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JA de Saône-et-Loire

Les JA de Saône-et-Loire ont tenu leur AG à Dompierre-les-Ormes vendredi 2 mars. Retour.

Chaque année, l’assemblée générale des Jeunes agriculteurs est un moment fort. Ce fut indéniablement le cas cette année. Avec une table ronde et des débats de belle tenue sur l’influence des politiques agricoles sur les exploitations elles-mêmes. Retour.

Les JA de Saône-et-Loire ont tenu leur AG à Dompierre-les-Ormes vendredi 2 mars. Retour.

C’est au LAB71, à Dompierre-les-Ormes, que les Jeunes agriculteurs avaient choisi d’organiser leur assemblée générale le 2 mars. Une AG en plein Salon de l’Agriculture, ce qui leur valait l’absence de représentants nationaux, à commencer par celle de Jérémy Decerle, président national et local de l’étape.

Qu’à cela ne tienne, et même si trop peu d’élus étaient présents*, même si le préfet avait laissé sa chaise vide, du monde, il y en avait. Et des débats constructifs aussi, pour ne pas dire surtout ! Et avec Joffrey Beaudot, élu l’an dernier après que Damien Lemière ait laissé sa place, le style a changé. Ce n’est pas là une critique envers ses prédécesseurs, loin s’en faut, mais la nouvelle génération a amené un nouveau style. On l’a vu à l’occasion des vœux avec un calendrier au ton humoristique décapant. On l’aura vu aussi à l’AG du 2 mars.

Oh, l’actualité est morose. Le président des JA 71 en sait quelque chose alors que les jeunes récemment installés sont parmi les plus malmenés dans cette période de crise. Ses propos y ont fait référence sans détour, à plusieurs reprises et sans langue de bois. « L’agriculture va mal, le moral est au plus bas et nous sommes las d’être attaqués tous les jours », lâchait ce sujet Joffrey Beaudot. Pourtant, les jeunes entendaient profiter de ce temps de réflexion pour prendre du recul, se pencher sur le passé et surtout se projeter dans l’avenir. Parce qu’il était tout au long de cette assemblée question d’avenir. Le thème même de la table ronde était : "Politiques agricoles : une solution d’avenir ?".

Des réalités complexes

Pour l’heure, les JA font un constat sans concession : « la Pac est-elle une politique visant à aider l’Agriculture ou à aider l’Alimentation ? », interrogeait leur président, lequel n’hésitait à l’accuser de « nous avoir conduit dans des tunnels, dont nul ne voit la sortie ». Il évoquait la spécialisation des productions, celles des exploitations, mais celle aussi des territoires… lesquels se trouvent à leur tour entraînés dans la chute quand la crise agricole sévit dans une production. Au nom des JA, Joffrey Beaudot osait plaider en faveur d’« une Pac qui colle aux territoires ». Une belle introduction à la table-ronde et qui donnait le ton d’un parler franc et direct. Et ce fut le cas. Animée par Alain Nau, ancien enseignant dans une MFR, la table-ronde apportait, avec du recul, des éclairages particuliers. Un temps fort enrichissant dont on retiendra l’importance d’une politique agricole pour assurer une sécurité alimentaire pour les consommateurs, mais aussi la sécurisation des investissements par le soutien des prix et la stabilisation des marchés. Et cela parce que « l’Agriculture est une activité longue avec des investissements de long terme », rappelait Jean-Christophe Kroll, professeur émérite spécialiste de la Pac. Une lapalissade ? Non sûrement pas, eu égard au fait que la plupart des décideurs actuels ne sont pas issus de la ruralité et n’ont jamais connu que la seule abondance sur les marchés…

Pour Arnaud Danjean, député européen, « les revenus agricoles sont impactés par des choses qui ne relèvent pas seulement de la Pac ». Et de citer la fiscalité, les politiques commerciales, sanitaires, énergétiques… « Ces politiques non agricoles ont aujourd’hui plus d’impact sur le revenu agricole », notait-il faisant remarquer. Dans le même sens, les témoignages des agriculteurs, Jean-Luc Desbrosses et de Benoît Regnault, mais aussi ceux de la salle, témoignaient de l’importance des choix individuels dans la gestion des exploitations. Et des marges de manœuvre dont chacun dispose réellement. Un élément conforté par les données comptables.

