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INITIATIVES

Maintenir et moderniser les offres de santé

Face à un accès aux soins de plus en plus limité dans les territoires ruraux, la Région Auvergne-Rhône-Alpes et l’Agence régionale de santé (ARS) essaient d’apporter des solutions.

Maintenir et moderniser les offres de santé
En Auvergne-Rhône-Alpes, nous comptons en moyenne 30 officines pour 100 000 habitants. ©Shutterstock

Devant les difficultés croissantes en termes de santé, la Région Auvergne-Rhône-Alpes a fait de l’accès aux soins une des priorités de son action depuis une dizaine d’années. Dans le cadre de son plan Santé, elle a souhaité apporter un soutien aux officines de proximité en milieu rural. « Nous avons recensé près de 2 450 pharmacies dans notre région, avec une densité très inégale. Nous comptons en moyenne 30 officines pour 100 000 habitants. Des départements comme l’Ain, la Loire, la Drôme ou encore l’Ardèche, présentent des densités inférieures à la moyenne régionale, contrairement au Rhône, au Cantal ou encore au Puy-de-Dôme qui ont un nombre d’officines supérieur ou égal à la moyenne », expose Laurence Fautra, vice-présidente de la Région Aura déléguée à la santé. De plus, le recensement a permis de mettre en évidence la fermeture de 19 officines par an sur les dix dernières années. Un déclin inquiétant, qui a encouragé la Région à accompagner les pharmacies rurales pour les aider à se maintenir dans ces territoires parfois isolés. À l’issue de la dernière commission, en date du 14 février, treize pharmacies ont été soutenues à hauteur de 300 000 €, pour aider à la transmission et reprise de l’officine, à l’amélioration du système informatique, à la création d’une cabine confidentielle pour la vaccination ou la télémédecine, à des travaux de sécurisation, à l’acquisition de véhicules, etc.

Lancement du Médicobus

« L’idée est de renforcer l’attractivité de ces officines en zone rurale », soutient Laurence Fautra. Plusieurs conditions sont nécessaires pour être éligibles : être la seule officine implantée à l’échelle de la commune, se situer au sein d’une commune identifiée comme rurale et afficher un chiffre d’affaires inférieur à 1,20 M€. La Région intervient à concurrence de 50 %, pour des dépenses dans la limite d’un plafond de 30 000 €. « Ce dispositif, unique en France, rentre dans notre programme d’aménagement du territoire. Toutefois, la Région n’a aucune compétence en santé publique », rappelle Laurence Fautra. Au printemps 2025, un autre service sera proposé dans les territoires ruraux, avec le lancement du Médicobus. Ce service itinérant permettra de proposer une offre de médecine générale dans les zones rurales, dépourvues de médecins traitants. Cette démarche « d’aller-vers », proposée à titre expérimentale pour une durée de trois ans dans les départements de la Loire et de la Drôme, s’inscrit dans le plan France Ruralités, annoncé par le gouvernement en juin 2023. « Il s’agit en priorité d’une offre de soins généralistes, complémentaire à l'offre de soins déjà existante, avec l’objectif de réinsérer les patients isolés, personnes âgées, personnes en affection de longue durée (ALD) sans médecin traitant dans un parcours de prise en charge et de réaliser une consultation médicale de premier recours », a indiqué l’ARS dans un communiqué en date du 10 juillet 2024.

Amandine Priolet

 

Laurence Fautra, vice-présidente de la Région Aura déléguée à la santé. ©Région_Aura