Martine Marquet : une carrière au service des éleveurs
Le 16 juin à Vendenesse-lès-Charolles, à l’issue de l’assemblée générale d’Alsoni Conseil Elevage, Martine Marquet s’est vue remettre la médaille de Chevalier de l’ordre du Mérite agricole. L’occasion de rendre hommage à une cheville ouvrière du développement agricole départemental.
En présence de nombreuses personnalités dont le sénateur Jean-Paul Emorine, le président de la chambre d’agriculture Christian Decerle, Christian Bajard représentant la FDSEA ou encore Frédéric Brochot, vice-président du Conseil départemental, une sympathique cérémonie a été l’occasion de rendre hommage à celle qui a œuvré durant 35 ans au service de l’élevage de Saône-et-Loire. Chef du service Elevage de la chambre d’agriculture durant seize ans, directrice de Bovins Croissance 71 jusqu’à l’an dernier, Martine Marquet aura été l’une des chevilles ouvrières du développement technique de l’élevage départemental depuis le début des années 1980. Parmi les actions marquantes auxquelles Martine a pris part : la naissance de la station d’évaluation de Jalogny ; le développement de Bovitel…
Au fil d’une carrière riche et évolutive qui lui a permis de balayer tous les maillons de la filière ; « de la génétique aux conserves de viande », comme elle le résume elle-même, Martine s’est retrouvée force motrice du projet d’IGP Charolais de Bourgogne. A La tête de l’association Institut charolais, elle a participé à la création de la fameuse Halle technologique du lycée Wittmer ; « un outil précurseur pour la valorisation des viandes », commentait Christian Decerle.
Directrice de Bovins croissance 71, elle a beaucoup œuvré pour le rapprochement entre l’Allier, la Nièvre et la Saône-et-Loire, donnant ainsi la naissance à Alsoni. Autant de projets qui lui tenaient beaucoup à cœur et pour lesquels elle s’est investie sans retenue, faisant partager son « énergie débordante, canalisant nos idées… », témoignait Pierre-Yves Vannier.
Milieu très masculin
Bien au-delà des indiscutables compétences techniques, Martine Marquet a fait montre d’indéniables qualités humaines. « Avec votre sagesse bienveillante, vous m’avez appris la diplomatie », confiait Pierre-Yves Vannier, évoquant son accession à la présidence de Bovins croissance 71 à seulement 27 ans. Car si tous évoquaient une force de caractère impressionnante, citant sa ténacité ou son obstination, ils louaient aussi une capacité d’écoute, de dialogue qui ont indiscutablement servi dans les dossiers complexes que Martine a eu à gérer. Et puis, du caractère il en fallait lorsque la jeune ingénieure est arrivée au début des années 1980 dans ce milieu charolais traditionnel, passionné et très masculin… Parvenir à jongler avec les innombrables susceptibilités de ce petit monde turbulent n’est pas une mince affaire ! Martine a parfaitement su le faire, sachant en saisir toutes les subtilités. « Personne n’est irremplaçables, mais certains sont plus difficiles à remplacer que d’autres », résumait Pierre-Yves Vannier.
Positiver
Accueillant cet hommage avec beaucoup de retenue, Martine Marquet a préféré humblement dédier cette distinction aux éleveurs et autres collaborateurs qu’elle a côtoyés dans ses missions. Prônant encore et toujours l’ouverture d’esprit - même en technique -, l’ancienne cheville ouvrière du développement agricole espérait que les éleveurs « sachent trouver leur dynamisme indispensable tout en gardant leur unité ». Enfin, évoquant une crise agricole « qui me fait mal », Martine Marquet confiait son questionnement : « à quoi avons-nous servi ? Mais si nous n’avions pas construit tout ça, où en serions-nous aujourd’hui ? », s’interrogeait-elle. Se voulant toujours positive, l’ancienne ingénieure agricole encourageait les éleveurs à regarder les nombreux atouts du bassin allaitant qui restent encore à valoriser.