L’appel à l’audace

« Nous n’avons pas à culpabiliser parce que l’Agriculture est aidée », rappelait Bernard Lacour, président de la FDSEA 71. Et cela alors même que « la Pac nous est enviée et admirée. Une Pac qui est là pour accompagner un territoire et faire en sorte qu’il y ait de l’agriculture sur l’ensemble des territoire ». Et d’encourager les jeunes en citant Dominique Chardon, ancien secrétaire général de la FNSEA : « quand une jeunesse n’est plus combative, quand elle ne se bât plus, c’est une profession qui se meurt ». Alors, « continuez à être revendicatifs tout en étant force de proposition. Nous serons à vos côtés ! ».

« La période est bouleversante pour les paysans », faisait état Christian Decerle, président de la chambre d’Agriculture de Saône-et-Loire.  Pour lui, « le problème du soutien ne veut plus rien dire en soi, c’est le problème du revenu qui est posé ». Et de plaider en faveur des politiques qui « rapprochent les producteurs des consommateurs » et qui sont « autant de points de progrès ». Et Christian Decerle d’inviter les jeunes à savoir saisir toutes les opportunités qui se présenteront à eux, soit individuellement, soit collectivement, lui qui soulignait « l’importance de jouer collectif » alors que « le pire n’est jamais sûr ».

Rappelant la détresse qui a secoué nos campagnes et nombre de familles d’agriculteurs tout au long de l’année 2017, Joffrey Beaudot faisait état des questions, des interrogations, des doutes aussi des jeunes qu’ils soient déjà installés ou en prévision d’installation. « Les États généraux de l’Alimentation ont fait couler beaucoup d’encre, mais pas encore un seul centime dans la poche des paysans », déplorait-il, appelant de ses vœux « une politique qui redonne à l’agriculture de Saône-et-Loire ses lettres de noblesse ». À ce titre, avec près d’une centaine d’installations aidées bon an, mal an, les jeunes entendent plus que jamais « être force de proposition, dans le département, dans les filières ». Parce que l’audace ne les a jamais quitté et que, « quand les jeunes poussent, c’est l’agriculture qui grandit ». Et manifestement, elle en a besoin.

 

 

* On notait notamment la présence de Michel Pourcelot, maire de Dompierre-lès-Ormes et vice-président de la communauté de communes Saint-Cyr Mère Boitier, de Jean-François Cognard, vice-président du Conseil départemental de Saône-et-Loire, et de Jean-Paul Émorine, sénateur.

Les JA de Saône-et-Loire ont tenu leur AG à Dompierre-les-Ormes vendredi 2 mars. Retour.

Les JA de Saône-et-Loire ont tenu leur AG à Dompierre-les-Ormes vendredi 2 mars. Retour.

C’est au LAB71, à Dompierre-les-Ormes, que les Jeunes agriculteurs avaient choisi d’organiser leur assemblée générale le 2 mars. Une AG en plein Salon de l’Agriculture, ce qui leur valait l’absence de représentants nationaux, à commencer par celle de Jérémy Decerle, président national et local de l’étape.

Qu’à cela ne tienne, et même si trop peu d’élus étaient présents*, même si le préfet avait laissé sa chaise vide, du monde, il y en avait. Et des débats constructifs aussi, pour ne pas dire surtout ! Et avec Joffrey Beaudot, élu l’an dernier après que Damien Lemière ait laissé sa place, le style a changé. Ce n’est pas là une critique envers ses prédécesseurs, loin s’en faut, mais la nouvelle génération a amené un nouveau style. On l’a vu à l’occasion des vœux avec un calendrier au ton humoristique décapant. On l’aura vu aussi à l’AG du 2 mars.

Oh, l’actualité est morose. Le président des JA 71 en sait quelque chose alors que les jeunes récemment installés sont parmi les plus malmenés dans cette période de crise. Ses propos y ont fait référence sans détour, à plusieurs reprises et sans langue de bois. « L’agriculture va mal, le moral est au plus bas et nous sommes las d’être attaqués tous les jours », lâchait ce sujet Joffrey Beaudot. Pourtant, les jeunes entendaient profiter de ce temps de réflexion pour prendre du recul, se pencher sur le passé et surtout se projeter dans l’avenir. Parce qu’il était tout au long de cette assemblée question d’avenir. Le thème même de la table ronde était : "Politiques agricoles : une solution d’avenir ?".

