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Enseignement agricole

Les "réenchanteurs" de l’alimentation

L’enseignement agricole de Bourgogne-Franche-Comté a tenu sa traditionnelle conférence de rentrée jeudi 20 septembre. Cette année, le rassemblement de l’ensemble des acteurs régionaux concernés par cet enseignement s’est tenu au lycée agricole de Fontaines. Thème de la table ronde : les circuits alimentaires de proximité.

Les "réenchanteurs" de l’alimentation

Près de 150 personnes étaient rassemblées jeudi 20 septembre au lycée de Fontaines, parmi lesquelles des représentants de plusieurs établissements agricoles régionaux, des différentes instances agricoles, du Département et de la Région et des lycéens. Parmi les différents axes de recherche travaillés au sein du lycée de Fontaines, se trouve notamment la notion de circuits courts. C’est ce concept qui a été retenu comme sujet de discussion pour cette rentrée. « Les deux années précédentes, les thématiques abordées ont été l’agroéquipement et la forêt, a présenté Pierre Botheron, le directeur de l’établissement. Cette année, cette thématique beaucoup plus transversale concerne potentiellement tous les établissements ».
La table ronde intitulée "les circuits alimentaires de proximité" a ainsi cherché à creuser cette notion depuis sa définition (voir encadré) jusqu’à son application concrète pour les acteurs de terrain, notamment en direction de la restauration collective.
Jean-Claude Brunet, du service ancrage territorial et restauration collective de la Draaf, l’a rappelé : « l’objectif de la Région est qu’en 2021, en restauration collective, il y ait 50 % de produits locaux et 20 % de produits issus de l’agriculture biologique. Les lycées régionaux sont fortement impliqués sur cette thématique depuis 2009 mais avec la loi qui sera issue des États généraux de l’alimentation, une réflexion est en cours avec le conseil régional pour définir les priorités ».
Tout un réseau se met ainsi progressivement en marche. Éric Bardet, de la délégation patrimoine et achats du Conseil régional, a précisé que parmi les missions de son service se trouve celle d’accompagner les lycées à trouver les acteurs de cette proximité. « Nous avons à travailler sur les notions de moyens et de ressources sur les plans logistique et pratique car les locaux doivent être adaptés. » Ainsi, « il faut réenchanter les achats et la loi va aider à structurer la démarche ».

Restructurer la filière

Les difficultés sont malgré tout nombreuses pour les gestionnaires de restauration collective. Cela reste notamment chronophage de rechercher de gré à gré des fournisseurs locaux, de discuter prix et approvisionnement. Du côté des producteurs, la difficulté est de garantir en temps et en heure la quantité suffisante. D’où la nécessité d’œuvrer pour la mise en place progressive d’un écosystème et de restructurer la filière en direction de la restauration collective.
L’un des éléments qui va permettre cette mise en adéquation progressive entre l’offre et la demande au niveau départemental est la plateforme Agrilocal. Et Philippe Bichet, de la direction du développement rural et de l’agriculture au Département de détailler : « la Saône-et-Loire adhère à la démarche Agrilocal depuis 2017. Dans un premier temps, nous nous sommes adressés aux collèges. Aujourd’hui, sur les 48 collèges du département, 35 sont sur la plateforme. Sur 70 fournisseurs, nous avons 50 producteurs. » Pour trouver ces fournisseurs, le Département a défini la notion de proximité sur une distance maximale de 100 km.

Le prix des bonnes choses

Il n’en demeure pas moins que pour la restauration collective, la réussite de ce type de démarche dépend en grande partie de la bonne volonté des équipes en place. « Pour y arriver, il faut un engagement quasi militant envers le circuit de proximité », a fait remarquer Pierre Terrier, chargé de proposer une synthèse des échanges de la table ronde. En témoigne l’expérience d’Élodie Biard, chef de cuisine du restaurant scolaire du lycée de Fontaines. Particulièrement motivée pour proposer des repas de qualité aux élèves, elle a converti toute son équipe au travail avec des produits frais : « ce n’est pas simple, cela demande plus de temps et une vraie implication de toute l’équipe, économe, magasinière, cuisinier, mais nous avons une vraie mission auprès des jeunes pour leur faire (re)découvrir les vraies saveurs des aliments ». Sans oublier le surcoût pour le lycée : « pour un yaourt sucré, le prix passe de 10 centimes en industriel, à 26 centimes, en local ! ».
Parmi les conseils distillés aux jeunes et futurs agriculteurs présents dans l’assemblée, ceux de Benoît Regnault, agriculteur en polyculture dans le nord chalonnais. Pour tous ceux tentés par le circuit court, « il faut y aller doucement, prendre le temps d’étudier toute la colonne vertébrale de son territoire et bien décortiquer son projet pour avancer étape par étape ». Car il a bien été rappelé que la vente en circuit court est une démarche de professionnels, « attention à l’amateurisme ! », a martelé Pierre Terrier.

