Les renards attaquent aussi les élevages d'ovins
Chaque année, le Gaec Michel perd une dizaine d’agneaux victimes d’attaques de renards. Une réalité méconnue alors que le prédateur est de plus en plus présent et visible autour des fermes.

La prédation des renards n’épargne pas les élevages de moutons. A Saint-Vincent-Bragny, le Gaec Michel déplore la perte d’une dizaine d’agneaux par an tués par des renards. Conséquence de cette prédation, l’élevage a renoncé à faire des agnelages en plein air, une conduite pourtant possible pour les agnelages d’automne. Avec des brebis prolifiques pouvant donner deux voire trois agneaux, le renard profite de la mise bas du second agneau pour s’en prendre au premier, alors que la brebis ne peut pas le défendre, explique Michelle Michel. Conséquence, en cas d’attaque, un seul agneau est sauvé. Et les agneaux demeurent vulnérables face au prédateur jusqu’à l’âge de trois semaines. Du coup, que ce soit en automne ou au printemps, les éleveurs retardent la mise au pré des brebis suitées, alors que l’herbe serait le meilleur aliment pour les mères en lactation. « Malgré les échographies, il arrive qu’on se trompe sur la date d’agnelage et c’est alors que nous perdons les agneaux nés accidentellement au pré », explique Michelle Michel.
Inacceptable
Ces derniers temps, les renards se sont approchés des bâtiments et sont même régulièrement vus par les éleveurs, même en plein jour. Ils s’en sont pris au poulailler de l’exploitation. Et les associés ont observé que les brebis avaient été dérangées même dans une bergerie. Dernièrement, un renard a même attaqué une brebis qui s’était malencontreusement retournée sur le dos. Sérieusement abîmé au gigot, l’animal a du être euthanasié, déplore Michelle Michel. Alertés par cette recrudescence, les chasseurs prélèvent des renards. Mais cela ne change rien à la prédation, observe l’éleveuse. A l’heure où l’on conseille aux éleveurs de soigner la productivité de leurs troupeaux et qu’on leur explique que la moindre perte pèse dans le revenu, la prédation consécutive à une prolifération incontrôlée passe mal. Pour Michelle Michel, la réalité de la prédation des renards sur les ovins est loin d’être négligeable et doit être mieux connue.