Des réalités complexes

Pour l’heure, les JA font un constat sans concession : « la Pac est-elle une politique visant à aider l’Agriculture ou à aider l’Alimentation ? », interrogeait leur président, lequel n’hésitait à l’accuser de « nous avoir conduit dans des tunnels, dont nul ne voit la sortie ». Il évoquait la spécialisation des productions, celles des exploitations, mais celle aussi des territoires… lesquels se trouvent à leur tour entraînés dans la chute quand la crise agricole sévit dans une production. Au nom des JA, Joffrey Beaudot osait plaider en faveur d’« une Pac qui colle aux territoires ». Une belle introduction à la table-ronde et qui donnait le ton d’un parler franc et direct. Et ce fut le cas. Animée par Alain Nau, ancien enseignant dans une MFR, la table-ronde apportait, avec du recul, des éclairages particuliers. Un temps fort enrichissant dont on retiendra l’importance d’une politique agricole pour assurer une sécurité alimentaire pour les consommateurs, mais aussi la sécurisation des investissements par le soutien des prix et la stabilisation des marchés. Et cela parce que « l’Agriculture est une activité longue avec des investissements de long terme », rappelait Jean-Christophe Kroll, professeur émérite spécialiste de la Pac. Une lapalissade ? Non sûrement pas, eu égard au fait que la plupart des décideurs actuels ne sont pas issus de la ruralité et n’ont jamais connu que la seule abondance sur les marchés…

Pour Arnaud Danjean, député européen, « les revenus agricoles sont impactés par des choses qui ne relèvent pas seulement de la Pac ». Et de citer la fiscalité, les politiques commerciales, sanitaires, énergétiques… « Ces politiques non agricoles ont aujourd’hui plus d’impact sur le revenu agricole », notait-il faisant remarquer. Dans le même sens, les témoignages des agriculteurs, Jean-Luc Desbrosses et de Benoît Regnault, mais aussi ceux de la salle, témoignaient de l’importance des choix individuels dans la gestion des exploitations. Et des marges de manœuvre dont chacun dispose réellement. Un élément conforté par les données comptables.

L’appel à l’audace

« Nous n’avons pas à culpabiliser parce que l’Agriculture est aidée », rappelait Bernard Lacour, président de la FDSEA 71. Et cela alors même que « la Pac nous est enviée et admirée. Une Pac qui est là pour accompagner un territoire et faire en sorte qu’il y ait de l’agriculture sur l’ensemble des territoire ». Et d’encourager les jeunes en citant Dominique Chardon, ancien secrétaire général de la FNSEA : « quand une jeunesse n’est plus combative, quand elle ne se bât plus, c’est une profession qui se meurt ». Alors, « continuez à être revendicatifs tout en étant force de proposition. Nous serons à vos côtés ! ».

« La période est bouleversante pour les paysans », faisait état Christian Decerle, président de la chambre d’Agriculture de Saône-et-Loire.  Pour lui, « le problème du soutien ne veut plus rien dire en soi, c’est le problème du revenu qui est posé ». Et de plaider en faveur des politiques qui « rapprochent les producteurs des consommateurs » et qui sont « autant de points de progrès ». Et Christian Decerle d’inviter les jeunes à savoir saisir toutes les opportunités qui se présenteront à eux, soit individuellement, soit collectivement, lui qui soulignait « l’importance de jouer collectif » alors que « le pire n’est jamais sûr ».

Rappelant la détresse qui a secoué nos campagnes et nombre de familles d’agriculteurs tout au long de l’année 2017, Joffrey Beaudot faisait état des questions, des interrogations, des doutes aussi des jeunes qu’ils soient déjà installés ou en prévision d’installation. « Les États généraux de l’Alimentation ont fait couler beaucoup d’encre, mais pas encore un seul centime dans la poche des paysans », déplorait-il, appelant de ses vœux « une politique qui redonne à l’agriculture de Saône-et-Loire ses lettres de noblesse ». À ce titre, avec près d’une centaine d’installations aidées bon an, mal an, les jeunes entendent plus que jamais « être force de proposition, dans le département, dans les filières ». Parce que l’audace ne les a jamais quitté et que, « quand les jeunes poussent, c’est l’agriculture qui grandit ». Et manifestement, elle en a besoin.

 

 

* On notait notamment la présence de Michel Pourcelot, maire de Dompierre-lès-Ormes et vice-président de la communauté de communes Saint-Cyr Mère Boitier, de Jean-François Cognard, vice-président du Conseil départemental de Saône-et-Loire, et de Jean-Paul Émorine, sénateur.

