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École atypique

Mon école est dans les bois...

La rentrée scolaire de septembre a été marquée par l’ouverture de la première école « dans les bois » de la Saône-et-Loire. Établie pour l'instant dans les locaux de l’auberge du Mont Saint Romain, l’école accueille dix enfants répartis en deux groupes. L’enseignement y est atypique car il se déroule en grande partie en extérieur.

Mon école est dans les bois...

Ce matin-là, les enfants arrivent pour la plupart chaussés de bottes et équipés d’un chapeau et d’un sac à dos. Les "maîtresses" quant à elles, portent chaussures de marche, pantalon de randonnée et ont elles aussi un sac à dos. Mais ce matin-là ne sera pas exceptionnel dans l’année : c’est la tenue idéale pour venir à l’école « Grandir en nature ».
Tout le monde est là pour 9h, débute alors le rituel du matin : comptines et chansons en ronde tous ensemble pour se dire bonjour et saluer la nature. Il faut dire que depuis le mont Saint-Romain, la vue sur les bois environnants et la plaine de la Saône est exceptionnelle !

Allumer le feu

Ensuite, les trois « grandes » CP-CE1 vont en classe avec Céline, professeur de classe, les sept « petits » âgés de 4 et 5 ans, le groupe « jardin d’enfant », partent en direction des bois.
En moins de cinq minutes, les voici arrivés dans leur classe composée d’un canapé forestier et protégée d’une bâche. Au centre, des pierres forment un foyer où tout à l’heure la tisane du matin va chauffer. « La règle est simple : les enfants peuvent aller où ils veulent, tant qu’ils voient le campement », explique Florence Milhiet, à l'origine du projet et l'une des jardinières d'enfants. Et l’expérience montre qu’il n’y a pas de crainte à avoir, « à partir du moment où l’on n'est pas sur leur dos, ils ne cherchent pas à s’éloigner. À trois mètres, ils sont déjà dans leur univers ».
Chacun commence la matinée par faire ce qu’il souhaite. « Le principe est de laisser vivre l’exploration et l’initiative personnelle, de susciter l’éveil et la curiosité ». La plupart se précipite vers la balançoire, une corde installée entre des arbres. Quant à Raphaël, il préfère rester près de Clara, la seconde jardinière d’enfant : il veut l’aider à faire le feu et c’est même lui qui craquera l’allumette !
Florence est plus désignée à la surveillance des enfants dans les bois. Mais hors de question de rester statique : « nous devons montrer l’exemple et être tout le temps dans l’action. Là je vais préparer les boules de laine pour l’activité de cet après-midi ».
La transition d’une activité à l’autre (modelage, peinture, bricolage, fabrication du pain, etc) n’est « jamais dans les ordres », à chacun de rejoindre ou non le groupe, « le jeu libre est respecté ».

Et sous la pluie ?

En ce début d’année, les journées sont plutôt agréables pour rester dehors, qu’en sera-t-il d’ici quelques jours ? « La pluie ne dérange que les adultes, les enfants eux adorent patauger, souligne Florence Milhiet. Pour ce qui est du froid, le meilleur moyen de le combattre est d’être toujours en mouvement. Malgré tout, la limite du groupe reste le confort de chaque enfant : si l’un d’eux n’est pas bien, tout le groupe retournera dans les locaux ». Le groupe jardin d’enfant débute l’après-midi par une sieste avant de faire une activité manuelle dans les locaux.
Pour le groupe des grandes, l’ordre est inversé : le matin, les apprentissages « obligatoires » se passent en classe et les après-midi sont consacrées aux sorties dans les bois.
Avec cet enseignement basé sur la manipulation, l’observation de la nature au fil des saisons, l’expérimentation dès le plus jeune âge, ils « font plus facilement par la suite les correspondances entre les mots et les images, les théories et les pratiques, puisqu’ils ont commencé par la pratique ».
« Dans le cadre d’un cours sur la mythologie nordique, les enfants pourront être amenés à construire un drakkar, ce qui leur fera travailler la géométrie, la conception d’une maquette, les calculs, etc ».
Et s'il n'y a pas de coin du polisson, il n'y a pas de récompenses non plus. « L'enfant doit apprendre à apprendre pour lui, et non pour faire plaisir à l'adulte ». Une pédagogie décidément très différente de ce que l'on connaît habituellement.

