Mobilisation générale pour un premier avertissement
" N’importons pas l’agriculture dont nous ne voulons pas ! ". Tel est le mot d'ordre lancé par la FRSEA de Bourgogne Franche-Comté, qui appelle clairement à une mobilisation générale pour un premier avertissement !
L'éditorial de Frédéric Perrot, son président., qui témoigne du profond ras-le-bol qui a gangé le monde agricole dans son ensemble.

Le projet de loi issu des États généraux de l’alimentation se précise. S'il y a quelques avancées comme la prise en compte des coûts de production, les agriculteurs ont bien du mal à identifier clairement l’impact réel de cette loi sur leurs revenus.
Par contre, les contradictions du Gouvernement s’accumulent en proposant un marché de dupe : il faudrait monter en gamme, segmenter, pour aller chercher de la valeur ajoutée et un hypothétique revenu. Mais cette stratégie n’est pas possible pour toutes les productions agricoles.
Dès lors, comment maintenir nos modes de production et garantir une alimentation saine aux consommateurs, tout en laissant entrer, à tout va sur nos marchés, des marchandises à bas prix avec des standards nettement inférieurs à nos productions (viande hormonée non tracée…) et sans commune mesure avec nos productions françaises ?
Comment être compétitifs alors même que nos concurrents n’ont pas les mêmes charges, et encore moins les mêmes contraintes ?
Face à tant d’incohérences, le monde agricole ressent une profonde injustice. Il se sent floué et les agriculteurs savent aussi que la confiance des consommateurs peut en être durablement altérée.
Au-delà des grands discours, la France doit plus que jamais protéger ses paysans et ses modes de production !
A ce titre, nous demandons l’arrêt des importations en provenance des pays tiers qui ne respectent pas nos conditions de production (Mercosur, CETA, Mexique, Australie, Nouvelle-Zélande…) qui ont été négociés sur le dos de la seule agriculture sur le principe "Des voitures contre du soja" ou "Des avions contre de l’huile de palme qui qui concurrence notre colza "...
Face à l’accumulation des charges, nous demandons des études d’impact en cas de nouvelles réglementations et l’arrêt - une bonne fois pour toute ! -de la surtransposition des textes européens.
Pour apporter des réponses opérationnelles aux dossiers environnementaux, le Gouvernement doit s’appuyer sur le contrat de solutions que nous proposons. Nous demandons un allègement du coût du travail, pour permettre aux employeurs agricoles d’être compétitifs par rapport à leurs concurrents.
Enfin, les plans de filières doivent déboucher rapidement sur la mobilisation de moyens d’investissement pour les exploitations.
A partir de cette plate-forme de revendications, nous vous donnons rendez-vous pour participer à l’action syndicale du 10 juin. Les agriculteurs et les jeunes agriculteurs de Bourgogne Franche-Comté iront en renfort des actions conduites dans les départements voisins pour bloquer les raffineries et crier leur ras-le-bol de n'être ni entendus, ni pris en considération !