Les mesures de rétorsion américaines sujet d’inquiétudes pour le BIVB
A l’occasion de sa conférence de presse post-vendanges, le BIVB a certes fait le point sur la récolte et le millésime 2019 mais a surtout évoqué la politique américaine avec ses mesures de rétorsion suite au dossier des subventions octroyées à Airbus.

Une conférence de presse de rentrée est synonyme de bilans et d’annonces. Ce qui fut le cas pour François Labet, président du BIVB, et Louis-Fabrice Latour, président délégué, qui ont évoqué plusieurs sujets dont certains à l’actualité brûlante.
Un marché hexagonal plus compliqué
Rayon bonnes nouvelles, on notera la poursuite de la dynamique de la Bourgogne sur les marchés. « La récolte record de l’année 2018 a permis de conserver la dynamique enclenchée en 2017 tout en permettant de reconstituer des stocks à la production. La sagesse sur les prix, qui a prévalu à la commercialisation, a eu des effets certains sur le marché intérieur. Celui-ci reste bien orienté dans un contexte de baisse générale de consommation et d’achat des vins AOC. A l’export, l’Amérique du Nord conforte sa place de première destination, avec une activité soutenue ». Sans surprise, les sorties de propriété ont atteint des records, grâce aux Crémants de Bourgogne et aux vins blancs. Sur les sept premiers mois de 2019, l’export poursuit ses belles performances, en volume comme en valeur. A savoir + 7,2 % en volume et + 10 % en valeur. Et ce, dans un contexte d’incertitudes sur les deux marchés les plus importants : Etats-Unis et Royaume-Uni. Sans oublier le Brésil qui devient de plus en plus protectionniste. Par ailleurs, la Bourgogne fait plus que maintenir sa position sur les circuits de la grande distribution (GD) alors même que la consommation en France se modifie profondément avec une désaffection pour ces circuits et un repli net sur les vins rouges. « Il est vrai que c’est un peu plus difficile en France » souligne ainsi Louis-Fabrice Latour.
Trois sujets d’inquiétudes
Dans ce paysage où l’export est plutôt séduisant, les deux présidents n’ont pu dissimuler quelques légitimes préoccupations. A commencer par la situation explosive à Hong-Kong. Rappelons, pour mémoire, que ce marché a la caractéristique de fortement importer des AOC villages, premiers crus et grands crus de Bourgogne (hors chablis), à hauteur de 77 % des volumes. Le reste est principalement pourvu par les AOC régionales de Bourgogne. Un marché jusqu’à présent en croissance de 4,6 % en valeur. Vrai serpent de mer, le Brexit ne suscite toutefois pas (plus) l'inquiétude. « Notre seule crainte réside en l’effondrement de la livre sterling et le ralentissement de l’économie britannique ». Comme en 2018, le marché britannique est stable avec + 1,5 % en volume et + 2,8 % en valeur sur les 7 premiers mois de 2019.
Mais le point noir évoqué par le duo présidentiel se trouve de l’autre côté de l’Atlantique. Sur les sept premiers mois de 2019, la part en valeur des Etats-Unis dans les exportations de vins de Bourgogne est restée constante (23,1 %). En moyenne, la Bourgogne exporte 10 % de sa production totale vers ce marché essentiel. Or, le contentieux aéronautique Airbus/Boeing, qui a fait l’objet d’un arbitrage devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC) le 2 octobre, pourrait sérieusement freiner ce bel élan. L’OMC a en effet autorisé les Etats-Unis à taxer des produits européens à hauteur de 7,5 milliards de dollars. Dans la foulée, les autorités américaines ont publié une liste hétéroclite de produits visés par de nouvelles taxes ad valorem. L’Union Européenne est touchée toute entière, en particulier sur ses produits alimentaires. Formant le gros de la liste, ils sont taxés à 25 %. C’est le cas des vins tranquilles en provenance de France, affichant moins de 14 % d’alcool, en contenant inférieur à 2 litres. La Bourgogne, hors crémant de Bourgogne, est donc largement concernée. C’est donc un choc potentiellement très dur pour les professionnels du vignoble qui exportent aux Etats-Unis. Alors dans l’attente de la décision, Louis-Fabrice Latour estimait « qu’un taux de 25 % serait supportable : nous pourrons travailler mais nous allons souffrir. Au-delà de 50 %, ce ne serait plus tenable ».
