Les Jeunes agriculteurs veulent cultiver l’autonomie et la résilience
Réunis en congrès national à Lourdes pour trois jours, les Jeunes agriculteurs ont voté leur nouveau rapport d’orientation sur les thèmes de l’autonomie et de la résilience.

« Ce réseau des Jeunes agriculteurs, constructif et exigeant, fait ma fierté de président et doit faire votre fierté à tous ». C’est en ces termes que Jérémy Decerle, président des Jeunes agriculteurs (JA), a ouvert le congrès national de Lourdes, dans les Hautes-Pyrénées, qui se tenait du 5 au 7 juin. Après une journée et une matinée de huis clos, les JA se ont débattu de leur rapport d’orientation. Ce dernier, voté lors de la rencontre et construit avec la consultation de tout le réseau en amont, s’intitule "Elevons notre autonomie pour cultiver notre résilience", et il se veut une suite naturelle du précédent rapport dédié à la gestion des risques.
« Nous devons pousser notre réflexion au-delà de la seule gestion des risques et nous questionner sur les postures à adopter pour que l’agriculture continue à s’adapter aux enjeux de demain », explique en introduction le document. Les jeunes souhaitent s’approprier le terme de résilience, utilisé désormais dans de nombreux domaines, pour en définir leur propre sens pour l’agriculture. Il faut dire que les menaces auxquelles les agriculteurs, et les futurs agriculteurs, doivent désormais faire face sont nombreuses : distorsions de concurrence, crises à répétitions, changement climatique, prédation, etc.
La ville hôte du congrès, symbole de pèlerinages, a donc inspiré les discours des différents représentants des régions, à l’instar de celui du secrétaire général des JA de Normandie, Charles Vimbert : « mes biens chers frères, nous sommes ici pour célébrer l’union de l’autonomie et de la résilience ; ne vous attendez pas à un miracle, l’union se construit au quotidien ».
Vers un nouveau pacte avec la société
Le rapport d’orientation 2018 est divisé en deux parties.
La première est consacrée à la construction de la résilience sur la base de la triple performance : économique, sociale et environnementale. En ce qui concerne le volet économique, les JA se sont interrogés sur les différents leviers à activer pour faire regagner de la valeur aux producteurs. Parmi les pistes évoquées se trouvent la multiplication des canaux de distribution et la diversification des productions, notamment celle d’énergie. Les JA souhaitent aussi être force de propositions pour la prochaine réforme fiscale. L’organisation réclame de nouveaux outils d’épargne pour gérer plus sereinement les trésoreries et les risques de faibles impacts, mais aussi une réforme qui encouragerait la transmission, le renouvellement des générations étant un enjeu primordial du secteur.
« Le renouvellement des générations agricoles est notre raison d’être et ces deux dernières années ont compté, notamment avec la transformation des prêts bonifiés, qui a permis de revaloriser les dotations », a rappelé Jérémy Decerle.
Le volet social du rapport d’orientation cherche, pour sa part, à construire un nouveau pacte avec la société et à rendre plus vivables les exploitations. Les JA s’interrogent aussi sur le rôle que peux jouer le secteur dans l’environnement, par exemple sur le sujet de la gestion de l’eau.
En ce qui concerne l’autonomie, la seconde partie du rapport d’orientation, les jeunes souhaitent développer la formation, qu’elle soit initiale ou continue. Les JA évoquent par exemple la création de véritables "coach" de l’aide à l’installation, et misent aussi sur l’importance des stages en exploitation pour compléter la formation. Ils mettent de plus l’accent sur l’importance de la recherche et de l’innovation. A ce sujet, l’organisation a rappelé son travail sur la charte des données numériques, réalisée avec la FNSEA, et souhaite aller plus loin pour valoriser les données agricoles.