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Coup de gueule…

Pac : le grand cafouillage français...

Alors que les agriculteurs viennent dans leur ensemble d’achever leur déclaration de surfaces à la Pac 2017, ils sont toujours dans l’attente du solde d’une partie des aides Pac 2015 et 2016. Mais comment en est-on arrivé là ?

Les exploitants sont excédés de la façon dont les les aides Pac ont été gérées en France. Enfin "gérées" est un bien grand mot…

Pendant des mois, à chaque fois que Stéphane Le Foll était interpellé par la profession sur le sujet, il expliquait que tout était lié au fait que la France avait été contrainte de modifier son registre parcellaire graphique pour échapper en partie à une lourde pénalité de Bruxelles, et que cela était tombé bien mal, au moment d’une Nième réforme de la Pac. Alors à la tête de la direction générale de la performance économique et environnementale des entreprises (DGPE) du ministère de l’Agriculture et donc en charge de ce dossier, Catherine Geslain-Lanéelle expliquait alors l’état d’avancement des nouveaux systèmes utilisés et leur modernité.

Mais les mois ont passé, le ministre est parti et il a laissé sur ce point une situation déplorable. Dans les administrations, chacun se renvoie la balle. Les Conseils régionaux, montrées du doigt par Paris, sont furieux et plaident pour gérer le 2e pilier de la Pac de A à Z, sans avoir affaire aux logiciels défectueux,  etmis trop vite en service nommés "Isis" et "Osiris" (Osiris étant l’inventeur de l’agriculture et de la religion et son règne étant considéré comme bienfaisant…). Les agents des DDT sont au bord du burn-out alors que ce sont eux qui utilisent les fameux logiciels, et sont en contact direct avec les agriculteurs excédés. Ils ne comprennent d’ailleurs pas pourquoi Stéphane Le Foll n’a pas repoussé davantage la date limite de déclaration Pac 2017.

Alors comment sortir de cette situation ubuesque ? Et surtout quand ?

La nomination de Catherine Geslain-Lanéelle comme directrice de cabinet de Jacques Mézard peut être vue comme rassurante, elle qui  connaît tous les rouages de ce dossier. Mais ne se révèlera-t-elle pas trop impliquée pour en démêler efficacement tous les fils ? Reste que le nouveau ministre Jacques Mézard a d’ores et déjà annoncé un calendrier de paiement des retards, mais pourra-t-il le tenir ? Son prédécesseur s’était maintes fois engagé, avec le succès que l’on sait…

En attendant, les trésoreries des exploitations sont pour beaucoup dans le rouge. Et ni l’ancien ministre, ni le nouveau n’ont osé évoquer des indemnisations, lesquelles seraient pourtant légitimes…