Les "réenchanteurs" de l’alimentation

Les "réenchanteurs" de l’alimentation

Près de 150 personnes étaient rassemblées jeudi 20 septembre au lycée de Fontaines, parmi lesquelles des représentants de plusieurs établissements agricoles régionaux, des différentes instances agricoles, du Département et de la Région et des lycéens. Parmi les différents axes de recherche travaillés au sein du lycée de Fontaines, se trouve notamment la notion de circuits courts. C’est ce concept qui a été retenu comme sujet de discussion pour cette rentrée. « Les deux années précédentes, les thématiques abordées ont été l’agroéquipement et la forêt, a présenté Pierre Botheron, le directeur de l’établissement. Cette année, cette thématique beaucoup plus transversale concerne potentiellement tous les établissements ».
La table ronde intitulée "les circuits alimentaires de proximité" a ainsi cherché à creuser cette notion depuis sa définition (voir encadré) jusqu’à son application concrète pour les acteurs de terrain, notamment en direction de la restauration collective.
Jean-Claude Brunet, du service ancrage territorial et restauration collective de la Draaf, l’a rappelé : « l’objectif de la Région est qu’en 2021, en restauration collective, il y ait 50 % de produits locaux et 20 % de produits issus de l’agriculture biologique. Les lycées régionaux sont fortement impliqués sur cette thématique depuis 2009 mais avec la loi qui sera issue des États généraux de l’alimentation, une réflexion est en cours avec le conseil régional pour définir les priorités ».
Tout un réseau se met ainsi progressivement en marche. Éric Bardet, de la délégation patrimoine et achats du Conseil régional, a précisé que parmi les missions de son service se trouve celle d’accompagner les lycées à trouver les acteurs de cette proximité. « Nous avons à travailler sur les notions de moyens et de ressources sur les plans logistique et pratique car les locaux doivent être adaptés. » Ainsi, « il faut réenchanter les achats et la loi va aider à structurer la démarche ».

Restructurer la filière

Les difficultés sont malgré tout nombreuses pour les gestionnaires de restauration collective. Cela reste notamment chronophage de rechercher de gré à gré des fournisseurs locaux, de discuter prix et approvisionnement. Du côté des producteurs, la difficulté est de garantir en temps et en heure la quantité suffisante. D’où la nécessité d’œuvrer pour la mise en place progressive d’un écosystème et de restructurer la filière en direction de la restauration collective.
L’un des éléments qui va permettre cette mise en adéquation progressive entre l’offre et la demande au niveau départemental est la plateforme Agrilocal. Et Philippe Bichet, de la direction du développement rural et de l’agriculture au Département de détailler : « la Saône-et-Loire adhère à la démarche Agrilocal depuis 2017. Dans un premier temps, nous nous sommes adressés aux collèges. Aujourd’hui, sur les 48 collèges du département, 35 sont sur la plateforme. Sur 70 fournisseurs, nous avons 50 producteurs. » Pour trouver ces fournisseurs, le Département a défini la notion de proximité sur une distance maximale de 100 km.

Le prix des bonnes choses

Il n’en demeure pas moins que pour la restauration collective, la réussite de ce type de démarche dépend en grande partie de la bonne volonté des équipes en place. « Pour y arriver, il faut un engagement quasi militant envers le circuit de proximité », a fait remarquer Pierre Terrier, chargé de proposer une synthèse des échanges de la table ronde. En témoigne l’expérience d’Élodie Biard, chef de cuisine du restaurant scolaire du lycée de Fontaines. Particulièrement motivée pour proposer des repas de qualité aux élèves, elle a converti toute son équipe au travail avec des produits frais : « ce n’est pas simple, cela demande plus de temps et une vraie implication de toute l’équipe, économe, magasinière, cuisinier, mais nous avons une vraie mission auprès des jeunes pour leur faire (re)découvrir les vraies saveurs des aliments ». Sans oublier le surcoût pour le lycée : « pour un yaourt sucré, le prix passe de 10 centimes en industriel, à 26 centimes, en local ! ».
Parmi les conseils distillés aux jeunes et futurs agriculteurs présents dans l’assemblée, ceux de Benoît Regnault, agriculteur en polyculture dans le nord chalonnais. Pour tous ceux tentés par le circuit court, « il faut y aller doucement, prendre le temps d’étudier toute la colonne vertébrale de son territoire et bien décortiquer son projet pour avancer étape par étape ». Car il a bien été rappelé que la vente en circuit court est une démarche de professionnels, « attention à l’amateurisme ! », a martelé Pierre Terrier.

