Les sillons de la liberté

Poursuivant sa série documentaire relative aux métiers d’autrefois, René Duranton a cette fois choisi de poser sa caméra en Bretagne et de suivre pendant une année Jean-Bernard Huon. Un exploitant de 62 ans installé à la ferme Penprat qui a pour particularité de travailler à l’ancienne avec ses trois chevaux. Après "Toi ! L’Auvergnat… dernier paysan" en 1999 et "Femme paysanne" en 2003, René Duranton consacre son troisième long-métrage au monde rural avec un opus intitulé "Les sillons de la liberté". Le réalisateur décrit cette fois la vie d’un personnage atypique installé du côté de Riec-sur-Bélon. L’occasion de s’immiscer dans l’univers de celui que le réalisateur qualifie volontiers de « dernier paysan breton ».

Un étonnant bond dans le passé

À travers cet étonnant documentaire, les spectateurs peuvent découvrir un homme qui est depuis longtemps en rupture avec le monde actuel. « En 1950, en Bretagne, on n’avait pas le choix. On était marin ou paysan. J’étais le seul de la classe à choisir ce métier. » Si Jean-Bernard Huon et sa compagne Laurence ont opté pour le bio, ils sont allés jusqu’au bout de leur démarche en ne jurant que par les techniques vieilles d’une cinquantaine d’années. Loin des schémas traditionnels, notre agriculteur a décidé de n’utiliser absolument aucune mécanisation. Logique alors qu’il se tourne vers les chevaux et, bien évidemment, beaucoup d’huile de coude. Épandage, traite des vaches, labours, foins, battage à l’ancienne,... sont autant de travaux quotidiens du couple d’agriculteurs qui apparaissent dans les différentes séquences de ce film de deux heures. Une belle opportunité de remonter le fil du temps et de redécouvrir l’agriculture telle qu’elle était pratiquée autrefois. Avec, pour Jean-Bernard Huon, un réel sentiment de liberté. Lui qui n’est pas peu fier d’avouer « vivre ou survivre sans aucune subvention ».
À la salle des fêtes de Saint-Boil, samedi 8 octobre à 15 h et à 20 h 30. Tarifs : 6 € (adultes) et 3 € (enfants).