Les JA de Saône-et-Loire ont tenu leur AG à Dompierre-les-Ormes vendredi 2 mars. Retour.

Les JA de Saône-et-Loire ont tenu leur AG à Dompierre-les-Ormes vendredi 2 mars. Retour.

C’est au LAB71, à Dompierre-les-Ormes, que les Jeunes agriculteurs avaient choisi d’organiser leur assemblée générale le 2 mars. Une AG en plein Salon de l’Agriculture, ce qui leur valait l’absence de représentants nationaux, à commencer par celle de Jérémy Decerle, président national et local de l’étape.

Qu’à cela ne tienne, et même si trop peu d’élus étaient présents*, même si le préfet avait laissé sa chaise vide, du monde, il y en avait. Et des débats constructifs aussi, pour ne pas dire surtout ! Et avec Joffrey Beaudot, élu l’an dernier après que Damien Lemière ait laissé sa place, le style a changé. Ce n’est pas là une critique envers ses prédécesseurs, loin s’en faut, mais la nouvelle génération a amené un nouveau style. On l’a vu à l’occasion des vœux avec un calendrier au ton humoristique décapant. On l’aura vu aussi à l’AG du 2 mars.

Oh, l’actualité est morose. Le président des JA 71 en sait quelque chose alors que les jeunes récemment installés sont parmi les plus malmenés dans cette période de crise. Ses propos y ont fait référence sans détour, à plusieurs reprises et sans langue de bois. « L’agriculture va mal, le moral est au plus bas et nous sommes las d’être attaqués tous les jours », lâchait ce sujet Joffrey Beaudot. Pourtant, les jeunes entendaient profiter de ce temps de réflexion pour prendre du recul, se pencher sur le passé et surtout se projeter dans l’avenir. Parce qu’il était tout au long de cette assemblée question d’avenir. Le thème même de la table ronde était : "Politiques agricoles : une solution d’avenir ?".

Des réalités complexes

Pour l’heure, les JA font un constat sans concession : « la Pac est-elle une politique visant à aider l’Agriculture ou à aider l’Alimentation ? », interrogeait leur président, lequel n’hésitait à l’accuser de « nous avoir conduit dans des tunnels, dont nul ne voit la sortie ». Il évoquait la spécialisation des productions, celles des exploitations, mais celle aussi des territoires… lesquels se trouvent à leur tour entraînés dans la chute quand la crise agricole sévit dans une production. Au nom des JA, Joffrey Beaudot osait plaider en faveur d’« une Pac qui colle aux territoires ». Une belle introduction à la table-ronde et qui donnait le ton d’un parler franc et direct. Et ce fut le cas. Animée par Alain Nau, ancien enseignant dans une MFR, la table-ronde apportait, avec du recul, des éclairages particuliers. Un temps fort enrichissant dont on retiendra l’importance d’une politique agricole pour assurer une sécurité alimentaire pour les consommateurs, mais aussi la sécurisation des investissements par le soutien des prix et la stabilisation des marchés. Et cela parce que « l’Agriculture est une activité longue avec des investissements de long terme », rappelait Jean-Christophe Kroll, professeur émérite spécialiste de la Pac. Une lapalissade ? Non sûrement pas, eu égard au fait que la plupart des décideurs actuels ne sont pas issus de la ruralité et n’ont jamais connu que la seule abondance sur les marchés…

Pour Arnaud Danjean, député européen, « les revenus agricoles sont impactés par des choses qui ne relèvent pas seulement de la Pac ». Et de citer la fiscalité, les politiques commerciales, sanitaires, énergétiques… « Ces politiques non agricoles ont aujourd’hui plus d’impact sur le revenu agricole », notait-il faisant remarquer. Dans le même sens, les témoignages des agriculteurs, Jean-Luc Desbrosses et de Benoît Regnault, mais aussi ceux de la salle, témoignaient de l’importance des choix individuels dans la gestion des exploitations. Et des marges de manœuvre dont chacun dispose réellement. Un élément conforté par les données comptables.