Les "réenchanteurs" de l’alimentation

Les "réenchanteurs" de l’alimentation

Près de 150 personnes étaient rassemblées jeudi 20 septembre au lycée de Fontaines, parmi lesquelles des représentants de plusieurs établissements agricoles régionaux, des différentes instances agricoles, du Département et de la Région et des lycéens. Parmi les différents axes de recherche travaillés au sein du lycée de Fontaines, se trouve notamment la notion de circuits courts. C’est ce concept qui a été retenu comme sujet de discussion pour cette rentrée. « Les deux années précédentes, les thématiques abordées ont été l’agroéquipement et la forêt, a présenté Pierre Botheron, le directeur de l’établissement. Cette année, cette thématique beaucoup plus transversale concerne potentiellement tous les établissements ».
La table ronde intitulée "les circuits alimentaires de proximité" a ainsi cherché à creuser cette notion depuis sa définition (voir encadré) jusqu’à son application concrète pour les acteurs de terrain, notamment en direction de la restauration collective.
Jean-Claude Brunet, du service ancrage territorial et restauration collective de la Draaf, l’a rappelé : « l’objectif de la Région est qu’en 2021, en restauration collective, il y ait 50 % de produits locaux et 20 % de produits issus de l’agriculture biologique. Les lycées régionaux sont fortement impliqués sur cette thématique depuis 2009 mais avec la loi qui sera issue des États généraux de l’alimentation, une réflexion est en cours avec le conseil régional pour définir les priorités ».
Tout un réseau se met ainsi progressivement en marche. Éric Bardet, de la délégation patrimoine et achats du Conseil régional, a précisé que parmi les missions de son service se trouve celle d’accompagner les lycées à trouver les acteurs de cette proximité. « Nous avons à travailler sur les notions de moyens et de ressources sur les plans logistique et pratique car les locaux doivent être adaptés. » Ainsi, « il faut réenchanter les achats et la loi va aider à structurer la démarche ».

Restructurer la filière

Les difficultés sont malgré tout nombreuses pour les gestionnaires de restauration collective. Cela reste notamment chronophage de rechercher de gré à gré des fournisseurs locaux, de discuter prix et approvisionnement. Du côté des producteurs, la difficulté est de garantir en temps et en heure la quantité suffisante. D’où la nécessité d’œuvrer pour la mise en place progressive d’un écosystème et de restructurer la filière en direction de la restauration collective.
L’un des éléments qui va permettre cette mise en adéquation progressive entre l’offre et la demande au niveau départemental est la plateforme Agrilocal. Et Philippe Bichet, de la direction du développement rural et de l’agriculture au Département de détailler : « la Saône-et-Loire adhère à la démarche Agrilocal depuis 2017. Dans un premier temps, nous nous sommes adressés aux collèges. Aujourd’hui, sur les 48 collèges du département, 35 sont sur la plateforme. Sur 70 fournisseurs, nous avons 50 producteurs. » Pour trouver ces fournisseurs, le Département a défini la notion de proximité sur une distance maximale de 100 km.

Le prix des bonnes choses

Il n’en demeure pas moins que pour la restauration collective, la réussite de ce type de démarche dépend en grande partie de la bonne volonté des équipes en place. « Pour y arriver, il faut un engagement quasi militant envers le circuit de proximité », a fait remarquer Pierre Terrier, chargé de proposer une synthèse des échanges de la table ronde. En témoigne l’expérience d’Élodie Biard, chef de cuisine du restaurant scolaire du lycée de Fontaines. Particulièrement motivée pour proposer des repas de qualité aux élèves, elle a converti toute son équipe au travail avec des produits frais : « ce n’est pas simple, cela demande plus de temps et une vraie implication de toute l’équipe, économe, magasinière, cuisinier, mais nous avons une vraie mission auprès des jeunes pour leur faire (re)découvrir les vraies saveurs des aliments ». Sans oublier le surcoût pour le lycée : « pour un yaourt sucré, le prix passe de 10 centimes en industriel, à 26 centimes, en local ! ».
Parmi les conseils distillés aux jeunes et futurs agriculteurs présents dans l’assemblée, ceux de Benoît Regnault, agriculteur en polyculture dans le nord chalonnais. Pour tous ceux tentés par le circuit court, « il faut y aller doucement, prendre le temps d’étudier toute la colonne vertébrale de son territoire et bien décortiquer son projet pour avancer étape par étape ». Car il a bien été rappelé que la vente en circuit court est une démarche de professionnels, « attention à l’amateurisme ! », a martelé Pierre Terrier.

