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Piégeage

Les incontournables de l’hiver

L’hiver n'est pas terminé et les récents beaux jours ne doivent pas nous faire oublier que le printemps n’est pas encore arrivé. Cette période est propice au piégeage pour réguler des populations de nuisibles globalement en hausse un peu partout. Détails.
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Avec le froid, certains mécanismes de pièges vont se bloquer victimes du gel, quelques gouttes de vaseline sur les détentes évitent des loupés. Pour les appâts, il faut privilégier les fortes odeurs, en effet quelques bouts de viande gelée ne sentent plus grand chose rapidement et s’ils sont laissés visibles, ce sont les rapaces qui risquent de venir.
 Les renards : le rut a démarré fin décembre et dure jusqu’en février. Les mâles font des kilomètres pour trouver une femelle en chaleur, on entend aboyer en pleine nuit… Chaque trou, chaque tuyau, chaque tas de paille est visité, autant d’endroits pour piéger. Autrement, privilégiez les collets sur les coulées les plus fréquentées par les goupils, c’est la méthode de piégeage idéale en ce moment. Les tas de fumier doivent également retenir toute l’attention des piégeurs qui, s’il n’en n’ont pas sont invités à en réaliser sous forme de petits tas : cela marche très bien. Un jardinet placé aux abords de la croisée de chemins, avec des appâts odorants donne toujours de bons résultats. En cette période de mauvais temps, les renards se baladent beaucoup sur les chemins, pour moins se mouiller.
 Les mustélidés : pendant la période hivernale, ces derniers cherchent à se mettre à l’abri des intempéries et du froid. C’est dans les granges, les tas de paille que l’on peut placer les pièges à œuf. En pleine nature, il faut privilégier les bords de ruisseau, où il gèle moins ; les saules têtards, les arbres creux sont d’excellents emplacements de pièges, on les camouflera dans du terreau. Les piégeurs sont invités à observer les passages de prédateurs sur des arbres couchés. S’il y a eu une coupe de bois en forêt, les tas de fagots sont très prisés des fouines et des martres, elles y dorment en plein cœur. Pour les appâts, les œufs fonctionnent toujours bien, le miel également, mais ce qui marche le mieux, ce sont des appâts à base de poissons pourris ou des poissons fumés… En période hivernale, les assommoirs perchés donnent de bons résultats pour les captures de martres et de fouines, quand il y a de la neige au sol, elles ont plus tendance à grimper pour trouver pitance.
 Les oiseaux : l’hiver n’est pas une bonne période pour eux, ils ont du mal à trouver à manger et à boire. Il est possible de placer une cage à corvidés mobile dans les chaumes de maïs. En hiver, on peut en effet voir des vols d’une vingtaine d’oiseaux rentrer en une journée dans la cage et, à l’inverse, rester pendant des jours sans rien prendre. Il faut bien soigner ses appelants, avec de l’eau changée régulièrement, car elle gèle et les oiseaux la souillent en y mettant de la nourriture. Il faut aussi les nourrir abondamment avec du pain (sous abri) et des épis de maïs, mais également des protéines pour lutter contre le froid, quelques morceaux de viande ou des croquettes, les restes alimentaires sont également très prisés. Attention aux rapaces qui peuvent rentrer pour se nourrir soit avec les restes de nourriture, soit avec les appelants… Quant aux étourneaux qui se retrouvent en bandes importantes la journée dans les prairies et dorment le soir en ville ou dans les roselières et les sapinières, quelques coups de fusils et ils constitueront de bons appâts pour alimenter les pièges.
 Les autres : l’hiver est la bonne période pour aller fureter les lapins. Le piégeage des rats musqués et des ragondins est très bon en cette période, ils viennent facilement aux appâts qu’on leur présente, car ils ne trouvent plus grand-chose à se mettre sous la dent…


Nouvelle rubrique !



Les ruraux et les agriculteurs en tête sont les premières victimes des nuisibles. Aussi nos lecteurs trouveront-ils désormais un rendez-vous régulier dans nos colonnes sur le piégeage, saison par saison. Cette rubrique est développée par le Journal des piégeurs.




Ne piège pas qui veut !



Attention, le piégeage est réglementé et ne peut légalement piéger que ceux disposant d’un agrément préfectoral. Cet agrément est délivré par le préfet aux personnes ayant suivi une formation sur le piégeage. Cette dernière est ouverte à tout le monde, sans condition d’âge ni de profession. Le piégeur n’a pas besoin d’être chasseur. Le stage dure deux jours et se déroule, en Saône-et-Loire, à Viré au siège de la Fédération départementale des chasseurs. Il comprend une préparation théorique qui porte en particulier sur la législation et une préparation pratique.
Le piégeage est en effet une activité réglementée : chaque fois qu’il installe ses pièges, le piégeur doit établir une déclaration auprès de la mairie de la commune concernée. Il lui est également demandé de tenir un carnet recensant toutes ses prises au quotidien. Un bilan annuel des prises doit être remis à l’administration avant la fin de chaque mois de septembre.
Pour tout renseignement, n’hésitez pas à contacter Patrick Sintier, Association des piégeurs agréés de Saône-et-Loire ; tél. : 03.85.27.92.71.





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