L’appel à l’audace

« Nous n’avons pas à culpabiliser parce que l’Agriculture est aidée », rappelait Bernard Lacour, président de la FDSEA 71. Et cela alors même que « la Pac nous est enviée et admirée. Une Pac qui est là pour accompagner un territoire et faire en sorte qu’il y ait de l’agriculture sur l’ensemble des territoire ». Et d’encourager les jeunes en citant Dominique Chardon, ancien secrétaire général de la FNSEA : « quand une jeunesse n’est plus combative, quand elle ne se bât plus, c’est une profession qui se meurt ». Alors, « continuez à être revendicatifs tout en étant force de proposition. Nous serons à vos côtés ! ».

« La période est bouleversante pour les paysans », faisait état Christian Decerle, président de la chambre d’Agriculture de Saône-et-Loire.  Pour lui, « le problème du soutien ne veut plus rien dire en soi, c’est le problème du revenu qui est posé ». Et de plaider en faveur des politiques qui « rapprochent les producteurs des consommateurs » et qui sont « autant de points de progrès ». Et Christian Decerle d’inviter les jeunes à savoir saisir toutes les opportunités qui se présenteront à eux, soit individuellement, soit collectivement, lui qui soulignait « l’importance de jouer collectif » alors que « le pire n’est jamais sûr ».

Rappelant la détresse qui a secoué nos campagnes et nombre de familles d’agriculteurs tout au long de l’année 2017, Joffrey Beaudot faisait état des questions, des interrogations, des doutes aussi des jeunes qu’ils soient déjà installés ou en prévision d’installation. « Les États généraux de l’Alimentation ont fait couler beaucoup d’encre, mais pas encore un seul centime dans la poche des paysans », déplorait-il, appelant de ses vœux « une politique qui redonne à l’agriculture de Saône-et-Loire ses lettres de noblesse ». À ce titre, avec près d’une centaine d’installations aidées bon an, mal an, les jeunes entendent plus que jamais « être force de proposition, dans le département, dans les filières ». Parce que l’audace ne les a jamais quitté et que, « quand les jeunes poussent, c’est l’agriculture qui grandit ». Et manifestement, elle en a besoin.

 

 

* On notait notamment la présence de Michel Pourcelot, maire de Dompierre-lès-Ormes et vice-président de la communauté de communes Saint-Cyr Mère Boitier, de Jean-François Cognard, vice-président du Conseil départemental de Saône-et-Loire, et de Jean-Paul Émorine, sénateur.

Les JA de Saône-et-Loire ont tenu leur AG à Dompierre-les-Ormes vendredi 2 mars. Retour.

Les JA de Saône-et-Loire ont tenu leur AG à Dompierre-les-Ormes vendredi 2 mars. Retour.

C’est au LAB71, à Dompierre-les-Ormes, que les Jeunes agriculteurs avaient choisi d’organiser leur assemblée générale le 2 mars. Une AG en plein Salon de l’Agriculture, ce qui leur valait l’absence de représentants nationaux, à commencer par celle de Jérémy Decerle, président national et local de l’étape.

Qu’à cela ne tienne, et même si trop peu d’élus étaient présents*, même si le préfet avait laissé sa chaise vide, du monde, il y en avait. Et des débats constructifs aussi, pour ne pas dire surtout ! Et avec Joffrey Beaudot, élu l’an dernier après que Damien Lemière ait laissé sa place, le style a changé. Ce n’est pas là une critique envers ses prédécesseurs, loin s’en faut, mais la nouvelle génération a amené un nouveau style. On l’a vu à l’occasion des vœux avec un calendrier au ton humoristique décapant. On l’aura vu aussi à l’AG du 2 mars.

Oh, l’actualité est morose. Le président des JA 71 en sait quelque chose alors que les jeunes récemment installés sont parmi les plus malmenés dans cette période de crise. Ses propos y ont fait référence sans détour, à plusieurs reprises et sans langue de bois. « L’agriculture va mal, le moral est au plus bas et nous sommes las d’être attaqués tous les jours », lâchait ce sujet Joffrey Beaudot. Pourtant, les jeunes entendaient profiter de ce temps de réflexion pour prendre du recul, se pencher sur le passé et surtout se projeter dans l’avenir. Parce qu’il était tout au long de cette assemblée question d’avenir. Le thème même de la table ronde était : "Politiques agricoles : une solution d’avenir ?".

