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OCM viticole

Non aux aides à l’hectare

Le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, est opposé au basculement
des aides à la viticulture vers les droits à paiement de base (DPB),
a-t-il déclaré le 20 février, après avoir assisté, fait exceptionnel, au
conseil spécialisé "vin" de FranceAgriMer. Une application des DPB à
cette filière, à la place de l’OCM viticole actuelle, ne lui permettrait
plus de mener des actions structurantes, a-t-il expliqué.
Par Publié par Cédric Michelin
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Sortant du conseil spécialisé "vin" de FranceAgriMer auquel il a tenu à assister, pour se rendre compte des préoccupations des professionnels, Stéphane Le foll a affirmé son soutien aux positions de la profession viticole française pour le maintien de l’OCM du secteur, alors que la Commission européenne penche pour des aides directes à l’hectare, comme pour les céréales et les prairies.

Les citoyens ne comprendraient pas



La filière viticole souhaite continuer à être soutenue pour ses actions d’investissement, de modernisation et de promotion « plutôt que de basculer dans un système d’aides directes à l’hectare, qui ne permettrait pas, j’en suis convaincu, de mener des stratégies », a souligné le ministre de l’Agriculture. « Je suis en ligne avec la profession », a-t-il précisé, ajoutant que la discussion est entamée avec la Commission, mais que celle-ci croit « au tout DPB ». en outre, « les citoyens ne comprendraient pas que l’on verse des aides à des châteaux du Bordelais ou à des domaines de Champagne. Imaginez des aides aux surfaces de grands crus ! ».
« Nous préférons investir dans de nouveaux cépages, nous préférons moderniser nos outils, nous préférons faire la promotion de nos produits à l’export. Une aide à l’hectare de 80 à 100 euros n’aurait pas de sens », a complété Jérôme Despey, président du conseil spécialisé de FranceAgriMer.


Droits de plantation : « Nous devons rester vigilants »



Le ministre de l’Agriculture a profité de cette incursion dans les dossiers viticoles de FranceAgriMer pour rappeler que malgré la position de décembre dernier du Groupe à haut niveau européen (GHN) en faveur de droits de plantation, « nous devons rester vigilants ». En effet, en dépit de la plate-forme de quatorze pays producteurs de vins de l’Union européenne demandant, à la suite de la France et de l’Allemagne pendant l’automne, un coup d’arrêt au projet de la Commission d’abolir les droits de plantation, il faudra « veiller à ce qui sera mis sur la table de négociation ». Après l’OCM viticole et les droits de plantation, Stéphane Le Foll a abordé un troisième sujet, celui de la maladie du bois, maladie associée à des champignons qui provoquent un dépérissement de la vigne. « Il faut un programme de recherche à l’échelle européenne. Je prendrai l’initiative au niveau de l’Europe », a-t-il promis. La maladie du bois affecte 20 à 30 % des pieds de vigne, et ces pieds affectés ont un taux de mortalité de 20 %, selon Jérôme Despey. Enfin, le ministre s’est félicité des « échanges fructueux » avec les représentants de la filière viticole lors de ce conseil, mettant en avant le travail « parfaitement cohérent » et la volonté de promouvoir la filière. « Cette filière est très importante », a-t-il conclu.