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Laurence Delatte

Les timbres s’invitent dans le monde du bijou

Alors qu’elle s’est révélée aux yeux du grand public par ses sculptures aussi originales que touchantes, Laurence Delatte a choisi de faire évoluer son art. Depuis maintenant plusieurs mois, elle s’est lancée dans la création de bijoux à base de timbres. Un pari certes audacieux mais déjà largement remporté.
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Attirée depuis son plus jeune âge par le domaine artistique, Laurence Delatte a toutefois dû emprunter quelques chemins de traverse avant de pleinement s’épanouir dans une passion devenue métier. « Toute petite fille, j'avais déjà la sculpture en moi. Je regardais les monuments aux morts aux soldats géants et toutes les statues. J’étais fascinée par le réalisme des visages, les plis des vêtements représentés dans la pierre. Je voulais faire cela quand je serai grande. Je passais des heures à dessiner ». Adolescente, elle se consacre à la création de vêtements et à la photographie tout en espérant faire les Beaux-Arts ou une école de stylisme. Ce qui lui vaut, décision parentale oblige, à poursuivre ses études dans… une école hôtelière. Et, ensuite, de travailler à la réception de différents hôtels. Alors qu’elle fait une longue pause professionnelle pour donner naissance et élever ses enfants pendant près de dix ans, Laurence Delatte en profite pour étudier et se former entre sculpture, histoire de l’art, dessin ou encore fonderie. Et ce, tout en se documentant énormément de par ses lectures consacrées aussi bien à Camille Claudel qu’à Auguste Rodin, Aristide Maillol, Henri Matisse ou encore Amedeo Modigliani. C’est en 1999 qu’elle décide de franchir le pas et de se lancer en s’installant en tant qu’artiste indépendant.

De la rondeur et de la douceur


Elle peut alors pleinement exprimer ses talents de créatrice et s’épanouir dans un univers qui lui sied à merveille. Des qualités rapidement remarquées qui lui permettent d’organiser sa première grande exposition au château de Chasselas en 2002. Une belle occasion de faire découvrir au public son univers, elle qui souhaite alors « créer des choses, des objets pour embellir le quotidien, pour amener chez les autres un peu de bonheur, de douceur ». Quant à ses thèmes de prédilections, ils vont de la femme, notamment enceinte, aux oiseaux en passant par les personnages de contes de fées et autres héros de livres pour enfants. Les formes restent souvent rondes et lisses, évocatrices de douceur. En parallèle, Laurence Delatte travaille régulièrement depuis 2000 en tant qu’intervenante "éveil à l’art et à l’argile" au sein de différentes écoles maternelles, primaires et établissements avec l’idée de valoriser l’individu, Mais aussi auprès de publics plus difficiles que sont les personnes handicapées et les délinquants.

Un pari timbré


Alors qu’elle quitte Davayé pour s’installer à Milly-Lamartine, Laurence Delatte souhaite également donner une nouvelle impulsion à sa carrière. Si elle poursuit le volet formation « car je souhaite faire partager mon savoir et mon expérience aux personnes qui sont sur le terrain », elle décide de faire un virage à 180° au niveau artistique. « J’avais envie de légèreté, de couleurs, de faire autre chose que des sculptures ». C’est alors que l’idée germe en elle de créer des bijoux à partir d’une matière première tout à fait originale : les timbres. « J’ai toujours fait des bijoux mais je ne les avaient pas forcément montrés. Concevoir des bijoux avec des timbres fut un projet à maturation lente. J’ai expérimenté cela pendant neuf mois ». Et c’est finalement au mois d’août dernier qu’elle présente ses premières créations. « Le timbre m’a toujours intéressé. En 2002, j’avais créé des poules timbrées et en 2003 un tableau à base de timbres. Le timbre est une source d’inspiration à l’infini ». Une inspiration vraiment très présente si l’on en juge les pièces imaginées par l’artiste. L’occasion aussi de donner une deuxième vie à ces timbres. « Côté thématique, j’aime notamment les timbres qui sont consacrés à l’art, aux papillons, à la cartographie, à l’écriture, aux voiliers, aux automobiles, aux avions et au Japon ». A la clé, il y a un travail extrêmement minutieux qui commence par le tri. Suivent les étapes de découpe du timbre, de certification dans le métal galvanisé, l’émaillage, la cuisson et, enfin, le montage. Aujourd’hui, Laurence Delatte propose aussi bien des bagues que des colliers, des pendentifs, des broches, des sautoirs ainsi que des boucles d’oreilles. Des pièces qu’il sera possible de découvrir lors de ses prochaines expositions qui s’installeront aux mois de mai et de juin aux écuries Saint-Hugues à Cluny, au salon des métiers d’art à Tournus et lors de l’évènementiel annuel des Artisans du Brionnais. Des bijoux également présents à la boutique de la poste Le Carré d’Encre à Paris à partir du mois d’avril. « J’ai créé une collection spéciale à base de timbres français ». Mais aussi à la boutique Galerie installée à Cluny et, bien évidemment, dans l’atelier même de l’artiste le premier week-end de chaque mois de 10 h à 12 h et de 15 h à 19 h (sur rendez-vous).

Un emploi du temps bien meublé


Laurence Delatte fourmille de projets, notamment dans la capitale. « La réalisation de bijoux à base de timbres me comble en terme de création. Mais je pense que j’irai plus loin que la simple réalisation de bijoux ». Ainsi, elle travaille depuis maintenant plusieurs semaines pour élargir son champ d’action. En effet, elle a choisi de s’attaquer cette fois à des pièces d’une toute autre envergure. A savoir des meubles. Avec le désir de le transformer à l’aide, une nouvelle fois, de timbres. « J’ai très envie de réaliser une exposition avec différents mobiliers. Cela ira de la table au tabouret en passant par des boites et des plateaux ». Un rendez-vous curieux, atypique et prometteur qui devrait voir le jour avant la fin d’année 2011.


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