Union des vignerons du Beaujolais (UVB)
« Nous voulons requalifier les rôles de chacun »
En décembre, Thierry Saint Cyr annonçait sa démission des fonctions de
secrétaire général de l’Union des vignerons du Beaujolais et de
vice-président d’Inter Beaujolais. Rencontre avec Gilles Paris,
président de l’ODG des crus du beaujolais, et Frédéric Laveur, président
de l’ODG beaujolais et beaujolais villages, pour faire le point sur la
situation un mois après les faits et sur les dossiers en cours.
secrétaire général de l’Union des vignerons du Beaujolais et de
vice-président d’Inter Beaujolais. Rencontre avec Gilles Paris,
président de l’ODG des crus du beaujolais, et Frédéric Laveur, président
de l’ODG beaujolais et beaujolais villages, pour faire le point sur la
situation un mois après les faits et sur les dossiers en cours.
Où en sommes-nous aujourd’hui au sein de l’UVB en termes d’organisation et de fonctionnement depuis la démission de Thierry Saint Cyr ?
Gilles Paris : « l’Union des vignerons du Beaujolais fonctionne, les salariés accomplissent leur travail. Un comité directeur avait été mis en place avant la démission de Thierry Saint Cyr, qui en faisait partie. Aujourd’hui ce comité directeur, qui représente le bureau de l’UVB, n’est pas remis en question. Il est composé d’Audrey Charton, vice-présidente de l’ODG des crus, Sébastien Coquard, vice-président de l’ODG beaujolais et beaujolais villages, Jean-François Garlon, président de la section viticole de la Fdsea, Frédéric Laveur et moi-même. Le 17 janvier, ce comité directeur fera des propositions au conseil d’administration de l’UVB pour redéfinir son rôle suite au départ de Thierry Saint Cyr. »
Thierry Saint Cyr déclarait il y a quelques semaines (voir article ci contre) que le rôle de secrétaire général était à ses yeux très important, qu’il était « essentiel d’avoir un référent professionnel élu qui coordonne les travaux des deux ODG au sein de l’UVB ». Quelle est votre position sur cette question ?
G.P. : « le risque est que le secrétaire général prenne trop d’importance par rapport aux présidents d’ODG qui restent souverains. L’objectif des propositions que nous ferons au CA du 17 janvier est de requalifier les rôles de chacun : comité directeur, ODG et UVB. »
Frédéric Laveur : « la nouvelle organisation doit confirmer le rôle du comité de direction. Auparavant, le secrétaire général assurait la gestion interne. Nous voulons une gestion plus collégiale, avec la désignation d’un simple coordinateur en interne. Les décisions doivent être prises par les ODG, les présidents doivent être aussi les porte-parole de l’UVB ».
Quels sont les dossiers sur lesquels l’UVB travaille en ce moment et quelles orientations ont été prises pour le vignoble ?
F.L. : « en 2012, un groupe de travail, nommé groupe d’orientation et d’étude sur la commercialisation (Goec), a défini un plan stratégique, qui a été validé, avec trois grandes lignes, dans lesquelles s’inscrivent tout ce que nous faisons. La première concerne l’amélioration de l’image du beaujolais, qui concerne à la fois ses vins et ses terroirs : le dossier a été confié à Inter Beaujolais. La deuxième touche à la recherche de rémunération dans nos activités, au travers d’un travail sur la production, dont le plan collectif local, et sur la commercialisation. Enfin, la troisième traite justement de la gouvernance et des liens entre les ODG et l’UVB, que nous allons devoir préciser d’ici au 17 janvier. »
G.P. : « concernant la production, nous ferons une proposition fin janvier de plan collectif de restructuration pour le beaujolais au comité de bassin (Beaujolais/Bourgogne/Jura/Savoie, NDLR). Même si les plans seront différenciés entre les deux ODG, tenant compte de densités actuellement différentes entre les crus et les beaujolais et beaujolais villages, ce plan doit nous amener à modifier notre façon de travailler. »
Et en ce qui concerne les relations avec le négoce ?
