Les incontournables du printemps
Autant les corneilles s’étaient regroupées en hiver pour faire ripaille, autant maintenant elles se remettent en couple, le même couple chaque année, ces dernières étant fidèles ! Le couple va s’installer sur un territoire et en "virer" tous leurs congénères qui traînent dans leur zone de chasse. Dès que le piégeur repère un couple, il lui suffit de placer une cage à corvidés à trois compartiments à proximité. Il convient de bien soigner son appelant, avec de l’eau fraîche, des croquettes et un abri en cas de pluie.
Le couple va alors harceler l’intrus placé comme appelant au centre de la cage pour le tuer. Et les deux corneilles vont ainsi se faire prendre. En capturant ce couple, le piégeur empêche sa reproduction. Il suffit ensuite de déplacer la cage dans un autre secteur pour agir de même. Pour le piégeur, il ne faut surtout pas négliger les corneilles noires, ce sont des gros prédateurs du petit gibier et un couple sur une plaine fait rapidement plus de dégâts que des rapaces !
Ce système ne fonctionne pas pour les corbeaux freux, lesquels sont grégaires. Il faut alors utiliser la grande cage à corvidés. Le piégeur doit alors prendre contact avec un agriculteur pour placer et surveiller cette installation. Les agriculteurs qui auront des dégâts –de plus en plus importants– sur les semis de printemps ont tout intérêt, comme les piégeurs et les chasseurs, à limiter la prolifération des corvidés. Il faut travailler tous ensemble pour être plus efficace.
La pie bavarde
La pie bavarde est indéniablement un autre prédateur opportuniste qui fait ripaille de tout ce qu’il trouve. Les couples unis à vie se retrouvent aux abords de leur ancien nid, ils vont le remettre en état pour y pondre 5 ou 6 œufs d’avril à juin. Comme pour la corneille, le piégeur doit disposer d'une cage à pie dans le secteur où évolue le couple dès qu'il en a constaté la présence. Si on a pas été assez vigilant, on attrapera en été les jeunes avec la même cage sans problème. Les pies sont faciles à capturer, c’est un bon job pour intéresser un jeune piégeur.
Les renards
Même si le piégeage a été bien réalisé en hiver, le piégeur va voir très rapidement apparaître de nouveaux renards sur son territoire, ce sont les jeunes éjectés par leurs parents qui viennent s’installer... Les femelles sont au terrier, elles sont pleines et vont mettre bas en avril. Le piégeur peut placer quelques collets en gueule de terrier, mais ce n’est pas toujours efficace. Certains sont partisans de ne pas déranger les terriers pour pouvoir mieux agir avec la cage à renardeaux, fin mai. Ce piège –placé en gueule de terrier– est redoutable. En 48 heures, le piégeur peut ainsi capturer toute la portée de renardeaux sans problème ; parfois même la mère, en plaçant un piège à lacet à proximité ! La grande cage avec appelant vivant donne bien également en cette saison.
Les mustélidés
Le piégeur doit remettre ses belettières en place après en avoir vérifié le bon fonctionnement. Aux mêmes endroits que l’année précédente où des captures ont été réalisées. Fouines et martres vont mettre bas en avril, le putois un peu plus tard, en mai. Tous ces prédateurs seront capturés avec des faux nids et des pièges à œuf. Les chatières et autres boites donnent également de bons résultats. Dès les premières cerises, le piégeur est invité à piéger aux abords des arbres surtout s'il a repéré des laissées avec des noyaux. C’est également au printemps que l’on a le plus d’appels de particuliers qui ont des fouines dans le grenier, surtout s’il y a toute une famille ! Pour le piégeur, c’est le moment de montrer son savoir-faire et de mettre en valeur "le piégeage utile".
Les ragondins et autres rats musqués
On observe les premiers jeunes ragondins et/ou rats musqués dès les beaux jours. Il ne faut alors pas relâcher la pression devant la prolifération de ces deux espèces qui causent énormément de dégâts et font peser de graves risques sur la santé humaine, mais aussi animale.
Et aussi...
Pour autant, le piégeur ne doit nullement négliger les autres pièges et les autres nuisibles. Il faut en effet réguler tous les animaux qui causent des problèmes, aux chasseurs, aux agriculteurs et aux particuliers. En un mot, piéger utile !
Nouvelle rubrique !
Les ruraux et les agriculteurs en tête sont les premières victimes des nuisibles. Aussi nos lecteurs trouveront-ils désormais un rendez-vous régulier dans nos colonnes sur le piégeage, saison par saison. Cette rubrique est développée par le Journal des piégeurs.
Ne piège pas qui veut !
Attention, le piégeage est réglementé et ne peut légalement piéger que ceux disposant d’un agrément préfectoral. Cet agrément est délivré par le préfet aux personnes ayant suivi une formation sur le piégeage. Cette dernière est ouverte à tout le monde, sans condition d’âge ni de profession. Le piégeur n’a pas besoin d’être chasseur. Le stage dure deux jours et se déroule, en Saône-et-Loire, à Viré au siège de la Fédération départementale des chasseurs. Il comprend une préparation théorique qui porte en particulier sur la législation et une préparation pratique.
Le piégeage est en effet une activité réglementée : chaque fois qu’il installe ses pièges, le piégeur doit établir une déclaration auprès de la mairie de la commune concernée. Il lui est également demandé de tenir un carnet recensant toutes ses prises au quotidien. Un bilan annuel des prises doit être remis à l’administration avant la fin de chaque mois de septembre.
Pour tout renseignement, n’hésitez pas à contacter Patrick Sintier, Association des piégeurs agréés de Saône-et-Loire ; tél. : 03.85.27.92.71.