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Vignerons indépendants de Saône-et-Loire

Les indépendants ont le moral

Le 2 mai à Mellecey, en côte chalonnaise, les Vignerons indépendants de
Saône-et-Loire tenaient leur assemblée générale en présence d'une cinquantaine de viticulteurs. Ils accueillaient à cette occasion Michel Issaly, président
de leur fédération nationale et viticulteur à Gaillac (Tarn).
Par Publié par Cédric Michelin
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Selon un récent sondage, 65 % des vignerons indépendants croient en l’avenir de leur métier. « Un score très satisfaisant, comparativement aux 25 % seulement de Français qui croient en un avenir meilleur ! », se réjouissait Michel Issaly. Ce taux monte même à plus de 70 % chez les jeunes vignerons. Autre enseignement, 70 % des vignerons certifiés en agriculture biologique sont adhérents à la fédération des Vignerons indépendants de France, « ce qui est porteur pour notre logo », rajoutait-il. Un logo dont la notoriété va grandissant : 14 % des Français disent le connaître. Il faut dire qu’il abrite en son sein la « plus belle offre de vins français, tous les signes de qualité (AOC, bio…), toutes les appellations de toutes les régions de France », rappelait le viticulteur de Gaillac.

Une plateforme logistique pour les vraceurs ?


Une force qui permet d’être « ambitieux sur le vrac, avec la volonté de créer notre propre plateforme de mise en marché avec nos valeurs ». L’expertise de la viabilité d’un tel projet est en cours et a déjà coûté 30.000 €. D’ici la fin de l’année, Michel Issaly espère avoir « bâti ce projet mais, s’il y a un risque, nous n'irons pas », préférait-il prévenir. Il passait ensuite en revue les actions de la fédération nationale : dépôt de dossier pour obtenir des aides à l’investissement dans le cadre de l'OCM vitivinicole, formation Gamm@ pour les DAE, communication interne… L’occasion pour lui de donner quelques perspectives : « j’ai bâti un projet sur quatre axes : économique, animation du réseau, notoriété du logo et renforcement de l’action syndicale ». Car pour l’heure, 85 % du budget viennent de l’organisation des salons, rapportant près de 8 millions d’€. « Si les salons s’écroulent, c’est la confédération qui s’écroule. Nous avons besoin de trouver d’autres axes de développement ». En attendant cette indépendance, la cotisation syndicale va donc augmenter au cours des trois prochaines années, par tranche de 5 € chaque année. Des cotisations immédiatement réaffectées. Les Vif viennent en effet de s'allouer les services d'un cabinet de lobbying, pour influencer « un certain nombre de dossiers. La Pac est le premier d’entre eux ».

Ouvert aux sujets de société


Autre moment influent, Les Rencontres nationales. La Saône-et-Loire les avait accueillies à La Chapelle-de-Guinchay l’an dernier. Le thème cette année à Bordeaux portait sur "les gourous du vin". Un sujet médiatique, à l’image de celui de l’an dernier sur "comment s’adapter au changement climatique". « On est en plein dedans », commentait Muriel Denizot, secrétaire générale et viticultrice à Bissey-sous-Cruchaud. Le calendrier 2011 ressemblant, il est vrai, à celui de 2007. Pour apporter de la valeur ajoutée aux viticulteurs affichant le logo, la communication des Vif s’oriente maintenant sur des sujets de société. L’idée est « d’intéresser les médias, se mettre en avant dessus, et espérer demain toucher d’autres consommateurs, en dehors des réseaux d’amateurs de vins ».
Un besoin d’ouverture se confirmant aussi dans le choix des intervenants. Jean Oppermann - et son équipe du Domaine international pour le Crédit agricole Centre-Est - présentait le soutien bancaire au développement des exportations, Béatrice Lauprêtre annonçait les festivités pour les quarante ans célébrés cette année du constructeur d'Igé...
Pour cette dernière réussie, en tant que présidente, Cécile Dardanelli, viticultrice dans le Beaujolais à La Chapelle-de-Guinchay, remerciait l’assemblée et appelait à poursuivre « la défense de notre métier, de notre logo, qui évoque notre identité, qui évoque des femmes et des hommes mais aussi un produit (le vin, ndlr) issu de notre territoire ». Fiers d’être vignerons, en quelque sorte…

Prêts pour le plus grand pique-nique d’Europe ?


Une idée partie d’Alsace est en train de prendre une ampleur nationale. « En deux jours, les vignerons alsaciens réussissent à attirer 10.000 visiteurs venant faire un pique-nique dans leurs domaines ». L’idée a germé et va s’étendre en grandes journées nationales, rassemblant l’ensemble des vignerons indépendants français. Ainsi, durant le prochain week-end de la Pentecôte, les 12 et 13 juin, pas moins de 550 exploitations viticoles ont rejoint le mouvement - dont une quinzaine en Saône-et-Loire, assure Germain Loctin, l’animateur départemental de l’événement -, et ce pour réaliser « le plus grand pique-nique d’Europe, soit déjà de 14.000 ha de vignes inscrits ». L’équivalent de la Bourgogne viticole (13.000 ha)…
Sorte de portes ouvertes, « les consommateurs seront reçus dans les caves, ils amèneront leur pique-nique, ils pourront déguster et visiter le domaine et pourront choisir de repartir avec quelques bouteilles ou cartons ». Pour cette première édition, les organisateurs attendent 50.000 visiteurs répartis sur le tout le week-end.



Marche gourmande le 26 juin à Givry



La fédération départementale n’est pas en reste sur la communication collective. Le partenariat avec l’office de tourisme départemental à Mâcon ou avec la Route des vins Beaujolais Mâconnais (Suivez la Grappe), « donnent une bonne visibilité, notamment touristique » expliquait Muriel Denizot, viticultrice à Bissey-sous-Cruchaud. Des relais importants permettant d’avertir aussi sur la tenue prochaine de la Marche gourmande. L’an dernier, 600 amateurs se promenaient à Serrières. Place cette année, le 26 juin prochain, à la découverte de Givry.

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