Les réseaux FNSEA/JA en action pour une bonne mise en œuvre des EGAlim
Près de 250 personnes des réseaux FNSEA/JA se sont réunies le 15 octobre dernier à Paris pour partager leur vision du syndicalisme économique. La loi EGAlim, votée il y a près d’un an, est une boite à outils à disposition des agriculteurs et des filières. Cette journée fût donc l’occasion de présenter des exemples concrets d’expériences de terrain réussies, menées en commun entre le syndicalisme et les organisations économiques. Tour d’horizon non exhaustif.

Au cours de cette journée, les exemples de contractualisation variés dans différentes filières furent l’occasion pour la FNSEA et JA de promouvoir un syndicalisme de solutions. Dans ce sens, la profession veut accompagner la loi EGAlim pronant une construction du prix en marche avant. Ainsi, les exploitants présents ont pu découvrir à travers les tables rondes et témoignages, des exemples concrets de relation entre OP (organisation de producteurs) et syndicalisme dans le secteur laitier, dans le secteur des fruits et légumes ; l’articulation d’une filière très structurée autour du colza ; mais également des exemples de démarches valorisant les productions comme la marque "Juste et Vendéen" constituée par la FDSEA et JA de Vendée ou encore le développement de la marque "Eleveur & Engagé" dans toute la France.
De nouveaux outils
« Les EGAlim doivent nous apporter de nouveaux outils », explique Sébastien Ray. Ce membre de la section bovine départementale, remarquait à travers les nombreux exemples présentés lors de cette journée, que le développement des circuits courts permet un juste retour de la valeur au producteur. Mais les EGAlim offrent aussi la possibilité d’une meilleure valorisation des produits même lorsque ceux-ci sont vendus via la grande distribution. Reste qu’il faudra du temps pour que tout cela se mette en place, que les filières se structurent. Cet éleveur de bovin allaitant soulignait également le retard de la filière viande en ce qui concerne sa structuration, comparée à la filière lait ou à celle des fruits et légumes, dont les fonctionnements sont plus mutualistes.
« C’est compliqué dans toutes les filières, même les plus organisées », remarquait Christian Bajard, président de la FDSEA. Des exemples intéressants d’expériences qui montrent la complexité de la mise en place de la contractualisation dans nos filières. La généralisation de cette dernière va nécessiter la formation et l’accompagnement des exploitants au niveau juridique. Et pour Cédric Tissot, vice-président de la FDSEA, de rajouter que « la filière laitière devrait être l’une des filières les plus organisées, mais il reste des progrès à faire au niveau de sa structuration pour que la valeur redescende bien jusqu’aux producteurs ».
La coopération en pointe
Cette journée, permettait à Didier Touillon, membre de la section bovine départementale, de conforter son idée, que la coopération est l’un des bons outils pour structurer les filières et avoir du poids dans le cadre des relations commerciales. Des exemples concrets de structuration de filières, de la plus simple ne gérant que la collecte et la commercialisation à la plus aboutie gérant la production, la collecte, la transformation, la commercialisation. « Ces exemples donnent des idées, quand on voit que certaines coopératives vont jusqu’à former les chefs de rayons de la grande distribution pour mieux vendre leurs produits ».
« C’est une journée qui nous pousse à nous remettre en cause ». C’est ainsi que Cédric Tissot, résumait cette journée. « Nous pouvons avoir un positionnement concernant par exemple le développement de méthaniseurs, mais les échanges et les témoignages de collègues d’autres régions nous font réfléchir ».
Jean-François Lacroix, secrétaire général de la FDSEA, remarquait que nombreux exemples de diversification ou de valorisation des produits ne portent que sur de faibles volumes, et peinent donc à faire remonter le revenu global des exploitants. Un travail important reste à mener pour que ces initiatives locales se généralisent. « Si tout le monde y travaille, alors nous pourrons faire de belles choses ». En tout cas, les professionnels ont vu « des initiatives intéressantes à généraliser »
Au cours de cette journée, chacun a donc pu constater que l’organisation entre producteurs permet de réaliser des projets de diversification, de valoriser ses produits et d’avoir du poids dans les négociations commerciales.
Séverine Rémaque