sont au nombre de 1.025, en diminution de 19 % par rapport à 2000. Elles représentent 20 % de l'ensemble des petites exploitations. Elles exploitent 1 % de la surface régionale en COP et moins de 1 % de la SAU totale. Elles comptent 1.315 actifs dont 1.055 exploitants. 78 % d’entre eux sont à moins d'un mi-temps. Les exploitants sont âgés (58 ans en moyenne).

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