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Fédération départementale des chasseurs

Les sangliers font naître un vent de fronde

A l’image de l’an passé, l’assemblée générale de la Fédération départementale des chasseurs a été l’occasion d’évoquer la problématique de plus en plus prégnante des dégâts de sangliers. Outre l’aspect financier assez préoccupant, il y a aussi une tension qui se fait jour sur le terrain. Non seulement entre chasseurs, mais aussi entre certains chasseurs et le monde agricole.
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Habitudes obligent, l’assemblée générale de la Fédération départementale des chasseurs n’a jamais rien eu d’un long fleuve tranquille. Cette journée du 5 mai avait débuté sous les meilleures auspices avec la présentation de la mise en place d’un nouveau schéma départemental de gestion cynégétique pour les six prochaines années, schéma actuellement soumis à l’approbation du préfet. Un schéma qui n’en rajoute pas en matière de réglementation, souhaitant être plus clair, plus lisible, plus aéré et plus efficace pour le petit gibier. Par ailleurs, l’enquête lancée en août 2011 et intitulée "Chasseurs de Saône-et-Loire : c’est le moment de vous exprimer !" a vu plus de 2.000 personnes exprimer leurs préoccupations et leurs souhaits. Côté communication, différentes actions ont été entreprises. A l’image de la présence dans la plupart des fêtes de la chasse et du partenariat avec la société des courses de Cluny reconduit en 2012 suite au succès rencontré l’an passé. « Nous espérons qu’un samedi de juillet, même si c’est le 14, provoquera un flux à l’hippodrome de Bellecroix puisque les chasseurs pourront pénétrer gratuitement sur présentation de leur permis de chasse ».

Séduire de nouveaux chasseurs


L’une des priorités de la fédération reste le recrutement de nouveaux chasseurs. Une démarche aidée par la loi Chasse du 7 mars 2012 qui permet à tout nouveau chasseur d’obtenir une validation à un tarif préférentiel. « Une aubaine pour découvrir la diversité de la chasse française ». Seul petit bémol : l’abandon de la validation temporaire un jour. On n’oubliera pas, côté positif, la ristourne de la cotisation fédérale pour un adhérent qui amène un nouveau chasseur et le maintien du demi-tarif couple.
Pour ce qui est de la manifestation à Mâcon le 10 mars dernier avec Cultivons nos campagnes, « les chasseurs ont grandement contribué à la réussite de ce rassemblement. Cette manifestation et les contacts qui ont suivi avec le préfet nous ont permis d’obtenir que le régime d’évaluation des incidences soit limité aux seuls sites Natura 2000 et non à la totalité du département comme cela était initialement envisagé. Les évaluations des incidences devront être faites avec le prochain schéma. Evaluer les incidences consiste à démontrer que nos activités ne nuisent pas aux intérêts protégés par Natura 2000 et à corriger d’éventuels effets néfastes », soulignait le président Jacques Pelus. Et ce dernier de rappeler la « parfaite entente avec le monde agricole » qui a, par exemple, permis de signer un partenariat avec Bourgogne du Sud pour échanger et participer à la formation des techniciens de la coopérative et à leur sensibilisation à des techniques plus favorables au gibier et à ses habitats. On n’oubliera pas le succès d’Agrifaune, projet de préservation des habitats, notamment dans le nord Louhannais et dans l’Autunois

Les sangliers divisent


Les sangliers ont été en revanche  un sujet de discorde entre les adhérents de la fédération. « La fédération prendra toutes ses responsabilités en la matière, précisait d'emblée Jacques Pelus. Mais prendre ses responsabilités, cela ne veut pas dire payer les yeux fermés ! C’est en amont qu’il nous faut intervenir pour ne pas être surpris par le montant de l’addition. Si la revalorisation des prix agricoles a été une bouffée d’oxygène pour les agriculteurs, elle a largement contribué à plomber nos finances ».
Reconduisant les actions lancées en 2011 et apportant quelques améliorations, la fédération a estimé qu'« au-delà, si localement rien n’est fait, il restera à payer. Mais le conseil d’administration de la Fédération refuse de partager l’addition de façon uniforme entre tous les chasseurs du département, d’autant que cette uniformité ne serait pas équitable pour une autre raison : les titulaires du permis national qui ne paient pas le timbre Grand gibier 71 ne participeraient ainsi pas à l’effort demandé ». La logique en somme : mieux vaut réguler les populations en amont sur chaque territoire de chasse plutôt que de tenter de faire face par la suite à l'indemnisation des dégâts. Une vraie question de philosophie de chasse dans laquelle le monde agricole ne peut, ne doit rester muet, se félicitant en la matière des positions adoptées par le conseil d'administration de la Fédération des chasseurs.
De fait, l’addition des dégâts est aujourd'hui devenue insupportable pour les finances de la fédération. Proposant certaines réformes visant à retrouver des comptes dégâts à l’équilibre, les responsables de la Fédération des chasseurs ont dû faire face à une salle frondeuse et au refus de voter le texte. Prenant acte de cette opposition, le conseil d’administration sera amené dans les semaines à venir à proposer de nouvelles solutions et à convoquer, le cas échéant, une assemblée extraordinaire...

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