Lettre aux Députés et Sénateurs de Saône-et-Loire à propos des retraites agricoles
Dans le cadre du Grand Débat National et à la suite de la publication de la lettre aux Françaises et Français, nous souhaitons, ensemble anciens agriculteurs et actuels, vous alerter sur la gravité de la situation des retraités agricoles.
Le Gouvernement a lancé les travaux de la réforme de la retraite, c'est un chantier essentiel auquel la FDSEA 71 et la section des anciens exploitants, aux côtés de la FNSEA, participe activement pour rétablir de l'équité car les règles de liquidation qui diffèrent et entre régimes défavorisent aujourd'hui les agriculteurs.
Les derniers chiffres du Conseil d'Orientation des Retraites (COR) font état d'une retraite moyenne de 730 euros mensuels pour une carrière complète de non-salarié agricole, bien loin de la moyenne constatée de 1.800 euros pour l'ensemble des retraités français à carrière complète.
Le constat est sans appel : les retraités agricoles semblent contraints de se satisfaire d'une pauvreté dont on ne parle pas. Nous ne pouvons collectivement nous résigner à voir ce déclassement silencieux s'opérer.
Il est vrai que le très faible niveau de pension des retraites agricoles ne date pas d'aujourd'hui, nous en sommes pleinement conscients, mais nous constatons aussi que les récentes décisions prises par le Gouvernement semblent aller à contrecourant d'une amélioration pérenne de leur situation.
Afin d'assurer une véritable prise en compte des petites retraites, nous demandons une forfaitisation de la revalorisation annuelle, comme nous revendiquons la forfaitisation de la bonification de 10% pour les parents d'au moins trois enfants.
Mais pour commencer à résoudre les problèmes les plus importants et de manière structurelle, il est nécessaire de revoir le niveau minimal de pension des retraités agricoles aujourd'hui fixé à 75% du SMIC. Il doit évoluer pour atteindre 85% du SMIC (environ 950€ par mois). C'est le rôle de la solidarité nationale de permettre à chacun de vivre dignement après une vie de travail.
L'urgence est réelle. Nos retraités nous font quotidiennement remonter leur sentiment d'abandon.
Certains de l'attention que vous porterez à ce courrier, nous vous prions de bien vouloir agréer, Madame, Monsieur, l'expression de notre haute considération.
La Présidente de la SDAE, Le Président de la FDSEA 71
Danièle JAILLET Bernard LACOUR