F.L. : « la commission économie et marché au sein d’Inter Beaujolais travaille sur les contrats de filière. Cette année, des contrats pluriannuels ont été signés entre le négoce et certains producteurs. Le but des contrats de filière est d’obtenir et de garder des prix de vrac à des niveaux satisfaisants, mais aussi de limiter leur volatilité, car si c’est difficile pour les vignerons, ça l’est aussi pour les opérateurs de commercialisation. »
G.P. : « il nous faut parvenir à proposer un cadre qui aille vers une vraie contractualisation entre négociants et producteurs. »
On parle de scission possible entre l’ODG des crus et l’ODG beaujolais et beaujolais villages : ont-elles aujourd’hui un avenir commun ?
F.L. : « il ne faut pas opposer les styles. Nous avons une appellation commune. De plus en plus de producteurs commercialisent l’ensemble de la gamme : les appellations régionales beaujolais, les beaujolais villages et les crus. Tout le monde au sein du beaujolais est inter dépendant. Nous avons tout intérêt en crus à tirer l’image du beaujolais vers le haut, tout comme il est indispensable de valoriser l’appellation régionale beaujolais pour l’ensemble du vignoble.
G.P. : « nous ne sommes pas en ordre de scission. Le beaujolais a tout intérêt à valoriser l’ensemble de ses produits. Avec le changement de cahier des charges, nous avons fixé une stratégie commune à tous les beaujolais. »
F.L. : « le but était en effet de valoriser l’élevage des vins, et de différencier les vins nouveaux des vins de garde. »
Au sujet de la relation avec la Bourgogne, quel est le projet de l’UVB ?
G.P. : « que nous le voulions ou non, nous faisons partie de la Bourgogne. Les crus du beaujolais sont tirés par l’appellation bourgogne. De plus en plus de bourguignons investissent dans les crus du beaujolais. Il y a vingt ans, l’UVB était adhérente de la Confédération des appellations et des vignerons de Bourgogne (CAVB). L’adhésion de l’UVB peut aujourd’hui faire avancer certains dossiers, comme les côteaux bourguignons ou l’harmonisation des contrôles sur les régions beaujolaise et bourguignonne. Mais il est indispensable que nous le fassions ensemble. »
F.L. : « oui, il est important que ce soit le beaujolais qui travaille avec la CAVB et pas uniquement l’ODG des crus. Le beaujolais a son identité au sein de la grande Bourgogne. Nous produisons les appellations beaujolais, que nous pouvons aujourd’hui compléter avec des appellations régionales de Bourgogne : bourgogne blanc, rouge, crémant de bourgogne ou coteaux bourguignons. »
Gilles Paris : « l’Union des vignerons du Beaujolais fonctionne, les salariés accomplissent leur travail. Un comité directeur avait été mis en place avant la démission de Thierry Saint Cyr, qui en faisait partie. Aujourd’hui ce comité directeur, qui représente le bureau de l’UVB, n’est pas remis en question. Il est composé d’Audrey Charton, vice-présidente de l’ODG des crus, Sébastien Coquard, vice-président de l’ODG beaujolais et beaujolais villages, Jean-François Garlon, président de la section viticole de la Fdsea, Frédéric Laveur et moi-même. Le 17 janvier, ce comité directeur fera des propositions au conseil d’administration de l’UVB pour redéfinir son rôle suite au départ de Thierry Saint Cyr. »
Thierry Saint Cyr déclarait il y a quelques semaines (voir article ci contre) que le rôle de secrétaire général était à ses yeux très important, qu’il était « essentiel d’avoir un référent professionnel élu qui coordonne les travaux des deux ODG au sein de l’UVB ». Quelle est votre position sur cette question ?
G.P. : « le risque est que le secrétaire général prenne trop d’importance par rapport aux présidents d’ODG qui restent souverains. L’objectif des propositions que nous ferons au CA du 17 janvier est de requalifier les rôles de chacun : comité directeur, ODG et UVB. »
Frédéric Laveur : « la nouvelle organisation doit confirmer le rôle du comité de direction. Auparavant, le secrétaire général assurait la gestion interne. Nous voulons une gestion plus collégiale, avec la désignation d’un simple coordinateur en interne. Les décisions doivent être prises par les ODG, les présidents doivent être aussi les porte-parole de l’UVB ».
