Accès au contenu
Christophe Brenot

Nous sommes sur la corde raide

Président de l’Union Viticole de Saône et Loire, Christophe Brenot tire le signal d’alarme concernant non seulement certaines évolutions législatives mais aussi la décision de hausse de plusieurs taxes. Des choix éminemment politiques qui risquent d’avoir des conséquences graves sur la survie même des exploitations.

Nous sommes sur la corde raide

Loin d’être dogmatique, Christophe Brenot admet qu’il est tout à fait compréhensible que la profession viticole fasse des efforts. Mais pas à n’importe quel prix. « Les décisions actuelles vont dans le sens de la baisse de l’utilisation des produits phytosanitaires les plus nocifs. Ce que je peux parfaitement comprendre. Toutefois, il faut avoir parfaitement conscience que si nous utilisons des produits moins performants, nous serons obligés de passer plus souvent dans les vignes. Avec, comme conséquence, une plus grande utilisation de carburant. Nous aurons, de ce fait, un coût plus élevé d’autant plus que si nous changeons nos méthodes culturales, il faudra acheter de nouveaux matériels. » Avec, comme autre impact, un temps de travail en augmentation.

Des coûts supplémentaires

Face à ces hausses programmées, Christophe Brenot se pose de nombreuses questions. « Il faudrait pouvoir répercuter de telles hausses. Mais si nous augmentons nos tarifs à la bouteille de 1, 2 voire 3 €, il y a le risque de perdre des clients qui iront vers d’autres vins moins chers, notamment venant de l’étranger. On se rend compte que nous avons un Etat de plus en plus déconnecté de la réalité du terrain. Pas qu’au niveau de la viticulture mais aussi de l’ensemble de l’agriculture et de la ruralité. Je suis d’accord pour évoluer dans nos métiers mais il faut laisser la société avancer à son rythme. Aujourd’hui, nous sommes sur la corde raide. Il faut aussi arrêter de changer en permanence les règles. L’accumulation des contraintes est pesante. Sans oublier la surcharge administrative suite au désengagement de l’Etat depuis de nombreuses années. »

Même si le secteur agricole bénéfice d’une fiscalité réduite du GNR (Gazole non routier), ledit GNR (qui a augmenté de 47,6 % entre 2016 et 2018) subit toutefois la hausse du prix du pétrole. En outre, cette hausse du prix du pétrole entraîne une augmentation du prix des intrants et en particulier des engrais. Des charges supplémentaires qui interviennent alors que bon nombre de trésoreries sont au plus bas en raison des aléas économiques et climatiques.

La ruralité touchée de plein fouet

L’autre problématique qui se pose au monde rural dans sa globalité et ardemment défendue par le gouvernement actuel qui n’entend pas faire machine arrière est de poursuivre à marche forcée la hausse des prix du carburant. Un carburant qui, rappelons-le, est composé à plus de 60% de taxes. Le seul prix du gazole a grimpé de près de 25 % en une seule année. Un coup de bambou fiscal qui va se poursuivre dans les prochaines années. Le précédent et actuel gouvernements ont, en effet, prévu de relever progressivement la taxe carbone, ce prélèvement pesant sur les produits énergétiques en fonction de leur émission de CO2, jusqu’en 2022. Ainsi, en 2019, cela devrait entraîner une hausse du prix du gazole de 6,5 centimes d’euros par litre et de 2,9 centimes pour l’essence selon les calculs de l’Union française des industries pétrolières (Ufip). En 2022, le prix du gazole pourrait tutoyer voire dépasser les 1,70 euros par litre !

Nous sommes sur la corde raide

Nous sommes sur la corde raide

Loin d’être dogmatique, Christophe Brenot admet qu’il est tout à fait compréhensible que la profession viticole fasse des efforts. Mais pas à n’importe quel prix. « Les décisions actuelles vont dans le sens de la baisse de l’utilisation des produits phytosanitaires les plus nocifs. Ce que je peux parfaitement comprendre. Toutefois, il faut avoir parfaitement conscience que si nous utilisons des produits moins performants, nous serons obligés de passer plus souvent dans les vignes. Avec, comme conséquence, une plus grande utilisation de carburant. Nous aurons, de ce fait, un coût plus élevé d’autant plus que si nous changeons nos méthodes culturales, il faudra acheter de nouveaux matériels. » Avec, comme autre impact, un temps de travail en augmentation.

