Les producteurs de bois tempèrent les propos alarmistes des scieries...
Les producteurs forestiers avancent la contractualisation en réponse aux propos alarmistes tenus par les scieries il y a peu dans le département. L’occasion de bâtir une vraie stratégie de filière…

Les producteurs de bois entendent démentir formellement les propos tenus par certains responsables de la Fédération nationale du Bois (FNB) en Saône-et-Loire le mois dernier, et alors repris par la presse, au sujet de l’approvisionnement en grumes de chênes des scieries françaises.
On s’en souvient, les scieries avaient alors tirer la sonnette d'alarme, évoquant « une problématique historique », « de vraies inquiétudes et des emplois à la clé en jeu » alors même que rarement le secteur ne s’est aussi bien porté de l’aveu même des patrons de scieries. En cause, l'approvisionnement en bois, « un paradoxe absolu alors même que la France dispose d'une ressource très convoitée ». Cet enjeu, les scieries l’ont soulevé auprès d'Anne-Catherine Loisier, sénatrice de Côte d'Or, spécialiste des questions forestières et membre de la commission des affaires économiques du Sénat, en présence des sénateurs de Saône-et-Loire Jean-Paul Emorine et Marie Mercier, des députés Rémy Rebeyrotte et Raphaël Gauvain, ainsi que de Sébastien Martin, président du Grand Chalon et premier vice-président du Conseil départemental de Saône-et-Loire.
Le président de la FNB, Philippe Siat, n’avait en effet pas fait dans la dentelle alors même que la Bourgogne Franche Comté produit à elle seule 25 % du chêne français, devant le Grand Est le Centre Val de Loire et la Nouvelle Aquitaine. C’est dire que la question du chêne dans notre région est un sujet derrière lequel se retranche des centaines d'emplois.
Rappel à l’ordre !
Ces propos ont manifestement fait réagir les producteurs qui, au travers d’un communiqué de presse commun à l’Union des coopératives forestières françaises (UCFF) et à Fransylva, la Fédération nationale des syndicats des forestiers privés de France, ont répondu en frappant également fort, une manière de remettre les points sur les i.
« Qui oserait mettre en doutes les chiffres sur la ressource forestière produits par l’Inventaire forestier national ? », lancent-ils ainsi. « Qui oserait parler du rouleau compresseur chinois quand la France exporte 1 % de sa récolte annuelle vers ce pays ? Qui oserait freiner nos exportations, alors même que la forêt française ne récolte que 60 % de sa production annuelle du fait d’un manque de débouchés, si ce n’est par protectionnisme ? ».
Bref, les producteurs de bois poursuivent : « tout cela n’est pas sérieux dans le pays qui a le stock de bois sur pied le plus élevé d’Europe, mais qui manque cruellement d’innovations et d’investissements dans son industrie au plus près des zones de production ».
La voie de la contractualisation…
Et de tendre la main aux scieries alors qu’« ensemble, nous pouvons créer des marchés porteurs et participer ainsi à la réduction de notre déficit commercial lequel atteint 5,7 milliards d’€. Nous attendons avec impatience de nouveaux marchés ; nous nous engageons à les approvisionner dans la durée notamment par une contractualisation ».
Et de poursuivre : « si vraiment les scieries françaises ont des problèmes d’approvisionnement, ne faut-il pas instaurer des aides au transport qui permettront aux scieries qui disent manquer de bois de pouvoir s’approvisionner dans les régions démunies d’unités de transformation ? ».
Et de préciser qu’en aucun cas, « la production ne peut être mise en cause ». Ainsi « la forêt française s’impliquera pleinement dans une filière d’avenir en compagnie d’acteurs dynamiques et innovants ».