Accès au contenu
Sécheresse 2011

Ne pas relâcher les efforts

A la cellule paille et en dépit du retour des pluies, l’heure n’est pas à la relâche. Les tonnages de paille sont à rapatrier, dans un contexte où les pouvoirs publics sont aux abonnés absents…
120620--DSC_0001.JPG
Lors de la session de la chambre d'agriculture, jeudi dernier à Fontaines, le président de la FDSEA, Yves Bonnot, a dressé un premier bilan des trois mois d'activité de la cellule paille.
Rappelant le contexte particulièrement sévère de sécheresse printanière qui avait conduit à la mobilisation professionnelle de tous, le président de la FDSEA se félicitait des conséquences que cette prise de conscience précoce avait indéniablement permis, à commencer par une moralisation des prix, mais aussi une garantie sur les volumes disponibles. Il remerciait à ce sujet tous ceux qui se sont mobilisés pour presser, rassembler, charger, mais aussi transporter dans des conditions qui n’ont pas été des plus faciles, la pluie – tant attendue chez nous – étant venue perturber les chantiers.
Pour le moment, plus de 50 % des volumes commandés ont d’ores et déjà été livrés, soit un peu plus de 20.000 tonnes de paille, ce qui représente pas moins de 1.400 voyages en camions depuis l’Yonne, la Seine-et-Marne, l’Oise ou encore l’Aisne. Reste cependant encore à rapatrier d’importants volumes, dans un contexte peu aisé : « le transport des volumes restant vers les zones d’élevage est loin d’être réglé », mettait-il en garde alors que des incertitudes pèsent sur la pérennité de la gratuité des autoroutes, pour l’instant reconduit jusqu’au 30 septembre. Il faut impérativement à ce sujet obtenir la reconduction de la mesure jusqu'à fin novembre au minimum.
Trente camions circulent actuellement chaque jour et l’objectif de la cellule paille est d’acheminer le plus rapidement possible les volumes restant pour garantir des livraisons de qualité. A ce sujet, Yves Bonnot interpellait les pouvoirs publics pour déplorer le manque de soutien apporté dans ce dossier, une réalité loin des affichages réalisés devant les médias par la SNCF, l’armée… « Nous avons besoin d’un vrai signal des pouvoirs publics sur la gratuité des autoroutes pour conserver la dynamique engagée et conserver un coût de transport raisonnable. Et si aucun signe n’est donné, toute l’énergie, tous les moyens humains, matériels et financiers pourraient être réduits à néant dans les jours à venir… ».


Grosse déception


Profitant de la présence du préfet de Saône-et-Loire et du représentant du conseil général à la session de la chambre, Yves Bonnot s’est fait le porte-parole de la profession quant à la déception sur la gestion du dossier sécheresse par les pouvoirs publics. « Non, la sécheresse n’est pas derrière nous ! Cet épisode ne sera terminé que le 1er avril prochain pour nos élevages, pas avant ! », rappelait-il déplorant la faiblesse et la totale insuffisance des fonds alloués au fonds calamités alors que les élevages doivent faire face à des surcoûts de l’ordre de 20.000 à 30.000 €. Dans ce contexte, le report et la faiblesse de l’avance calamités sont mal perçus : « en 2003, 43 millions d’€ avaient été alloués au fond calamités pour la Saône-et-Loire. On parle cette année de seulement 4,5 millions… Ce n’est pas à la hauteur des réalités ! » Conséquence, ce ne sont pas les 30 euros par UGB initialement évoqués par le ministre lui-même qui devraient être alloués, mais plutôt entre 9 et 12 euros par UGB... Des données que ne démentait pas le préfet puisque ce dernier évoquait une somme moyenne de 1.400 euros d'acompte calamités pour les quelques 3.500 dossiers déposés.
Depuis, une nouvelle déception est apparue au regard de la façon dont le dégrèvement de TNFB risquait d’être appliqué… Bref, « l’Etat n’est pas au rendez-vous de la crise que nous traversons », concluait le président de la FDSEA.