Accès au contenu
Crise bovine

N'en déplaise aux uns ou aux autres, la crise bovine frappe nombre d'exploitations dans notre bassin allaitant

La crise bovine est une réalité. Les éleveurs le savent. Et si certains semblent feindre de ne plus la voir, elle est bel et bien là. Avis à la filière, avis aussi aux faiseurs de promesses… au travers du coup de gueule - ou du cri d’effroi ? - de Fabrice Voillot.

N'en déplaise aux uns ou aux autres, la crise bovine frappe nombre d'exploitations dans notre bassin allaitant

Mercredi 23 janvier, 20 h 10.

Dans un silence absolu

La crise qui touche le monde de l’élevage plonge la profession dans un silence absolu. Plus un bruit, plus un mot, que dalle, nada.

Tels des animaux sauvages avant l’ouragan Irma, les éleveurs, les éleveuses savent qu’il va se passer quelque chose. Des vaches grasses à 3,40 € qui tardent à partir, des broutards à 2,57 € et des vaches maigres qui ne trouvent plus preneur… Comme si l’on avait plus besoin de rien.

Plus personne n’est capable d’expliquer cette situation déprimante. Il ne faut plus rien. "Mon bon ami, si tu me donnes tes animaux, je veux bien faire un effort pour t’en débarrasser"…

Non, à croire qu’il ne faut plus rien, à tel point que des demies, des quarts de carcasse se retrouvent valorisés en "Cœur de gamme". On ne vous classe même plus tout votre animal en "Cœur de gamme", non juste une partie, la honte ! Les uns créent "Eleveur & Engagé", les autres font tout leur possible pour tuer le poussin dans l’œuf… Même chose pour "C’est qui le patron ?!". A croire que nous sommes réellement condamnés à être la variable d’ajustement d’un jeu de bonneteau nauséabond.

Et pendant ce temps là, dans un silence absolu, dans leurs cours de ferme, dans leurs stabulations - toutes mises aux normes ! -, les éleveurs, les éleveuses n’y croient plus. Non seulement n’y croient plus, mais pire encore ils et elles déconseillent à leurs enfants de mettre le doigt dans l’engrenage morbide qu’est devenu l’élevage dans notre département.

A quand le réveil des consciences ? ».

La question est posée. Même si elle dérange.