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Antibiorésistance

Les mécanismes de diffusion de l’antibiorésistance

Que ce soit au niveau mondial ou national l’antibiorésistance est depuis déjà plusieurs années une problématique de santé publique. Le mauvais usage des antibiotiques, en santé humaine et animale, est un facteur important qui permet son développement. Cependant, il n’est pas le seul responsable, l’environnement, principalement lorsqu’il est pollué, peut aussi servir de réservoir et/ou d’amplificateur à la propagation de gènes responsables de la résistance des bactéries aux antibiotiques.

Par Publié par Cédric Michelin
Les mécanismes de diffusion de l’antibiorésistance

L’antibiorésistance est un enjeu de santé publique majeur. En remettant en cause la capacité de soigner les infections, même les plus courantes, elle pourrait devenir l’une des causes principales de mortalité dans le monde. En France, d’après l’Anses, elle serait la cause de 12.500 décès par an. L’usage abusif d’antibiotique au cours des dernières décennies est en partie responsable de l’apparition de résistance aux antibiotiques chez les bactéries. Depuis déjà plusieurs millions d’années ces dernières évoluent, modifiant notamment leur génome, pour s’adapter à leur environnement, se nourrir, se multiplier et survivre. En quelques années seulement elles ont donc réussi à évoluer, pour résister aux armes déployées pour les combattre. La propagation de la résistance aux antibiotiques repose sur l’acquisition de gènes de résistance, soit par mutation, soit par assimilation de morceaux de génomes, notamment via l’ADN plasmidique (morceau de matériel génétique de forme circulaire extérieur au génome de la bactérie) entre différentes bactéries, un « pont cellulaire » se créer entre les deux organismes permettant ainsi le transfert de l’ADN. Elles peuvent aussi récupérer de l’ADN libre dans l’environnement pour l’intégrer à leur génome. Cette action peut ainsi permettre à l’organisme receveur d’acquérir des avantages compétitifs et potentiellement des gènes d’antibiorésistance. Certains virus, notamment les phages, sont aussi de potentiels vecteurs de ces gènes. 

Une problématique transversale 

Cependant, l’apparition de l’antibiorésistance et la diffusion des morceaux d’ADN responsables de l’expression de ce caractère ne sont pas seulement causées par la surconsommation et le mauvais usage des antibiotiques. La transmission des gènes peut se faire via le contact de personne à personne, les eaux usées, les activités comme l’épandages de résidus (provenant d’élevage ou d’hôpitaux par exemple), ou via les animaux sauvages ou domestiques. Les gènes de résistances peuvent donc être transmis au sein même d’un organisme infecté (entre plusieurs bactéries), entres deux organismes infectés, ou à des bactéries présentes dans l’environnement. La surutilisation d’antibiotique est le facteur initial de l’émergence et du maintien de souches résistantes, mais l’environnement, principalement lorsqu’il est pollué, peut aussi servir de réservoir et/ou d’amplificateur à leur propagation, à leur multiplication et à la transmission des gênes. L’antibiorésistance est donc un problème qu’il faut traiter de manière transversale. Les antibiotiques utilisés en élevage ont une influence sur l’antibiorésistance des bactéries humaines, inversement, ceux utilisés en médecine humaine peuvent aussi être des vecteurs de gènes de résistance pour des bactéries qui infectent les animaux.

Les mécanismes de diffusion de l’antibiorésistance

Les mécanismes de diffusion de l’antibiorésistance

L’antibiorésistance est un enjeu de santé publique majeur. En remettant en cause la capacité de soigner les infections, même les plus courantes, elle pourrait devenir l’une des causes principales de mortalité dans le monde. En France, d’après l’Anses, elle serait la cause de 12.500 décès par an. L’usage abusif d’antibiotique au cours des dernières décennies est en partie responsable de l’apparition de résistance aux antibiotiques chez les bactéries. Depuis déjà plusieurs millions d’années ces dernières évoluent, modifiant notamment leur génome, pour s’adapter à leur environnement, se nourrir, se multiplier et survivre. En quelques années seulement elles ont donc réussi à évoluer, pour résister aux armes déployées pour les combattre. La propagation de la résistance aux antibiotiques repose sur l’acquisition de gènes de résistance, soit par mutation, soit par assimilation de morceaux de génomes, notamment via l’ADN plasmidique (morceau de matériel génétique de forme circulaire extérieur au génome de la bactérie) entre différentes bactéries, un « pont cellulaire » se créer entre les deux organismes permettant ainsi le transfert de l’ADN. Elles peuvent aussi récupérer de l’ADN libre dans l’environnement pour l’intégrer à leur génome. Cette action peut ainsi permettre à l’organisme receveur d’acquérir des avantages compétitifs et potentiellement des gènes d’antibiorésistance. Certains virus, notamment les phages, sont aussi de potentiels vecteurs de ces gènes. 