Les mesures de rétorsion américaines sujet d’inquiétudes pour le BIVB

Une conférence de presse de rentrée est synonyme de bilans et d’annonces. Ce qui fut le cas pour François Labet, président du BIVB, et Louis-Fabrice Latour, président délégué, qui ont évoqué plusieurs sujets dont certains à l’actualité brûlante.
Un marché hexagonal plus compliqué
Rayon bonnes nouvelles, on notera la poursuite de la dynamique de la Bourgogne sur les marchés. « La récolte record de l’année 2018 a permis de conserver la dynamique enclenchée en 2017 tout en permettant de reconstituer des stocks à la production. La sagesse sur les prix, qui a prévalu à la commercialisation, a eu des effets certains sur le marché intérieur. Celui-ci reste bien orienté dans un contexte de baisse générale de consommation et d’achat des vins AOC. A l’export, l’Amérique du Nord conforte sa place de première destination, avec une activité soutenue ». Sans surprise, les sorties de propriété ont atteint des records, grâce aux Crémants de Bourgogne et aux vins blancs. Sur les sept premiers mois de 2019, l’export poursuit ses belles performances, en volume comme en valeur. A savoir + 7,2 % en volume et + 10 % en valeur. Et ce, dans un contexte d’incertitudes sur les deux marchés les plus importants : Etats-Unis et Royaume-Uni. Sans oublier le Brésil qui devient de plus en plus protectionniste. Par ailleurs, la Bourgogne fait plus que maintenir sa position sur les circuits de la grande distribution (GD) alors même que la consommation en France se modifie profondément avec une désaffection pour ces circuits et un repli net sur les vins rouges. « Il est vrai que c’est un peu plus difficile en France » souligne ainsi Louis-Fabrice Latour.
Trois sujets d’inquiétudes
Dans ce paysage où l’export est plutôt séduisant, les deux présidents n’ont pu dissimuler quelques légitimes préoccupations. A commencer par la situation explosive à Hong-Kong. Rappelons, pour mémoire, que ce marché a la caractéristique de fortement importer des AOC villages, premiers crus et grands crus de Bourgogne (hors chablis), à hauteur de 77 % des volumes. Le reste est principalement pourvu par les AOC régionales de Bourgogne. Un marché jusqu’à présent en croissance de 4,6 % en valeur. Vrai serpent de mer, le Brexit ne suscite toutefois pas (plus) l'inquiétude. « Notre seule crainte réside en l’effondrement de la livre sterling et le ralentissement de l’économie britannique ». Comme en 2018, le marché britannique est stable avec + 1,5 % en volume et + 2,8 % en valeur sur les 7 premiers mois de 2019.
Mais le point noir évoqué par le duo présidentiel se trouve de l’autre côté de l’Atlantique. Sur les sept premiers mois de 2019, la part en valeur des Etats-Unis dans les exportations de vins de Bourgogne est restée constante (23,1 %). En moyenne, la Bourgogne exporte 10 % de sa production totale vers ce marché essentiel. Or, le contentieux aéronautique Airbus/Boeing, qui a fait l’objet d’un arbitrage devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC) le 2 octobre, pourrait sérieusement freiner ce bel élan. L’OMC a en effet autorisé les Etats-Unis à taxer des produits européens à hauteur de 7,5 milliards de dollars. Dans la foulée, les autorités américaines ont publié une liste hétéroclite de produits visés par de nouvelles taxes ad valorem. L’Union Européenne est touchée toute entière, en particulier sur ses produits alimentaires. Formant le gros de la liste, ils sont taxés à 25 %. C’est le cas des vins tranquilles en provenance de France, affichant moins de 14 % d’alcool, en contenant inférieur à 2 litres. La Bourgogne, hors crémant de Bourgogne, est donc largement concernée. C’est donc un choc potentiellement très dur pour les professionnels du vignoble qui exportent aux Etats-Unis. Alors dans l’attente de la décision, Louis-Fabrice Latour estimait « qu’un taux de 25 % serait supportable : nous pourrons travailler mais nous allons souffrir. Au-delà de 50 %, ce ne serait plus tenable ».