Quels sont les dossiers sur lesquels l’UVB travaille en ce moment et quelles orientations ont été prises pour le vignoble ?
F.L. : « en 2012, un groupe de travail, nommé groupe d’orientation et d’étude sur la commercialisation (Goec), a défini un plan stratégique, qui a été validé, avec trois grandes lignes, dans lesquelles s’inscrivent tout ce que nous faisons. La première concerne l’amélioration de l’image du beaujolais, qui concerne à la fois ses vins et ses terroirs : le dossier a été confié à Inter Beaujolais. La deuxième touche à la recherche de rémunération dans nos activités, au travers d’un travail sur la production, dont le plan collectif local, et sur la commercialisation. Enfin, la troisième traite justement de la gouvernance et des liens entre les ODG et l’UVB, que nous allons devoir préciser d’ici au 17 janvier. »
G.P. : « concernant la production, nous ferons une proposition fin janvier de plan collectif de restructuration pour le beaujolais au comité de bassin (Beaujolais/Bourgogne/Jura/Savoie, NDLR). Même si les plans seront différenciés entre les deux ODG, tenant compte de densités actuellement différentes entre les crus et les beaujolais et beaujolais villages, ce plan doit nous amener à modifier notre façon de travailler. »
Et en ce qui concerne les relations avec le négoce ?
F.L. : « la commission économie et marché au sein d’Inter Beaujolais travaille sur les contrats de filière. Cette année, des contrats pluriannuels ont été signés entre le négoce et certains producteurs. Le but des contrats de filière est d’obtenir et de garder des prix de vrac à des niveaux satisfaisants, mais aussi de limiter leur volatilité, car si c’est difficile pour les vignerons, ça l’est aussi pour les opérateurs de commercialisation. »
G.P. : « il nous faut parvenir à proposer un cadre qui aille vers une vraie contractualisation entre négociants et producteurs. »
On parle de scission possible entre l’ODG des crus et l’ODG beaujolais et beaujolais villages : ont-elles aujourd’hui un avenir commun ?
F.L. : « il ne faut pas opposer les styles. Nous avons une appellation commune. De plus en plus de producteurs commercialisent l’ensemble de la gamme : les appellations régionales beaujolais, les beaujolais villages et les crus. Tout le monde au sein du beaujolais est inter dépendant. Nous avons tout intérêt en crus à tirer l’image du beaujolais vers le haut, tout comme il est indispensable de valoriser l’appellation régionale beaujolais pour l’ensemble du vignoble.
G.P. : « nous ne sommes pas en ordre de scission. Le beaujolais a tout intérêt à valoriser l’ensemble de ses produits. Avec le changement de cahier des charges, nous avons fixé une stratégie commune à tous les beaujolais. »
F.L. : « le but était en effet de valoriser l’élevage des vins, et de différencier les vins nouveaux des vins de garde. »
Au sujet de la relation avec la Bourgogne, quel est le projet de l’UVB ?
G.P. : « que nous le voulions ou non, nous faisons partie de la Bourgogne. Les crus du beaujolais sont tirés par l’appellation bourgogne. De plus en plus de bourguignons investissent dans les crus du beaujolais. Il y a vingt ans, l’UVB était adhérente de la Confédération des appellations et des vignerons de Bourgogne (CAVB). L’adhésion de l’UVB peut aujourd’hui faire avancer certains dossiers, comme les côteaux bourguignons ou l’harmonisation des contrôles sur les régions beaujolaise et bourguignonne. Mais il est indispensable que nous le fassions ensemble. »
F.L. : « oui, il est important que ce soit le beaujolais qui travaille avec la CAVB et pas uniquement l’ODG des crus. Le beaujolais a son identité au sein de la grande Bourgogne. Nous produisons les appellations beaujolais, que nous pouvons aujourd’hui compléter avec des appellations régionales de Bourgogne : bourgogne blanc, rouge, crémant de bourgogne ou coteaux bourguignons. »