Mon école est dans les bois...

Mon école est dans les bois...

Ce matin-là, les enfants arrivent pour la plupart chaussés de bottes et équipés d’un chapeau et d’un sac à dos. Les "maîtresses" quant à elles, portent chaussures de marche, pantalon de randonnée et ont elles aussi un sac à dos. Mais ce matin-là ne sera pas exceptionnel dans l’année : c’est la tenue idéale pour venir à l’école « Grandir en nature ».
Tout le monde est là pour 9h, débute alors le rituel du matin : comptines et chansons en ronde tous ensemble pour se dire bonjour et saluer la nature. Il faut dire que depuis le mont Saint-Romain, la vue sur les bois environnants et la plaine de la Saône est exceptionnelle !

Allumer le feu

Ensuite, les trois « grandes » CP-CE1 vont en classe avec Céline, professeur de classe, les sept « petits » âgés de 4 et 5 ans, le groupe « jardin d’enfant », partent en direction des bois.
En moins de cinq minutes, les voici arrivés dans leur classe composée d’un canapé forestier et protégée d’une bâche. Au centre, des pierres forment un foyer où tout à l’heure la tisane du matin va chauffer. « La règle est simple : les enfants peuvent aller où ils veulent, tant qu’ils voient le campement », explique Florence Milhiet, à l'origine du projet et l'une des jardinières d'enfants. Et l’expérience montre qu’il n’y a pas de crainte à avoir, « à partir du moment où l’on n'est pas sur leur dos, ils ne cherchent pas à s’éloigner. À trois mètres, ils sont déjà dans leur univers ».
Chacun commence la matinée par faire ce qu’il souhaite. « Le principe est de laisser vivre l’exploration et l’initiative personnelle, de susciter l’éveil et la curiosité ». La plupart se précipite vers la balançoire, une corde installée entre des arbres. Quant à Raphaël, il préfère rester près de Clara, la seconde jardinière d’enfant : il veut l’aider à faire le feu et c’est même lui qui craquera l’allumette !
Florence est plus désignée à la surveillance des enfants dans les bois. Mais hors de question de rester statique : « nous devons montrer l’exemple et être tout le temps dans l’action. Là je vais préparer les boules de laine pour l’activité de cet après-midi ».
La transition d’une activité à l’autre (modelage, peinture, bricolage, fabrication du pain, etc) n’est « jamais dans les ordres », à chacun de rejoindre ou non le groupe, « le jeu libre est respecté ».

Et sous la pluie ?

En ce début d’année, les journées sont plutôt agréables pour rester dehors, qu’en sera-t-il d’ici quelques jours ? « La pluie ne dérange que les adultes, les enfants eux adorent patauger, souligne Florence Milhiet. Pour ce qui est du froid, le meilleur moyen de le combattre est d’être toujours en mouvement. Malgré tout, la limite du groupe reste le confort de chaque enfant : si l’un d’eux n’est pas bien, tout le groupe retournera dans les locaux ». Le groupe jardin d’enfant débute l’après-midi par une sieste avant de faire une activité manuelle dans les locaux.
Pour le groupe des grandes, l’ordre est inversé : le matin, les apprentissages « obligatoires » se passent en classe et les après-midi sont consacrées aux sorties dans les bois.
Avec cet enseignement basé sur la manipulation, l’observation de la nature au fil des saisons, l’expérimentation dès le plus jeune âge, ils « font plus facilement par la suite les correspondances entre les mots et les images, les théories et les pratiques, puisqu’ils ont commencé par la pratique ».
« Dans le cadre d’un cours sur la mythologie nordique, les enfants pourront être amenés à construire un drakkar, ce qui leur fera travailler la géométrie, la conception d’une maquette, les calculs, etc ».
Et s'il n'y a pas de coin du polisson, il n'y a pas de récompenses non plus. « L'enfant doit apprendre à apprendre pour lui, et non pour faire plaisir à l'adulte ». Une pédagogie décidément très différente de ce que l'on connaît habituellement.

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