Des coûts supplémentaires

Face à ces hausses programmées, Christophe Brenot se pose de nombreuses questions. « Il faudrait pouvoir répercuter de telles hausses. Mais si nous augmentons nos tarifs à la bouteille de 1, 2 voire 3 €, il y a le risque de perdre des clients qui iront vers d’autres vins moins chers, notamment venant de l’étranger. On se rend compte que nous avons un Etat de plus en plus déconnecté de la réalité du terrain. Pas qu’au niveau de la viticulture mais aussi de l’ensemble de l’agriculture et de la ruralité. Je suis d’accord pour évoluer dans nos métiers mais il faut laisser la société avancer à son rythme. Aujourd’hui, nous sommes sur la corde raide. Il faut aussi arrêter de changer en permanence les règles. L’accumulation des contraintes est pesante. Sans oublier la surcharge administrative suite au désengagement de l’Etat depuis de nombreuses années. »

Même si le secteur agricole bénéfice d’une fiscalité réduite du GNR (Gazole non routier), ledit GNR (qui a augmenté de 47,6 % entre 2016 et 2018) subit toutefois la hausse du prix du pétrole. En outre, cette hausse du prix du pétrole entraîne une augmentation du prix des intrants et en particulier des engrais. Des charges supplémentaires qui interviennent alors que bon nombre de trésoreries sont au plus bas en raison des aléas économiques et climatiques.

La ruralité touchée de plein fouet

L’autre problématique qui se pose au monde rural dans sa globalité et ardemment défendue par le gouvernement actuel qui n’entend pas faire machine arrière est de poursuivre à marche forcée la hausse des prix du carburant. Un carburant qui, rappelons-le, est composé à plus de 60% de taxes. Le seul prix du gazole a grimpé de près de 25 % en une seule année. Un coup de bambou fiscal qui va se poursuivre dans les prochaines années. Le précédent et actuel gouvernements ont, en effet, prévu de relever progressivement la taxe carbone, ce prélèvement pesant sur les produits énergétiques en fonction de leur émission de CO2, jusqu’en 2022. Ainsi, en 2019, cela devrait entraîner une hausse du prix du gazole de 6,5 centimes d’euros par litre et de 2,9 centimes pour l’essence selon les calculs de l’Union française des industries pétrolières (Ufip). En 2022, le prix du gazole pourrait tutoyer voire dépasser les 1,70 euros par litre !

Nous sommes sur la corde raide

Nous sommes sur la corde raide

Loin d’être dogmatique, Christophe Brenot admet qu’il est tout à fait compréhensible que la profession viticole fasse des efforts. Mais pas à n’importe quel prix. « Les décisions actuelles vont dans le sens de la baisse de l’utilisation des produits phytosanitaires les plus nocifs. Ce que je peux parfaitement comprendre. Toutefois, il faut avoir parfaitement conscience que si nous utilisons des produits moins performants, nous serons obligés de passer plus souvent dans les vignes. Avec, comme conséquence, une plus grande utilisation de carburant. Nous aurons, de ce fait, un coût plus élevé d’autant plus que si nous changeons nos méthodes culturales, il faudra acheter de nouveaux matériels. » Avec, comme autre impact, un temps de travail en augmentation.

Des coûts supplémentaires

Face à ces hausses programmées, Christophe Brenot se pose de nombreuses questions. « Il faudrait pouvoir répercuter de telles hausses. Mais si nous augmentons nos tarifs à la bouteille de 1, 2 voire 3 €, il y a le risque de perdre des clients qui iront vers d’autres vins moins chers, notamment venant de l’étranger. On se rend compte que nous avons un Etat de plus en plus déconnecté de la réalité du terrain. Pas qu’au niveau de la viticulture mais aussi de l’ensemble de l’agriculture et de la ruralité. Je suis d’accord pour évoluer dans nos métiers mais il faut laisser la société avancer à son rythme. Aujourd’hui, nous sommes sur la corde raide. Il faut aussi arrêter de changer en permanence les règles. L’accumulation des contraintes est pesante. Sans oublier la surcharge administrative suite au désengagement de l’Etat depuis de nombreuses années. »

Même si le secteur agricole bénéfice d’une fiscalité réduite du GNR (Gazole non routier), ledit GNR (qui a augmenté de 47,6 % entre 2016 et 2018) subit toutefois la hausse du prix du pétrole. En outre, cette hausse du prix du pétrole entraîne une augmentation du prix des intrants et en particulier des engrais. Des charges supplémentaires qui interviennent alors que bon nombre de trésoreries sont au plus bas en raison des aléas économiques et climatiques.

La ruralité touchée de plein fouet

L’autre problématique qui se pose au monde rural dans sa globalité et ardemment défendue par le gouvernement actuel qui n’entend pas faire machine arrière est de poursuivre à marche forcée la hausse des prix du carburant. Un carburant qui, rappelons-le, est composé à plus de 60% de taxes. Le seul prix du gazole a grimpé de près de 25 % en une seule année. Un coup de bambou fiscal qui va se poursuivre dans les prochaines années. Le précédent et actuel gouvernements ont, en effet, prévu de relever progressivement la taxe carbone, ce prélèvement pesant sur les produits énergétiques en fonction de leur émission de CO2, jusqu’en 2022. Ainsi, en 2019, cela devrait entraîner une hausse du prix du gazole de 6,5 centimes d’euros par litre et de 2,9 centimes pour l’essence selon les calculs de l’Union française des industries pétrolières (Ufip). En 2022, le prix du gazole pourrait tutoyer voire dépasser les 1,70 euros par litre !