Accès au contenu
Portes ouvertes Farminove SENOZAN
Charges de mécanisation viticoles

Les tracteurs "pèsent lourd" !

Trois années consécutives d’enquête auprès des viticulteurs de Saône-et-Loire et de l’Yonne ont permis d’analyser les charges de mécanisation en viticulture. Les données chiffrées complètes sont présentées dans les quatre fiches systèmes de l'édition 2011 du guide des charges de mécanisation viticole ; ces références permettent de vous situer après une analyse détaillée de vos coûts.
Par Publié par Cédric Michelin
120482--cote_3.JPG
Au préalable, un examen rapide à partir de critères pertinents permet d’estimer le niveau de charges probables sur votre exploitation ; Les charges de mécanisation en viticulture sont réparties en sept postes :
- Carburant ;
- Traction ;
- Travaux en vert (pré-taillage, rognage, émondage, etc…) ;
- Traitements ;
- Travail et entretien des sols ;
- Récolte ;
- Transport et entretien des abords.
Les trois postes principaux sont la vendange mécanique (de 14% à 23 % des charges totales selon les systèmes), le carburant (de 9 à 12%) et la traction (de 42% à 58 %).

<

La traction représente 50% des charges totales


Le poste traction est encore plus prépondérant en viticulture que dans les autres productions ; il varie à la hausse selon la puissance des enjambeurs, leur valeur d’achat et les heures de traction nécessaires ; la tendance au développement des techniques d’entretien des sols , en remplacement du désherbage systématique, conduit à une élévation du nombre d’heures de traction à l'hectare de vigne ; selon les estimations figurant dans les enquêtes, ce nombre peut atteindre 50 he/ha. Optimiser le nombre d’heures par tracteur (500 heures par an en Cuma), partager les enjambeurs de forte puissance ou au contraire ceux qui sont dédiés aux travaux du sol, investir dans des équipements d’occasion : telles sont les pistes principales pour réduire le poste le plus important des charges de mécanisation.

La vendange mécanique à moisn de 500€/ha


Ce poste représente environ 20% des charges totales de l’exploitation. En se référant aux fiches de prix de revient figurant dans ce document, les Cumistes constatent que les matériels utilisés en Cuma sont rentabilisés sur 33 à 34 Ha de vendange. Une machine à vendanger automotrice, spécialisée sur cette activité, coûte en moyenne 536 € /Ha ; une tête de récolte revient à 216 € /Ha, prix auquel il faut rajouter 4 heures d’enjambeur à environ 40€/he, soit un coût de 376 € /ha vendangé. L’achat en Cuma ou copropriété et la polyvalence (grâce aux heures faites par le porteur en dehors de la vendange) permettent d’atteindre un prix de revient 5 fois inférieur à celui des vendanges manuelles.

30 à 50 % de matériels de moins de 5 ans


Ce serait une lapalissade de dire que plus le matériel est ancien et moins il coûte cher ! Cependant, l’âge des outils d’une exploitation est révélateur d’une stratégie d’investissement : Achat de matériels neufs ou d’occasion ;  Renouvellement rapide ou non. La Fédération des Cuma a donc classé les études réalisées en Saône-et-Loire selon leur stratégie d’équipement (Cuma intégrale, équipement strictement individuel, système mixte (vendange par entreprise, matériels d’entretien en Cuma, enjambeurs et pulvérisaton en individuel), quel que soit leur mode de commercialisation ; le niveau de charges totales est mis en relation avec le pourcentage de matériels de moins de 5 ans. Même si la corrélation est moyennement significative, il existe un lien entre la stratégie de mécanisation, l’âge des outils et le niveau de charges ; le système dit “mixte” présente les coûts les plus faibles ; le renouvellement moins rapide des outils est-il une stratégie pérenne ? La Cuma intégrale, même avec de nombreux matériels en cours d’amortissement, permet de limiter les coûts.
Ce critère est assez bien corrélé avec les charges totales, d’après l’analyse faite sur les enquêtes de Saône-et-Loire.

La puissance de traction à l’hectare de vigne : viser 10 cv/Ha


Ce critère est révélateur du nombre de tracteurs (agricoles et enjambeurs) de l’exploitation et de leur puissance ; la puissance supplémentaire amène débit de chantier et stabilité, mais aussi poids et donc tassement important ; à l’inverse, les travaux de sols demandent une mécanisation supplémentaire avec des appareils légers et maniables ; le bon compromis entre ces composantes, sans pour autant augmenter les charges, nécessite de faire appel à l’entreprise ou de partager la traction ; la présence de tracteurs agricoles, utilisés souvent pour 150 à 200 he par an, est très pénalisante. L’analyse de la mécanisation en viticulture ne se limite pas qu'aux aspects techniques et économiques ; de nombreuses tâches manuelles subsistent (taille, relevage, vendange en vert, etc…) ; certaines sont en cours de mécanisation : utilisation de releveuse-palisseuse par exemple. L’incidence des matériels sur la productivité du travail doit être approfondie, pour mettre en relation les charges avec le temps de travail mécanisable et non mécanisable.

Images