Objectif : « morphologie et papier »
Poids des vaches en progression
Avec ses 185 hectares, une centaine de vaches et 130 brebis, l’exploitation n’est pas à proprement parler très grosse au regard du nombre d’associés. Au fil des années, la famille Comeau a fait le choix de la qualité plutôt que de la quantité en jouant la carte de la génétique et de la valorisation en reproducteurs. Les bovins sont inscrits depuis les années 1960 et les ovins depuis la fin des années 1970 (lire encadré). Le poids des vaches a beaucoup progressé ces vingt dernières années. Même si les frères Comeau se défendent « d’avoir de trop grandes vaches », à la dernière pesée d’automne, les meilleures femelles étaient à plus de 900 kilo vifs et le poids de carcasse moyen des réformes est de 483 kg. Cédric et Stéphane privilégient un modèle de vache “mixte”. Ils essaient au maximum d’éviter les césariennes : l’an dernier, ils n’en ont déploré aucune.
Très attentifs aux index
Pour choisir leurs taureaux, Cédric et Stéphane confient « regarder beaucoup les index. On examine les papiers, que les mères aient du lait, qu’elles soient qualifiées… ». S’il est vrai que « parfois la morphologie ne correspond pas aux index affichés », « quand un veau nous plait, si jamais le papier n’est pas bon, alors on laisse tomber ! », confie Cédric. Cette méthodologie d’achat, le Gaec Comeau la partage avec les deux autres élevages avec lesquels il achète régulièrement des reproducteurs en commun. Cela leur permet d’accéder à des taureaux plus chers, mais aussi d’explorer davantage de profils génétiques.
Cette volonté d’amélioration génétique aboutit à une certaine diversité dans les accouplements. Outre les taureaux achetés en commun, le Gaec utilise aussi des doses de taureaux de l’association Charolais Evaluation 71, de la semence de taureaux recommandés vêlage facile par le Herd-book charolais… Ancien adhérent de l’Ajec, Cédric dispose aussi de doses de taureaux de l’Association des jeunes éleveurs charolais. Avec le recul, la famille Comeau estime avoir beaucoup progressé grâce aux taureaux de Charolais Evaluation 71.
Le meilleur pour Jalogny
L'élevage est aussi très attaché à la station d’évaluation de Jalogny. C’est le grand-père de Cédric et de Stéphane qui a commencé à y aller dès le milieu des années 1980. Depuis, à de rares exceptions près, l’élevage propose des veaux tous les ans à la station saône-et-loirienne. Les associés ne craignent pas le niveau d’exigence de la commission de sélection. « Ils sélectionnent les meilleurs veaux souhaitables, selon leurs qualités morphologiques et leur niveau d’indexation », confient Cédric et Stéphane. C’est à Jalogny que les deux frères réservent leurs meilleurs produits et c’est un excellent moyen de les valoriser, auprès d’une clientèle qui ne connaît pas forcément leur élevage.
L’an dernier, tandis que son veau trouvait preneur, le Gaec Comeau achetait, lui aussi, un jeune reproducteur en copropriété avec le Gaec du Grand Monetois. « En station, les animaux sont triés, suivis. On peut faire confiance à la commission qui a vu les parents. Aujourd’hui, beaucoup de clients demandent des animaux dotés de bons index. Un éleveur n’achètera pas un veau d’une mère qui n’a pas de lait », explique Cédric.
Un joli veau de génisse
Cette année, c’est un veau de génisse que le Gaec a mis en évaluation à Jalogny. La mère a pour père Aguesseau, un taureau issu de chez Didier Pierre, et pour arrière grand-père maternel Mirabeau (Charolais Evaluation 71). Le père du veau est un taureau à vêlage facile recommandé par le HBC : Ami VF (106 en facilité de naissance et 111 en ISevr). Ce veau de génisse, long et à la morphologie avantageuse, pesait seulement 42 kg à la naissance. Il devrait figurer parmi les bonnes surprises de la prochaine vente de Jalogny...
Diversification
Une bergerie neuve équipée de cornadis
A l’installation de Cédric en 2000, la famille Comeau a fait le choix de développer son cheptel de moutons charollais inscrits en le portant à 130 brebis. Et la condition sine qua non de cette orientation était la construction d’une bergerie neuve équipée de cornadis. Cet équipement a métamorphosé les conditions de travail des associés. Les cornadis s’avèrent incontournables pour toutes les manipulations : agnelages, détection des mammites, pesées, vaccinations… Cet investissement s’inscrit aussi dans une stratégie valorisante de vente de reproducteurs. Depuis quelques temps, les éleveurs de moutons charollais ont retrouvé un marché plus porteur. La saison passée, le Gaec Comeau est ainsi parvenu à vendre 58 agnelles et 90 agneaux et antenais.
Commercialisation
Succès des portes ouvertes d’automne
S’ils réservent leurs meilleurs veaux à la station d’évaluation de Jalogny, Cédric et Stéphane Comeau vendent la plupart de leurs animaux reproducteurs à la ferme. Depuis cinq ans, ils organisent chaque année une porte ouverte. De trois au départ, ils sont aujourd’hui six élevages (Gaec Beaudot, Gaec Comeau, Gaec Coulon, Gaec Dufraigne Michel, Christian et Vincent, Alain Gonnot et Gaec du Grand Monetois,) à s’unir pour cette manifestation d’automne. En 2013, Cédric et Stéphane ont, par ce biais, vendu quatre veaux et quatre jeunes taureaux de 18 mois en un week-end. D’autres ventes ont suivis après coup. Ces portes ouvertes ont pour but d’amener la clientèle à voir le cheptel.