Accès au contenu
Laurent Beaubernard à Blanzy

Objectif : être encore plus autonome 

Depuis qu’il s’est installé à Blanzy, Laurent Beaubernard n’a de cesse que d’améliorer l’autonomie alimentaire de son exploitation allaitante. La reprise de terrains supplémentaires et une restructuration des surfaces ont permis de développer les cultures tant céréalières que fourragères. Depuis 2010, l’éleveur revoit aussi la conduite à l’herbe de ses animaux.
126555--LBeaubernard.JPG
Depuis son installation en 1995, Laurent Beaubernard n’a jamais dévié de son objectif d’autonomie alimentaire. D’abord seul sur une soixantaine d’hectares avec une quarantaine de vaches, l’éleveur a été rejoint pas son épouse au milieu des années 2000. L’exploitation compte aujourd’hui 178 ha pour une centaine de vêlages. Au fil des années, la finition en taurillons de deux ans a été abandonnée au profit de broutards repoussés. En dépit de l’accroissement de cheptel consécutif à l’installation de l’épouse de Laurent, l’élevage est parvenu à grouper tous ses vêlages avant Noël avec un début de mise bas au 20 octobre.

Cultures et prairies temporaires


En 2007, la reprise d’une ferme d’une soixantaine d’hectares dont deux tiers en prairies temporaires a permis de développer les cultures ainsi que l’ensilage d’herbe. En 2010, la reprise d’une autre exploitation voisine de 50 hectares a permis de céder les 30 hectares les plus éloignés et ainsi de regrouper les surfaces.
Ces restructurations successives aboutissent à un système assolé faisant la part belle aux cultures et aux prairies temporaires. Il compte une vingtaine d’hectares de céréales à paille ainsi que 6 ha de maïs auxquels il faut ajouter 20 ha d’ensilage d’herbe. Tous les ans, non seulement Laurent parvient à couvrir les besoins du troupeau en fourrage et en céréales, mais en plus il vend même un peu de grain. Les parcelles sont labourées quatre ans de suite (maïs, blé, orge, triticale) avant d’être remises en herbe durant quatre ans également. Avec ce système, Laurent et son épouse maintiennent leur troupeau à cent vêlages mais peuvent engraisser davantage de femelles.

Améliorer les croissances à l’herbe


Désireux de diminuer encore ses coûts de production sur l’alimentation, Laurent s’est intéressé au travail mené sur l’herbe par la chambre d’agriculture. En 2010, par l’intermédiaire de sa conseillère Véronique Gilles, il a intégré le réseau “flore” dans le cadre d’Herbe Hebdo. « Je pense que nous avons quelque chose à gagner sur la conduite de l’herbe », est convaincu Laurent. D’un pâturage alterné sur deux parcelles par lot, la ferme est passée à une rotation sur trois voire quatre parcelles par lot cette année. Ce printemps, un lot de 40 génisses sera ainsi conduit sur une parcelle de 13 hectares et demi coupée en quatre. L’an dernier, la prairie avait accueilli un lot de 27 – 28 vaches. « Mais c’était chargé ! Et le printemps avait été très humide », confie Laurent. Sur les terrains argilo-limoneux de l’exploitation, la portance est un vrai problème. Avec le pâturage tournant, Laurent espère optimiser la croissance à l’herbe de ses génisses.



Frédéric Demeule à Rigny-sur-Arroux

Pâturage tournant à l’essai depuis deux ans


A Rigny-sur-Arroux, Frédéric Demeule s’est lancé dans le pâturage tournant il y a deux ans « à titre expérimental ». Objectif : « nourrir plus de bêtes sur une même surface et dégager de quoi faire du stock supplémentaire ».

L’expérience a débuté en 2011 avec un lot de 25 génisses de deux ans sur une parcelle de six hectares. La parcelle, de forme trapézoïdale, a été divisée en cinq bandes se rejoignant toutes vers un point d’eau commun à l’extrémité. Un kilomètre et demi de clôture électrique a été installé ce qui équivaut à 500 – 600 € de frais.

Au pâturage, la hauteur d’herbe était mesurée à chaque entrée et à chaque sortie des animaux, d’abord à l’herbomètre puis en se repérant avec la botte.

La sécheresse du printemps 2011 a contraint d’interrompre le pâturage tournant au mois de juin et d’affourager les animaux. Mais au retour des pluies vers mi juillet, la conduite a pu reprendre jusqu’en novembre, « malgré le peu d’herbe apparent », remarque l’éleveur.  

« Plus l’herbe est courte, plus il y en a en fait ! »


« En 2012, du fait d’un mois de mars sec, les bêtes ont été lâchées dans une herbe de seulement 5,5 cm de hauteur ! Comme il n’y avait pas beaucoup d’herbe d’avance, il a fallu faire tourner très vite. L’herbe semblait très courte, mais il y en avait assez pour nourrir les génisses », confie Frédéric. De fait, du mois d’avril à fin octobre, les femelles ont accompli des croissances de 700 grammes par jour. « Elles ont pris 150 kg à l’herbe d’avril à novembre », indique l’éleveur.

Le pâturage tournant a également été étendu à un lot de vaches à veaux. Lorsqu’il est tombé 80 mm d’eau en deux jours pour la Toussaint, Frédéric a pu bloquer ses animaux dans l’une des sous-parcelles de la prairie. Ce qui a permis de préserver le reste du pâturage.