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Ferme de Jalogny

Les "nouveaux" Gendarmes en formation à la Ferme de Jalogny

La scène était inhabituelle en ce 9 octobre à la Ferme expérimentale de Jalogny. Une quarantaine de Gendarmes, nouvellement arrivés dans le département, se sont vus expliquer les grands principes de l’agriculture de Saône-et-Loire. Les bons et les moins bons côtés. Pour avoir ensuite les bons réflexes.

Par Publié par Cédric Michelin
Les "nouveaux" Gendarmes en formation à la Ferme de Jalogny

Accueillis par le Préfet de Sâone-et-Loire, Jérôme Gutton, le président de la chambre d’Agriculture, Bernard Lacour et celui de la FDSEA, Christian Bajard, l’heure était donc solennelle. Le Préfet voulant mettre l’accent pour qu’absolument tous les services de l’Etat soient mobilisés autour de l’agriculture. Gendarmerie comprise donc avec cette première "formation" autour des questions agricoles et de la sécurité civile ou routière. Car bien évidemment, si l’on pense d’abord aux animaux pouvant provoquer des accidents routiers, ce n’est pas la seule mission des forces de l’ordre en milieu rural côté agriculture. Il suffit de penser également au dispositif Vigi-Agri, en lien avec la profession, pour renforcer la sécurité contre les vols sur les exploitations ou en milieu rural.
Alors qu’auparavant, les Gendarmes étaient - comme le reste de la population – issus du monde rural et agricole, ce n’est plus forcément le cas aujourd’hui. Bien au contraire. Du coup, lorsque Christian Bajard présentait l’économie agricole du Département et les flux économiques, un certain nombre de "nouveaux" gendarmes, arrivés récemment dans le département, écarquillaient grands leurs yeux en entendant parler de « broutards partant pour l’engraissement en Italie ». Des notions qui ne résonnaient pas forcément en eux et que les professionnels et techniciens de la Chambre d’Agriculture se sont évertués à expliquer de long en large.

Retrouver les propriétaires


A l’image de Laurent Solas, technicien caprin notamment, qui parlait des différences d’identification entre bovins, caprins, équins… « Il y a les boucles électroniques et les puces injectées dans les chevaux par exemple », distinguait-il pour bien montrer que l’identification requiert d’avoir soit une bonne vue, soit un lecteur bien spécifique. La chambre d’Agriculture et son service identification mentionnait donc tous les organismes, vétérinaires et autres en charge de la traçabilité des animaux en cas de besoin. Certains gendarmes découvraient visiblement aussi que certains animaux peuvent valoir « plusieurs milliers d’euro » pour leur valeur et descendance génétique. Equins comme bovins. Comme en volailles où la prédation peut venir d’animaux « à deux pattes ».
Alors que la sécheresse a frappé encore cette année, le nombre d’animaux divaguant sur les routes a augmenté. Les gendarmes voulaient savoir comment les mettre en sécurité et éviter tous risques d’accident. « Pour les bovins pesant des centaines de kilogrammes, vous pouvez prendre votre smartphone pour voir les dix chiffres d’identification, éviter de vous rapprocher et ainsi retrouver le propriétaire », conseillaient les techniciens, sachant que trop bien que le danger est réel. « Si accumulateurs et panneaux photovoltaïques se volent, pas de risque en revanche avec les clôtures électriques, ca va juste vous secouez un peu », plaisantait julien Renon, le responsable de la Ferme de Jalogny, qui leur a fait faire le tour du propriétaire avant de manger.

Une sentinelle du moral


L’occasion d’aborder et d’approfondir d’autres dossiers plus compliqués encore à gérer. Didier Lhermitte avait évoqué la « souffrance moral et économique » de nombreux agriculteurs actuellement. Il rappelait que la profession avait mis en place un grand nombre de dispositifs historiquement (Agrisolidarité, Agriécoute…) et de nouveaux comme l’observatoire de la santé des dirigeants ou le mentorat, que présentait David Barthe, le directeur de la chambre d’Agriculture. Les gendarmes se montraient intéressés et notaient les contacts à fournir si besoin. De part leurs missions de secours aux populations, ce sujet est une priorité pour eux. « On peut comprendre ce ras le bol. C’est comme nous gendarmes, on n’a pas choisi ce métier pour remplir des papiers toute la journée », faisait le parallèle un gendarme par rapport aux contraintes administratives. Sans oublier que nombre d’agriculteurs n’ont pas de repos avec des productions 365 j par an.
Au final, tous repartaient ravis de cette matinée qui a permis à la quarantaine de nouveaux Gendarmes d’en savoir beaucoup plus sur l’agriculture de notre département. Le bilan de cette journée était largement positif. Nul doute que les agriculteurs seront mieux compris et peuvent même compter, quelque part, sur ces soutiens de poids dans le monde rural.

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