Marchés fonciers 2016 : Le prix de l’hectare de terre et de prés libres en hausse de 0,4 %
Libres ou loués, les marchés des terres et des prés résistent à la baisse des revenus agricoles. 357 000 ha ont été vendus l’an dernier et 262 000 ha ont été transférés via des parts de sociétés d’exploitation.

La FNSafer a livré, le 30 mai dernier, les dernières tendances des marchés fonciers ruraux. « L’an passé, le marché des terres et des prés a poursuivi sa progression depuis le creux de 2009 », souligne la FNSafer. Les volumes du marché atteignent 80 010 transactions, en hausse de 6,1 % sur un an. Ils portent sur 357 900 hectares (ha) pour un chiffre d’affaires de 4 milliards d’euros, en hausse de 13,5 % par rapport à 2015. Environ 0,69 % des terres et des prés libres et 0,77 % des surfaces louées ont été échangées. Le prix de l’hectare de terre et de pré libres non bâtis était en moyenne de 6 030 € en 2016. Il a progressé de 0,4 % sur un an. Le marché résiste à la crise et aux faibles revenus agricoles. En 10 ans, la valeur des terres et des prés libres a augmenté de 36 % au niveau national. Le prix des prés et des terres loués non bâtis a progressé, l’an passé encore, plus rapidement. L’hectare vaut dorénavant 4 550 €, en hausse de 1,9 %. Ce marché est porté par l’intérêt croissant des investisseurs pour acquérir du foncier. Le rendement locatif est en effet supérieur à celui de nombreux autres produits de placement. Mais le prix de l’hectare loué reste, néanmoins, inférieur à l’hectare libre car le droit de préemption des fermiers en place limite la concurrence des autres candidats à l’acquisition. Ces moyennes nationales masquent toujours autant d’écarts de valeur entre les départements et les petites régions. La hiérarchie des prix reste inchangée. D’importantes disparités demeurent aussi entre les bassins de production. Les régions céréalières portent les marchés fonciers. L’hectare libre de terre ou de pré vaut en moyenne 7 460 € dans les zones de grandes cultures contre 4 530 € en zones d’élevage. L’écart s’est accru en 20 ans mais il se resserre avec les zones en polyculture-élevage (6 020 €/ha) où les prix croissent plus vite. Même phénomène sur les marchés des terres et des prés loués mais avec des niveaux de prix plus faibles.
Au sein de l’Union européenne
La France est parmi les grands pays agricoles, celui où les acquisitions de terres, de prés et de vignes sont les plus avantageuses, aussi bien en termes de prix, qu’en termes de valeur ajoutée produite à l’hectare. Même en Pologne, le prix du foncier est plus élevé ! Les marchés fonciers français ne représentent qu’une fraction des échanges de foncier. Cette année, la transmission aux Safer des projets de vente de parts ou d’actions de sociétés en pleine propriété (une conséquence de la loi d’avenir de 2014) a permis d’apprécier l’importance de ce marché parallèle. Mais les chiffres disponibles ne sont pas définitifs, précise la FNSafer. Ce marché échappait jusqu’à présent à toute approche et par conséquent à toute analyse. Les Gfa, les Gfr et les Sci ont vendu l’équivalent de 13 000 hectares l’an passé, soit environ 50 % de la valeur de la capitalisation des sociétés faisant l’objet d’une transaction. Au total, le marché a porté sur 85 millions d’euros. Les acquéreurs sont majoritairement des personnes physiques non agricoles (54 %). Les sociétés non agricoles ne représentent que 4 % des acquéreurs mais elles réalisent 18 % des valeurs des transactions. Les cessions de parts de ces sociétés d’exploitation (Gaec, Earl, Scea, sa ou Sarl à vocation agricole) équivalent à la vente de 262 000 hectares. Elles n’étaient pas, jusqu’à présent, notifiés aux Safer. En 2016, les sociétés foncières ont ainsi dénombré 4 490 transactions pour 3 730 sociétés d’exploitation et pour un montant de 775 millions d’euros. En moyenne, 2,4 % des sociétés d’exploitations agricole ont échangé des parts ou des actions mais les Gaec ont été les plus dynamiques (3,9 %). Les étrangers sont à l’origine de 5 % de la valeur des cessions de parts et d’actions alors que les transactions n’ont porté que sur 1,2 % des parts de société échangées. Ils sont majoritairement européens (Belges, Suisses, Britanniques). Sur les 64 transactions d’étrangers enregistrées par les Safer, seules 5 % sont le fait de Chinois et de citoyens d’Hong Kong.