Marche avant
Incontestablement, il s’est passé quelque chose sur cette édition 2018 du Salon de l’agriculture. Dans tous les débats sur les plateaux télé – et ils étaient nombreux –, dans tous les stands, il était question de la prise en compte de la demande sociétale et de celle des consommateurs.

Les années précédentes, le monde agricole répondait majoritairement aux diverses accusations par de la justification, ce qui était interprété par nos concitoyens par : « Voilà pourquoi nous ne voulons rien changer ».
Cette année, le Salon de l’agriculture a vu fleurir un grand nombre d’initiatives positives susceptibles de rassurer les consommateurs. La plus remarquable est sans doute celle de la FNSEA ; entraînant avec elle 35 organisations, avec son contrat de solutions sur les phytos. Mais il y en avait bien d’autres. On peut ainsi citer le zéro résidu dans les fruits et légumes, la démarche Ferme France, le pacte sociétal de la filière bovine ou encore la structuration d’une filière porc bio, alors qu’une démarche de porc sans antibiotique vient récemment d’être annoncée.
Les États généraux de l’alimentation seraient-ils en train de produire leurs effets ? Une chose est sûre : l’introspection qu’ont dû faire toutes les filières pour répondre à la demande du président de la République de livrer un plan de filière « en mode start-up », comme dit Christiane Lambert, les a obligées à avoir une réflexion sur leur marge de progression.
Par ailleurs, une responsable "agriculture" d’une association de consommateurs me confiait que le fait d’avoir été obligée de lire la totalité des plans de filière lui avait permis de mieux comprendre les enjeux. L’agriculture française relève la tête et va de l’avant. À condition que les résultats économiques suivent.
Nicole OUVRARD