Les vingt-deux urgences
dégageant quelque vingt-deux priorités à porter durant la campagne aux
élections chambre d’agriculture. En ligne de mire, la volonté d’«
assurer un projet pour l’agriculture française qui puisse être adapté à
tous les territoires et toutes les filières ».
Offensif, prospectif et constructif
La FNSEA et les JA ont ainsi dévoilé vingt-deux urgences « pour une agriculture diversifiée, performante, de qualité et procurant un revenu », pour reprendre l’expression de Xavier Beulin (lire le détail en encadré ci-dessous). Vingt-deux priorités portées par un projet adapté à tous les territoires et toutes les filières. Les deux syndicats s’engagent ainsi à défendre de meilleures retraites pour les aînés, à mieux faire reconnaître le travail effectué par les agricultrices, à inciter fiscalement les cédants à transmettre leur exploitation, à offrir un soutien personnalisé à tous ceux désireux d’entrer dans la profession : « nous sommes les seuls à proposer un projet intergénérationnel », résumait pour sa part François Thabuis, en dévoilant l’affiche de campagne faite de portraits d’hommes et de femmes du terrain.
Indispensable consultation !
Les vingt-deux urgences s’intéressent aussi au foncier et à la préservation des terres agricoles : FNSEA et JA ont ensemble réaffirmé la nécessité de mettre en place des politiques contre l’étalement des villes, lequel se fait au détriment des espaces agricoles. « Les agriculteurs doivent être consultés préalablement sur tous ces projets ! », ont-ils une nouvelle fois plaidé.
La consultation de la profession en amont est aussi nécessaire, selon eux, concernant toute nouvelle réglementation. La profession souffre de toujours plus de contraintes administratives. « Les exploitants que nous sommes ne supportent plus que, depuis Bruxelles ou Paris, on discute de ce qui est bon et de ce qui ne l’est pas pour nos territoires, sans jamais s’entretenir avec ceux qui sont sur le terrain », dénonçait le président de la FNSEA. « Quand on dit à la chambre d’agriculture de désigner son représentant, pour telle ou telle procédure –et on en a accumulé des dizaines depuis des années–, celui-ci se retrouve isolé, lors des comités, au milieu de l’administration, des ONG… Quelle est la place de l’Agriculture dans tout cela ? », a-t-il dénoncé tout en demandant l’équité au sein de ces comités et la prise en compte du savoir et du savoir-faire de la profession.
Au moins deux des vingt-deux urgences dépassent les frontières nationales : la mise en œuvre d’une politique de l’eau quantitative (par le stockage) et qualitative (par la protection des masses d’eau) ainsi que la défense d’une Politique agricole commune « ambitieuse » avec un budget sécurisé et de moyens d’actions efficaces pour la gestion et l’organisation des marchés.
En détails…
Pour solliciter les suffrages des agriculteurs, la FNSEA et les JA ont présenté les vingt-deux priorités dans lesquelles s’inscrit leur action pour les six ans à venir. En résumé, elles portent sur :
La Pac. Mettre en place « une Pac ambitieuse » dotée d’un budget sécurisé et de moyens d’actions efficaces pour la gestion et l’organisation des marchés.
L’installation : offrir à tout candidat à l’installation –et quel que soit son projet et/ou sa production– un soutien personnalisé, tout en incitant fiscalement les cédants à transmettre leur exploitation à un jeune qui s’installe.
Les retraites : le calcul de la retraite des agriculteurs doit porter sur leurs 25 meilleures années et non plus sur la totalité de la carrière ; la revendication d’une retraite minimale à 75 % du Smic est réaffirmée.
L’eau et les réglementations environnementales : mettre en œuvre une politique de l’eau quantitative par le stockage et qualitative compatible avec le développement de la production agricole. Instaurer un moratoire sur les projets d’extension des zones vulnérables. Evaluer l’impact économique et social de toute réglementation sanitaire ou environnementale.
La ruralité. La profession plaide pour une ruralité vivante, attractive.
Les prédateurs : réguler sans délais les populations de prédateurs et de nuisibles (loups, ours, sangliers, corvidés…).
La bureaucratie : alléger et simplifier les mesures administratives et réduire les délais d’instruction en cours.
L’emploi : réformer le mode de financement de la protection sociale en privilégiant la TVA Emploi, laquelle doit s’appliquer sur les produits importés.
Le foncier : protéger le foncier par des politiques qui pénalisent l’étalement des villes au détriment des espaces agricoles.
La grande distribution : imposer à celle-ci de répercuter la hausse des coûts de production (alimentation animale) et sanctionner les pratiques abusives et déloyales.