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Alimentation hivernale

« Observer les quantités ingérées »

Le préalable à une bonne maîtrise de l'alimentation est d'avoir une bonne connaissance des produits stockés. Cette connaissance doit être qualitative mais également quantitative. Pour la qualité, l'analyse du fourrage en laboratoire agréé est la meilleure solution. Si cela reste une information fragmentaire, ou tout au moins partielle de la qualité des stocks, ceci fournit néanmoins des indications importantes pour le calcul des rations.
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La connaissance quantitative de son stock peut sembler moins capitale, surtout les années où les hangars sont pleins. Mais cette connaissance ne se résume pas au volume stocké, elle intègre non seulement la connaissance du poids des bottes ou des dessileuses mais aussi et surtout la matière sèche des ensilages et enrubannages.
Faire une ration avec des fourrages humides n'est pas fiable sans les informations de matières sèches (MS).

Fourrage plus ou moins encombrant


Les bases du rationnement s’appuient sur l’estimation des quantités ingérées par les animaux et ensuite de l’énergie et de l’azote que ces quantités ingérées apportent.
En général, l’éleveur s’inquiète prioritairement des valeurs UF-PDI des fourrages et tient rarement compte de son encombrement. Pourtant, hors cas extrêmes, une mésestimation de l’ingestion peut avoir plus de conséquences techniques ou économiques qu’une méconnaissance des valeurs.
Pour approcher au mieux l’ingestibilité d'un fourrage, l’Inra a mis en place le système des Unités d’encombrement bovin “UEB” pour les allaitants et “UEL” pour les laitiers. Ces notions expriment la “place” qu’occupe le fourrage dans le rumen. Cette “place” va varier selon la digestibilité du fourrage, sa teneur en matières azotés, son stade et ses conditions de récolte.
Exemple : un ensilage d'herbe de prairie permanente début épiaison = 1,1 UEB, au stade épiaison = 1,26 UEB. Un foin floraison = 1,3 UEB, une paille de blé = 1,8 UEB (source Inra).
En parallèle est définie, pour tous ruminants, une capacité d’ingestion exprimée elle aussi en UEB ou UEL. Cette capacité d'ingestion varie, pour une espèce donnée en fonction de la race, du poids, de l'état, de la période de vêlage, stade physiologique, de la production laitière (même pour les allaitantes), multiparité... Cette appréciation sera d'autant plus juste que la période de vêlage sera maîtrisée (85 % de vêlages sur 100 jours). Sans cela, la démultiplication des rations est telle qu'au final la mise en pratique conduit souvent à une simplification qui « détricote » la ration calculée.
Exemple : une génisse charolaise de 250 kg = 5 UEB de capacité d'ingestion : à 500 kg sa capacité est de 9,3 UEB.
Ainsi, le calcul d’une ration commence par le calcul de la quantité ingérée pour une capacité d'ingestion donnée.

De l’ordinateur à l’auge


Le rationnement c’est au final ce qui sera distribué et consommé.
Passer de l’ordinateur à l’auge est souvent plus complexe qu’il n’y paraît. Le souci de simplifier le travail peut conduire à dénaturer la ration. On ne peut pas tout faire en matière de simplification. Si certaines choses sont possibles en termes de rythme de fréquence de libre-service ou de mécanisation, il faut qu'au final la ration couvre les besoins et s’assurer que les quantités ingérées sont en cohérence avec les données calculées.
Conclusion : si l'analyse des fourrages en laboratoire permet d’avoir une estimation de l’encombrement du fourrage et les tables Inra les quantités théoriques ingérées, une validation par un minimum de contrôles à l'auge est obligatoire et cela passe par la connaissance des quantités distribuées et des MS des fourrages.