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Concours de Palinges

Nouvelles opportunités pour le mouton charollais

Le 51 ème concours de mouton charollais de Palinges est un bon cru. Si la fréquentation et le nombre d’animaux n’ont pas battu de record, l’ambiance commerciale était plutôt bonne. Quelques étrangers et des éleveurs des quatre coins de la France étaient là et surtout, la reprise de l’exportation de génétique a de quoi mettre du baume au cœur des éleveurs-sélectionneurs.
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Vendredi dernier, le concours national de mouton charollais de Palinges a réuni 670 animaux ce qui est un peu moins que les autres années. Un léger recul qui serait consécutif à la hausse des coûts alimentaires, incitant les éleveurs à limiter leur préparation qu’aux animaux à vendre. Néanmoins, il y avait tout de même 250 animaux sur le ring, fait remarquer le président de l’OS Mouton Charollais Pascal Chaponneau. Si les visiteurs semblaient un peu moins nombreux que les autres années, dans les cases les agneaux se sont plutôt bien vendus. Il faut dire que Palinges a attiré des acheteurs de contrées lointaines. Hollandais, Irlandais, Suisses avaient fait le déplacement. Du territoire national, outre de nombreux saône-et-loiriens et autres limitrophes, on dénombrait un éleveur basque, quelques aveyronnais, des représentants de la Vienne et de la Haute-Vienne. Indre, Isère, Charentes-Maritimes étaient également représentées parmi les exposants.

Ne pas perdre les qualités de viande


Cette diversité constituait un panel assez large d’amateurs de moutons charollais. A côté du sélectionneur du berceau, détenant guère plus de cent brebis inscrites, on croisait des moutonniers de plus de mille brebis. A l’image de cet éleveur de la Vienne qui officiait en tant que juge stagiaire et qui confiait détenir une troupe de 1.500 brebis conduites en croisement en plus de ses 160 charollaises inscrites. Malgré l’hétérogénéité des systèmes, tous semblaient s’accorder sur une même demande : que le mouton charollais préserve à tout prix ses qualités de viande. C’est en effet le message que les exposants ont le plus entendu dans les cases. Certains acheteurs encourageants mêmes les sélectionneurs « à remettre de la viande » sur leurs animaux.

Grand retour de l’export


L’autre enseignement de ce 51ème concours de la race, c’est le grand retour de l’export pour le mouton charollais. La semaine précédant l’évènement, le président de l’organisme de sélection et deux administrateurs (Pascal Chaponneau, Bernard Bonnot et Alain Bernigaud) se sont rendus en Irlande. Cette visite à de très fidèles clients de la race était une première. Un geste « qui s’imposait » alors que les irlandais viennent s’approvisionner en génétique française depuis près de 25 ans.
Ce regain d’intérêt pour l’export fait suite à la levée des barrières sanitaires, expliquait Pascal Chaponneau. La demande est de retour ; les promoteurs du mouton charollais veulent en saisir toutes les opportunités : « récupérer tous les marchés potentiels et fidéliser nos clients en leur proposant un accompagnement technique jusqu’au bout », énonce le président.

Un contrat de mille animaux


Cette relance de l’export a débuté avec brio l’automne dernier avec l’expédition de deux convois d’environ 250 animaux chacun pour la Bulgarie. Les mêmes acheteurs avaient alors émis le souhait d’acquérir d’autres animaux et les pourparlers ont repris au Salon de l’agriculture débouchant sur un contrat de 990 agnelles + 25 mâles signé au mois d’avril dernier. Un très gros marché comme l’OS n’en avait jamais fait jusqu’alors, commente Pascal Chaponneau. Les animaux partiront cet automne, à raison de deux semi remorques début septembre et deux autres convois début octobre qui rejoindront tous la Grèce. Pour pouvoir honorer cette énorme commande, les responsables de l’OS ont su anticiper les choses en incitant les éleveurs à mettre de côté des agnelles. L’effort en valait la peine puisque les femelles vendues comme reproductrices seront valorisées par les éleveurs 200 € pièce contre à peine 130 € à la viande, confie Pascal Chaponneau. Soucieuse de pérenniser ces nouveaux débouchés, l’OS prévoit d’ores et déjà de se rendre en Grèce en fin d’année. La « holding » qui a acquis les moutons pour ce pays veut y lancer une production d’agneaux charollais et elle a sollicité l’organisme de sélection français pour un appui technique sur place.

Extrait du palmarès
Prix de championnat femelles, prix de championnat agneaux, prix du meilleur agneau : Gaec Berland, Viry.
Prix de championnat mâles : Anne et Sébastien Jeannin, Curgy.
1er prix d’ensemble : Pascal Chaponneau, Uxeau.


L’échographie pour mesurer la viande et le gras


En marge du concours, une démonstration d’échographie lombaire sur ovins était proposée. Cette technique vise à estimer – au moyen d’un échographe - l’épaisseur de viande et le dépôt de gras sous cutané au niveau lombaire sur les jeunes reproducteurs. Cette échographie lombaire fait partie du protocole de contrôle en station. Tous les animaux proposés à la vente aux enchères y ont été soumis lors de leur phase de contrôle individuel de leurs aptitudes bouchères. 


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