Des réalités complexes

Pour l’heure, les JA font un constat sans concession : « la Pac est-elle une politique visant à aider l’Agriculture ou à aider l’Alimentation ? », interrogeait leur président, lequel n’hésitait à l’accuser de « nous avoir conduit dans des tunnels, dont nul ne voit la sortie ». Il évoquait la spécialisation des productions, celles des exploitations, mais celle aussi des territoires… lesquels se trouvent à leur tour entraînés dans la chute quand la crise agricole sévit dans une production. Au nom des JA, Joffrey Beaudot osait plaider en faveur d’« une Pac qui colle aux territoires ». Une belle introduction à la table-ronde et qui donnait le ton d’un parler franc et direct. Et ce fut le cas. Animée par Alain Nau, ancien enseignant dans une MFR, la table-ronde apportait, avec du recul, des éclairages particuliers. Un temps fort enrichissant dont on retiendra l’importance d’une politique agricole pour assurer une sécurité alimentaire pour les consommateurs, mais aussi la sécurisation des investissements par le soutien des prix et la stabilisation des marchés. Et cela parce que « l’Agriculture est une activité longue avec des investissements de long terme », rappelait Jean-Christophe Kroll, professeur émérite spécialiste de la Pac. Une lapalissade ? Non sûrement pas, eu égard au fait que la plupart des décideurs actuels ne sont pas issus de la ruralité et n’ont jamais connu que la seule abondance sur les marchés…

Pour Arnaud Danjean, député européen, « les revenus agricoles sont impactés par des choses qui ne relèvent pas seulement de la Pac ». Et de citer la fiscalité, les politiques commerciales, sanitaires, énergétiques… « Ces politiques non agricoles ont aujourd’hui plus d’impact sur le revenu agricole », notait-il faisant remarquer. Dans le même sens, les témoignages des agriculteurs, Jean-Luc Desbrosses et de Benoît Regnault, mais aussi ceux de la salle, témoignaient de l’importance des choix individuels dans la gestion des exploitations. Et des marges de manœuvre dont chacun dispose réellement. Un élément conforté par les données comptables.

L’appel à l’audace

« Nous n’avons pas à culpabiliser parce que l’Agriculture est aidée », rappelait Bernard Lacour, président de la FDSEA 71. Et cela alors même que « la Pac nous est enviée et admirée. Une Pac qui est là pour accompagner un territoire et faire en sorte qu’il y ait de l’agriculture sur l’ensemble des territoire ». Et d’encourager les jeunes en citant Dominique Chardon, ancien secrétaire général de la FNSEA : « quand une jeunesse n’est plus combative, quand elle ne se bât plus, c’est une profession qui se meurt ». Alors, « continuez à être revendicatifs tout en étant force de proposition. Nous serons à vos côtés ! ».

« La période est bouleversante pour les paysans », faisait état Christian Decerle, président de la chambre d’Agriculture de Saône-et-Loire.  Pour lui, « le problème du soutien ne veut plus rien dire en soi, c’est le problème du revenu qui est posé ». Et de plaider en faveur des politiques qui « rapprochent les producteurs des consommateurs » et qui sont « autant de points de progrès ». Et Christian Decerle d’inviter les jeunes à savoir saisir toutes les opportunités qui se présenteront à eux, soit individuellement, soit collectivement, lui qui soulignait « l’importance de jouer collectif » alors que « le pire n’est jamais sûr ».

Rappelant la détresse qui a secoué nos campagnes et nombre de familles d’agriculteurs tout au long de l’année 2017, Joffrey Beaudot faisait état des questions, des interrogations, des doutes aussi des jeunes qu’ils soient déjà installés ou en prévision d’installation. « Les États généraux de l’Alimentation ont fait couler beaucoup d’encre, mais pas encore un seul centime dans la poche des paysans », déplorait-il, appelant de ses vœux « une politique qui redonne à l’agriculture de Saône-et-Loire ses lettres de noblesse ». À ce titre, avec près d’une centaine d’installations aidées bon an, mal an, les jeunes entendent plus que jamais « être force de proposition, dans le département, dans les filières ». Parce que l’audace ne les a jamais quitté et que, « quand les jeunes poussent, c’est l’agriculture qui grandit ». Et manifestement, elle en a besoin.

 

 

* On notait notamment la présence de Michel Pourcelot, maire de Dompierre-lès-Ormes et vice-président de la communauté de communes Saint-Cyr Mère Boitier, de Jean-François Cognard, vice-président du Conseil départemental de Saône-et-Loire, et de Jean-Paul Émorine, sénateur.

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