Une problématique transversale 

Cependant, l’apparition de l’antibiorésistance et la diffusion des morceaux d’ADN responsables de l’expression de ce caractère ne sont pas seulement causées par la surconsommation et le mauvais usage des antibiotiques. La transmission des gènes peut se faire via le contact de personne à personne, les eaux usées, les activités comme l’épandages de résidus (provenant d’élevage ou d’hôpitaux par exemple), ou via les animaux sauvages ou domestiques. Les gènes de résistances peuvent donc être transmis au sein même d’un organisme infecté (entre plusieurs bactéries), entres deux organismes infectés, ou à des bactéries présentes dans l’environnement. La surutilisation d’antibiotique est le facteur initial de l’émergence et du maintien de souches résistantes, mais l’environnement, principalement lorsqu’il est pollué, peut aussi servir de réservoir et/ou d’amplificateur à leur propagation, à leur multiplication et à la transmission des gênes. L’antibiorésistance est donc un problème qu’il faut traiter de manière transversale. Les antibiotiques utilisés en élevage ont une influence sur l’antibiorésistance des bactéries humaines, inversement, ceux utilisés en médecine humaine peuvent aussi être des vecteurs de gènes de résistance pour des bactéries qui infectent les animaux.

Les mécanismes de diffusion de l’antibiorésistance

Les mécanismes de diffusion de l’antibiorésistance

L’antibiorésistance est un enjeu de santé publique majeur. En remettant en cause la capacité de soigner les infections, même les plus courantes, elle pourrait devenir l’une des causes principales de mortalité dans le monde. En France, d’après l’Anses, elle serait la cause de 12.500 décès par an. L’usage abusif d’antibiotique au cours des dernières décennies est en partie responsable de l’apparition de résistance aux antibiotiques chez les bactéries. Depuis déjà plusieurs millions d’années ces dernières évoluent, modifiant notamment leur génome, pour s’adapter à leur environnement, se nourrir, se multiplier et survivre. En quelques années seulement elles ont donc réussi à évoluer, pour résister aux armes déployées pour les combattre. La propagation de la résistance aux antibiotiques repose sur l’acquisition de gènes de résistance, soit par mutation, soit par assimilation de morceaux de génomes, notamment via l’ADN plasmidique (morceau de matériel génétique de forme circulaire extérieur au génome de la bactérie) entre différentes bactéries, un « pont cellulaire » se créer entre les deux organismes permettant ainsi le transfert de l’ADN. Elles peuvent aussi récupérer de l’ADN libre dans l’environnement pour l’intégrer à leur génome. Cette action peut ainsi permettre à l’organisme receveur d’acquérir des avantages compétitifs et potentiellement des gènes d’antibiorésistance. Certains virus, notamment les phages, sont aussi de potentiels vecteurs de ces gènes. 

Une problématique transversale 

Cependant, l’apparition de l’antibiorésistance et la diffusion des morceaux d’ADN responsables de l’expression de ce caractère ne sont pas seulement causées par la surconsommation et le mauvais usage des antibiotiques. La transmission des gènes peut se faire via le contact de personne à personne, les eaux usées, les activités comme l’épandages de résidus (provenant d’élevage ou d’hôpitaux par exemple), ou via les animaux sauvages ou domestiques. Les gènes de résistances peuvent donc être transmis au sein même d’un organisme infecté (entre plusieurs bactéries), entres deux organismes infectés, ou à des bactéries présentes dans l’environnement. La surutilisation d’antibiotique est le facteur initial de l’émergence et du maintien de souches résistantes, mais l’environnement, principalement lorsqu’il est pollué, peut aussi servir de réservoir et/ou d’amplificateur à leur propagation, à leur multiplication et à la transmission des gênes. L’antibiorésistance est donc un problème qu’il faut traiter de manière transversale. Les antibiotiques utilisés en élevage ont une influence sur l’antibiorésistance des bactéries humaines, inversement, ceux utilisés en médecine humaine peuvent aussi être des vecteurs de gènes de résistance pour des bactéries qui infectent les animaux.