Les "réenchanteurs" de l’alimentation

Les "réenchanteurs" de l’alimentation

Près de 150 personnes étaient rassemblées jeudi 20 septembre au lycée de Fontaines, parmi lesquelles des représentants de plusieurs établissements agricoles régionaux, des différentes instances agricoles, du Département et de la Région et des lycéens. Parmi les différents axes de recherche travaillés au sein du lycée de Fontaines, se trouve notamment la notion de circuits courts. C’est ce concept qui a été retenu comme sujet de discussion pour cette rentrée. « Les deux années précédentes, les thématiques abordées ont été l’agroéquipement et la forêt, a présenté Pierre Botheron, le directeur de l’établissement. Cette année, cette thématique beaucoup plus transversale concerne potentiellement tous les établissements ».
La table ronde intitulée "les circuits alimentaires de proximité" a ainsi cherché à creuser cette notion depuis sa définition (voir encadré) jusqu’à son application concrète pour les acteurs de terrain, notamment en direction de la restauration collective.
Jean-Claude Brunet, du service ancrage territorial et restauration collective de la Draaf, l’a rappelé : « l’objectif de la Région est qu’en 2021, en restauration collective, il y ait 50 % de produits locaux et 20 % de produits issus de l’agriculture biologique. Les lycées régionaux sont fortement impliqués sur cette thématique depuis 2009 mais avec la loi qui sera issue des États généraux de l’alimentation, une réflexion est en cours avec le conseil régional pour définir les priorités ».
Tout un réseau se met ainsi progressivement en marche. Éric Bardet, de la délégation patrimoine et achats du Conseil régional, a précisé que parmi les missions de son service se trouve celle d’accompagner les lycées à trouver les acteurs de cette proximité. « Nous avons à travailler sur les notions de moyens et de ressources sur les plans logistique et pratique car les locaux doivent être adaptés. » Ainsi, « il faut réenchanter les achats et la loi va aider à structurer la démarche ».

Restructurer la filière

Les difficultés sont malgré tout nombreuses pour les gestionnaires de restauration collective. Cela reste notamment chronophage de rechercher de gré à gré des fournisseurs locaux, de discuter prix et approvisionnement. Du côté des producteurs, la difficulté est de garantir en temps et en heure la quantité suffisante. D’où la nécessité d’œuvrer pour la mise en place progressive d’un écosystème et de restructurer la filière en direction de la restauration collective.
L’un des éléments qui va permettre cette mise en adéquation progressive entre l’offre et la demande au niveau départemental est la plateforme Agrilocal. Et Philippe Bichet, de la direction du développement rural et de l’agriculture au Département de détailler : « la Saône-et-Loire adhère à la démarche Agrilocal depuis 2017. Dans un premier temps, nous nous sommes adressés aux collèges. Aujourd’hui, sur les 48 collèges du département, 35 sont sur la plateforme. Sur 70 fournisseurs, nous avons 50 producteurs. » Pour trouver ces fournisseurs, le Département a défini la notion de proximité sur une distance maximale de 100 km.

Le prix des bonnes choses

Il n’en demeure pas moins que pour la restauration collective, la réussite de ce type de démarche dépend en grande partie de la bonne volonté des équipes en place. « Pour y arriver, il faut un engagement quasi militant envers le circuit de proximité », a fait remarquer Pierre Terrier, chargé de proposer une synthèse des échanges de la table ronde. En témoigne l’expérience d’Élodie Biard, chef de cuisine du restaurant scolaire du lycée de Fontaines. Particulièrement motivée pour proposer des repas de qualité aux élèves, elle a converti toute son équipe au travail avec des produits frais : « ce n’est pas simple, cela demande plus de temps et une vraie implication de toute l’équipe, économe, magasinière, cuisinier, mais nous avons une vraie mission auprès des jeunes pour leur faire (re)découvrir les vraies saveurs des aliments ». Sans oublier le surcoût pour le lycée : « pour un yaourt sucré, le prix passe de 10 centimes en industriel, à 26 centimes, en local ! ».
Parmi les conseils distillés aux jeunes et futurs agriculteurs présents dans l’assemblée, ceux de Benoît Regnault, agriculteur en polyculture dans le nord chalonnais. Pour tous ceux tentés par le circuit court, « il faut y aller doucement, prendre le temps d’étudier toute la colonne vertébrale de son territoire et bien décortiquer son projet pour avancer étape par étape ». Car il a bien été rappelé que la vente en circuit court est une démarche de professionnels, « attention à l’amateurisme ! », a martelé Pierre Terrier.

