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Conjoncture viticole

Les vendanges seront précoces

Les vendanges devraient être plus abondantes qu’en 2010. Mais quoi qu’il
arrive, elles seront plus précoces d’une quinzaine de jours par rapport
aux années précédentes.
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Selon les premières prévisions établies au 1er juillet par le ministère de l’Agriculture, la récolte viticole s’élèverait à 47,7 millions d’hectolitres. Sauf accident climatique majeur, elle sera certainement supérieure à celle de 2010 et à la moyenne des cinq dernières années. Le service statistique du ministère de l’Agriculture prévoit à ce stade une hausse respective de 5 % et de 2 %. Mais la récolte nationale 2010 avait figuré parmi les plus faibles de ces dix dernières années en raison de conditions climatiques défavorables.
Toutes les catégories de vins verraient leur production progresser en 2011. La production de vins d’appellation qui retrouverait la moyenne des cinq dernières années, serait supérieure à celle de l’an passé de +4 % à 22,7 millions d’hectolitres (Mhl). Les vins pour eaux-de-vie AOP (Cognac et Armagnac essentiellement) seraient quasiment stables (+1 %) à 7,8 Mhl. Enfin les vins IGP augmenteraient de +8 % par rapport à l’année dernière et 2 % par rapport à la moyenne quinquennale à 13,5 Mhl. Idem pour les autres vins et jus qui atteindraient 3,7 Mhl en hausse de +2 %.
Conséquence des températures élevées du printemps, la plupart des vignobles sont en avance par rapport à 2010 et les vendanges devraient démarrer précocement, en deuxième quinzaine d’août dans la plupart des régions.
Jusqu’à présent les dégâts provoqués par la grêle sont parfois importants, mais restent très localisés et devraient avoir peu d’impact sur les productions des différentes zones viticoles. D’une façon générale la floraison s’est déroulée dans de bonnes conditions et les attaques fongiques (surtout l’oïdium) sont pour l’instant bien maîtrisées.
Quant à la sécheresse, si elle avait persisté, elle aurait pu avoir avoir un impact sur les productions attendues dans les vignobles situés à l'ouest mais aussi à l'est. Ce ne sera finalement pas le cas. En revanche, les régions méditerranéennes qui ont pu bénéficier au printemps de précipitations abondantes, devraient connaître une production normale, sauf accident climatique ou sanitaire à venir.

La situation région par région


En Champagne, la situation s’annonce prometteuse en quantité et la végétation est en avance.
En Bourgogne et Beaujolais, le vignoble est sain. Les vendanges sont prévues fin août si les conditions climatiques perdurent.
En Alsace, le stade de développement de la vigne connaît une avance par rapport à 2010. La floraison s’est déroulée dans des conditions favorables et les coulures de juin peu importantes. L’état sanitaire est également correct. La sécheresse printanière, sans conséquence pour l’instant, pourrait affecter le potentiel de rendement, si elle devait se poursuivre.
En Savoie et dans le Jura, le vignoble est dans l’ensemble sain. La végétation présente une avance jusqu’à trois semaines par rapport à une année normale dans le Jura.
Dans le Val de Loire, une avance végétative d’une à trois semaines est relevée par rapport aux années précédentes. La sécheresse printanière pourrait limiter les rendements et la situation sanitaire est, dans l’ensemble, saine pour l’instant, avec cependant des pressions importante d’oïdium.
Dans les Charentes, le développement de la vigne est précoce, mais le déficit hydrique cumulé pourrait affecter les rendements et des dégâts d’échaudage ont pu être relevés à la suite des fortes chaleurs de la fin juin. L’état sanitaire est pour l’instant satisfaisant, l’oïdium étant à surveiller.
Dans le Sud Ouest, y compris le Bordelais, l’avance de la végétation atteint jusqu’à un mois. La floraison a été satisfaisante dans l’ensemble. Mais la zone à souffert de violents orages qui auront un impact localement. Tout en ayant un déficit hydrique important qui, s’il se prolongeait, pourrait avoir un effet négatif sur les rendements.
Dans le Languedoc-Roussillon, malgré une diminution des surfaces de production estimée entre 3 et 4 %, le potentiel de production devrait être plus élevé que la faible récolte de 2010. Le cumul des précipitations printanières est proche des normales, écartant pour l’instant le risque de sécheresse. Les vendanges pourraient être avancées de dix jours par rapport à une année normale. A noter, cependant, des dégâts très importants dans l’Aude occasionnés par la grêle, mais localisés à un secteur des Corbières.
Dans les autres vignobles du Sud-Est, la végétation est en avance de deux semaines par rapport à 2010. D’un point de vue sanitaire, la pression de l’oïdium est souvent forte et les ressources hydriques sont pour l’instant évaluées comme suffisantes. Enfin en Corse, un beau développement végétatif laisse entrevoir une récolte similaire à celle de 2010.