Les "réenchanteurs" de l’alimentation

Les "réenchanteurs" de l’alimentation

Près de 150 personnes étaient rassemblées jeudi 20 septembre au lycée de Fontaines, parmi lesquelles des représentants de plusieurs établissements agricoles régionaux, des différentes instances agricoles, du Département et de la Région et des lycéens. Parmi les différents axes de recherche travaillés au sein du lycée de Fontaines, se trouve notamment la notion de circuits courts. C’est ce concept qui a été retenu comme sujet de discussion pour cette rentrée. « Les deux années précédentes, les thématiques abordées ont été l’agroéquipement et la forêt, a présenté Pierre Botheron, le directeur de l’établissement. Cette année, cette thématique beaucoup plus transversale concerne potentiellement tous les établissements ».
La table ronde intitulée "les circuits alimentaires de proximité" a ainsi cherché à creuser cette notion depuis sa définition (voir encadré) jusqu’à son application concrète pour les acteurs de terrain, notamment en direction de la restauration collective.
Jean-Claude Brunet, du service ancrage territorial et restauration collective de la Draaf, l’a rappelé : « l’objectif de la Région est qu’en 2021, en restauration collective, il y ait 50 % de produits locaux et 20 % de produits issus de l’agriculture biologique. Les lycées régionaux sont fortement impliqués sur cette thématique depuis 2009 mais avec la loi qui sera issue des États généraux de l’alimentation, une réflexion est en cours avec le conseil régional pour définir les priorités ».
Tout un réseau se met ainsi progressivement en marche. Éric Bardet, de la délégation patrimoine et achats du Conseil régional, a précisé que parmi les missions de son service se trouve celle d’accompagner les lycées à trouver les acteurs de cette proximité. « Nous avons à travailler sur les notions de moyens et de ressources sur les plans logistique et pratique car les locaux doivent être adaptés. » Ainsi, « il faut réenchanter les achats et la loi va aider à structurer la démarche ».

Restructurer la filière

Les difficultés sont malgré tout nombreuses pour les gestionnaires de restauration collective. Cela reste notamment chronophage de rechercher de gré à gré des fournisseurs locaux, de discuter prix et approvisionnement. Du côté des producteurs, la difficulté est de garantir en temps et en heure la quantité suffisante. D’où la nécessité d’œuvrer pour la mise en place progressive d’un écosystème et de restructurer la filière en direction de la restauration collective.
L’un des éléments qui va permettre cette mise en adéquation progressive entre l’offre et la demande au niveau départemental est la plateforme Agrilocal. Et Philippe Bichet, de la direction du développement rural et de l’agriculture au Département de détailler : « la Saône-et-Loire adhère à la démarche Agrilocal depuis 2017. Dans un premier temps, nous nous sommes adressés aux collèges. Aujourd’hui, sur les 48 collèges du département, 35 sont sur la plateforme. Sur 70 fournisseurs, nous avons 50 producteurs. » Pour trouver ces fournisseurs, le Département a défini la notion de proximité sur une distance maximale de 100 km.

Le prix des bonnes choses

Il n’en demeure pas moins que pour la restauration collective, la réussite de ce type de démarche dépend en grande partie de la bonne volonté des équipes en place. « Pour y arriver, il faut un engagement quasi militant envers le circuit de proximité », a fait remarquer Pierre Terrier, chargé de proposer une synthèse des échanges de la table ronde. En témoigne l’expérience d’Élodie Biard, chef de cuisine du restaurant scolaire du lycée de Fontaines. Particulièrement motivée pour proposer des repas de qualité aux élèves, elle a converti toute son équipe au travail avec des produits frais : « ce n’est pas simple, cela demande plus de temps et une vraie implication de toute l’équipe, économe, magasinière, cuisinier, mais nous avons une vraie mission auprès des jeunes pour leur faire (re)découvrir les vraies saveurs des aliments ». Sans oublier le surcoût pour le lycée : « pour un yaourt sucré, le prix passe de 10 centimes en industriel, à 26 centimes, en local ! ».
Parmi les conseils distillés aux jeunes et futurs agriculteurs présents dans l’assemblée, ceux de Benoît Regnault, agriculteur en polyculture dans le nord chalonnais. Pour tous ceux tentés par le circuit court, « il faut y aller doucement, prendre le temps d’étudier toute la colonne vertébrale de son territoire et bien décortiquer son projet pour avancer étape par étape ». Car il a bien été rappelé que la vente en circuit court est une démarche de professionnels, « attention à l’amateurisme ! », a martelé Pierre Terrier.